33 Quel malheur pour toi qui ravages
et qui n'as pas été ravagé,
qui trahis et qui n'a pas été trahi !
Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé ;
quand tu auras achevé de trahir, on te trahira. [Cf. 21.2 ; voir aussi 16.4 ; 24.16 ; Jr 30.16 ; Ha 2.8. Ces paroles s'adressent de toute évidence à l'Assyrie 10.24-27 ; 30.31s.]
2 SEIGNEUR, fais-nous grâce !
Nous mettons en toi notre espérance.
Sois leur force chaque matin
et aussi notre salut au temps de la détresse ! [Nous mettons en toi notre espérance 30.18+. – leur force : litt. leur bras. Certaines versions anciennes portent notre bras, mais les changements de personne sont fréquents dans la poésie hébraïque (cf. v. 6). Cf. 12.2s ; 26.1 ; Ps 46.2. – au temps de la détresse Ps 77.3+.]
3 En entendant le tumulte,
les peuples fuient ;
quand tu te lèves,
les nations se dispersent. [Cf. v. 10 ; 17.13 ; Nb 10.35 ; Ps 68.2. – En entendant le tumulte : litt. au bruit du tumulte ou de la multitude ; cf. 13.4n.]
4 On ramasse votre butin
comme ramasse le criquet ;
on s'y rue
comme une ruée de sauterelles. [butin v. 24 ; 9.2.]
5 Le SEIGNEUR est élevé,
car il demeure en haut ;
il remplit Sion
d'équité et de justice. [élevé v. 16 ; 2.11,17 ; 57.15. – équité / justice 1.27 ; 32.1.]
6 Tes jours seront en sûreté ;
la sagesse et la connaissance sont une richesse qui sauve ;
la crainte du SEIGNEUR,
c'est là son trésor. [En découpant différemment les phrases, on pourrait lire Il (le SEIGNEUR) sera la sûreté (le mot hébreu est parfois traduit par probité, fidélité, constance, cf. 7.9n ; 22.23n) de tes jours (litt. de tes temps), richesse de salut ; sagesse, connaissance et crainte du SEIGNEUR (11.2s ; Ps 111.10 ; Pr 2.4), c'est là son trésor (le possessif renvoie à un sujet masculin, le peuple ou le SEIGNEUR ; sur le changement de personne, cf. v. 2n).]
7 Des héros poussent des cris au dehors ;
les messagers de paix pleurent amèrement. [héros : sens incertain ; en s'appuyant sur une variante présente dans certains mss on pourrait lire les gens d'Ariel (cf. 29.1s,7). Des versions anciennes et un ms de Qumrân ont lu je leur apparaîtrai. Reste la possibilité d'y voir le nom propre d'un conquérant et de traduire : Voici Erélam : on crie...]
8 Les routes restent désertes :
plus de passants sur le sentier.
Il a rompu l'alliance,
il méprise les villes,
il n'a de respect pour personne. [Les routes restent désertes ou sont dévastées 13.9 ; cf. 34.10 ; Jg 5.6. – rompu l'alliance 24.5 ; peut-être ici un traité politique. – les villes : un ms de Qumrân porte les témoins.]
9 Le pays est en deuil, il dépérit ;
le Liban rougit et se flétrit ;
le Sarôn est comme une plaine aride ;
Bashân et Carmel secouent leur feuillage. [Le pays est en deuil 24.4. – il dépérit : autre traduction il est déshonoré, cf. 54.4 ; même verbe en 16.8 ; 19.8 ; 24.4,7. – Liban 2.13 (avec le Bashân, en Transjordanie, cf. Ez 39.18 ; Am 4.1 ; Ps 22.13 ; 68.16) ; 10.34 ; 14.8 ; 29.17n (Carmel == verger, Na 1.4) ; 37.24 : 60.13 : montagnes boisées aux temps bibliques. – rougit : de honte, cf. 24.23+. – le Sarôn : hébreu sharôn ; la plaine côtière fertile le long de la Méditerranée, au sud du Carmel (35.2 ; 65.10 ; Jos 12.18n ; Ct 2.1 ; 1Ch 27.29 ; voir aussi 5.16n). – plaine aride : hébreu ‘arava, nom qui désigne souvent la région désertique qui s'étend de la mer Morte au golfe d'Aqaba (cf. 35.1,6ns ; Dt 1.1n ; Jos 8.14n). – leur feuillage : sous-entendu dans le texte.]
10 Maintenant je me lèverai,
dit le SEIGNEUR,
maintenant je me dresserai,
maintenant je serai élevé. [2.19+ ; Ps 12.6.]
11 Vous avez conçu du foin,
vous mettez au monde de la paille ;
votre souffle,
c'est un feu qui vous dévorera. [Vous avez conçu... 26.18+ ; 59.4 ; Ps 7.15. – feu 1.31 ; 9.17-20 ; 10.16.]
12 Les peuples seront des fours à chaux,
des épines coupées
qui brûlent dans le feu. [10.16s.]
13 Vous qui êtes loin, écoutez ce que j'ai fait !
Et vous qui êtes proches, éprouvez ma puissance ! [loin 49.1. – proche 57.19.]
14 Les pécheurs sont effrayés dans Sion,
un frisson saisit les impies :
Qui de nous pourra séjourner
auprès d'un feu dévorant ?
