(32-37)
32 Élifaz, Bildad et Sofar renoncèrent à répondre à Job, puisque celui-ci s'estimait innocent.
6 Élihou, fils de Barakel, de la tribu de Bouz, déclara donc :
Je suis encore jeune et vous êtes âgés.
Voilà pourquoi j'étais bien trop intimidé
pour oser exposer devant vous mon savoir.
7 Je me disais : « C'est aux plus âgés de parler,
c'est aux gens d'âge mûr d'enseigner la sagesse ! »
8 En vérité, ce qui rend l'homme intelligent
c'est l'Esprit, c'est l'inspiration du Dieu très-grand.
9 Être un sage, reconnaître ce qui est juste
n'est pas une exclusivité des gens âgés.
10 C'est pourquoi je vous demandel de m'écouter :
moi aussi, je voudrais exposer mon savoir.
*
11 Eh bien, j'ai attendu ce que vous alliez dire,
j'espérais entendre vos arguments de fond,
un exposé fouillé.
12 Je vous ai écoutés avec grande attention,
mais aucun d'entre vous n'a su critiquer Job
ni fournir de réponse à ses affirmations.
13 Surtout ne pensez pas : « Voici ce qui est sage :
ce n'est pas nous mais Dieu qui le réfutera. »
14 Les arguments de Job ne me concernent pas ;
quant aux vôtres, je n'en veux pas pour lui répondre.
*
15 Vous êtes consternés, vous ne répliquez plus,
vous ne savez que dire.
16 J'ai attendu. Mais puisque vous ne parlez plus
et que vous restez là, impuissants à répondre,
17 eh bien, c'est à mon tour de prendre la parole !
je voudrais exposer, moi aussi, mon savoir.
18 Je suis par trop rempli de ce que j'ai à dire ;
l'esprit au fond de moi me presse de parlerm.
19 Cela fermente en moi comme un vin sous pression
déchirant les outres neuves où on l'a mis.
20 Qu'on me laisse parler, je serai soulagé,
je pourrai m'exprimer et donner ma réponse.
21 Bien sûr je ne prendrai le parti de personne,
et je ne flatterai aucun de vous non plus.
22 Je ne sais pas flatter, et si je le faisais,
mon Créateur m'enlèverait sans plus tarder.