Qui de nous pourra séjourner
auprès de brasiers inextinguibles ? [frisson : cf. Ex 15.15 ; Ps 2.11+. – impies 9.16+. – Qui de nous... : autre traduction qui, pour nous, pourra séjourner... : cf. Ps 15 ; 24.3-6 ; voir aussi Ez 18.5-9 ; Ps 34.13-15 ; 118.19s. – séjourner : le verbe correspondant est apparenté au substantif habituellement traduit par immigré, cf. Ex 12.48n. – feu dévorant 30.27+ ; cf. 4.5 ; 31.9. – inextinguibles : litt. perpétuels.]
15 Celui qui marche avec justice
et qui parle avec droiture,
qui rejette le gain de l'extorsion,
qui secoue les mains pour ne pas recevoir de pot-de-vin,
qui ferme l'oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires
et qui se bande les yeux pour ne pas voir ce qui est mauvais, [avec justice ou dans ce qui est fait pour la justice, le terme hébreu est au pluriel comme en 45.24 ; 64.5 ; Ez 3.20+ ; Mi 6.5 ; Ps 103.6n ; Dn 9.16,18 (de même pour droiture). – pot-de-vin 1.23+ ; Ex 23.8+ ; Ps 15.5. – propos sanguinaires : litt. sangs, cf. 1.15n. – ne pas voir (autre traduction ne pas prendre plaisir à voir, cf. Ab 12n ; Ps 22.18n) ce qui est mauvais : cf. 1.10-16.]
16 celui-là demeurera dans les hauteurs ;
des rocs fortifiés seront sa citadelle ;
le pain lui sera donné,
et l'eau lui sera assurée. [dans les hauteurs : cf. Ab 3. – des rocs... ou sa citadelle sera sur des rochers fortifiés. – pain / eau 32.6.]
17 Tes yeux verront le roi dans sa beauté,
ils contempleront le pays dans toute son étendue. [roi / beauté Ez 28.12 ; Ps 45.3. – pays / étendue : cf. 26.15.]
18 Tu songeras à tes terreurs :
Où est le secrétaire, où est le percepteur ?
Où est celui qui inspectait les tours ? [Tu songeras... : litt. ton cœur murmurera (ou méditera) la terreur, cf. Jos 1.8n. – secrétaire... : le mot hébreu correspondant est aussi traduit par scribe ; il est apparenté au verbe traduit ici par inspectait, litt. comptait. Il s'agit ici des fonctionnaires de l'occupant assyrien (cf. 10.24-27 ; 37.1-6), ou de ceux de la défense judéenne (cf. 22.8-11 ; 36.12 ; 2Ch 32.1-7).]
19 Tu ne verras plus le peuple arrogant,
le peuple au langage impénétrable,
à la langue balbutiante qu'on ne comprend pas. [arrogant ou enragé, sens incertain. – au langage impénétrable : litt. profonds de lèvre (loin) d'entendre, c.-à-d. trop obscur pour être compris ; cf. 28.10s ; Ez 3.5s. – balbutiante : la racine hébraïque correspondante peut aussi évoquer la moquerie, cf. 37.22.]
20 Regarde Sion, la cité de nos rencontres festives !
Tes yeux verront Jérusalem, domaine tranquille,
tente qui ne sera plus démontée,
dont les piquets ne seront jamais enlevés
et dont les cordages ne seront pas détachés. [domaine tranquille 32.18n ; Ps 46.6. – tente 54.2 ; Jr 10.20 ; ici, allusion probable à la Demeure, le sanctuaire du désert (cf. Ex 26 ; Nb 1.51 ; 10.17 ; 2S 6–7) ; le mot traduit par rencontres festives rappelle aussi la tente de la Rencontre (Ex 27.21n ; 29.4ss ; cf. Gn 1.14n ; Ps 48 ; 122).]
21 C'est là, vraiment, que le SEIGNEUR est magnifique pour nous :
Il nous tient lieu de fleuves,
de vastes rivières,
où ne pénètrent pas les bateaux à rames,
et que ne traverse aucun navire magnifique. [le SEIGNEUR est magnifique 12.6. – Il nous tient lieu de : litt. (c'est) un lieu de ; cf. 12.3 ; Ez 47.1-12 ; Ps 46.5-12. – fleuves / rivières : les mots hébreux ainsi traduits désignent habituellement l'Euphrate (Assyrie) et le Nil (Egypte). – vastes 22.18n. – bateaux / navire : probablement ceux des puissances étrangères (cf. Nb 24.24).]
22 Car le SEIGNEUR est notre juge,
le SEIGNEUR est notre commandant,
le SEIGNEUR est notre roi :
c'est lui qui nous sauve. [juge 2.4 ; Ps 50.6. – commandant : autre traduction législateur (autre forme du verbe traduit par promulguer en 10.1) ; cf. Jg 5.9n,14n. – roi 6.5 ; Ps 93.1. – nous sauve ou nous sauvera v. 2 ; 12.2 ; 25.9.]
23 Tes cordages sont relâchés ;
ils ne maintiennent plus la solidité du mât
et ne tendent plus les voiles.
Alors on partage un immense butin ;
les boiteux même prennent part au pillage ; [mât 30.17. – voiles : le même mot hébreu est traduit par bannière en 5.26n. – butin v. 4. – boiteux 35.6 ; cf. 2S 5.6.]
24 aucun de ceux qui demeurent là ne dit : Je suis malade !
Le peuple qui habite là
voit sa faute pardonnée. [malade / faute 38.17 ; Ps 32.1-4 ; 103.3. – là : litt. en elle, probablement à Jérusalem. – pardonnée : autres traductions enlevée ; prise en charge, cf. Mi 7.17s ; Ps 32.1n.]