35 Élihu reprit son discours et dit :
2 Crois-tu assurer ton droit,
affirmer ta justice devant Dieu,
3 d’oser lui dire : « Que t’importe à toi,
ou quel avantage pour moi, si j’ai péché ou non ? »o
o On peut aussi comprendre « à quoi me sert (d’être) sans péché ». Grec « que fais-je si je pèche ? ».
4 Eh bien ! moi, je te répondrai,
et à tes amis en même temps.p
p Élihu relève (3.13-15), pour les mettre au point, d’autres paroles de Job, spécialement celles où celui-ci reproche à Dieu de ne pas sanctionner équitablement les actes de l’homme et d’agir comme s’il se désintéressait du bien ou du mal accompli par l’homme. Cf. en particulier 7.20 ; 9.22.
5 Considère les cieux et regarde,
vois comme les nuages sont plus élevés que toi !q
q Sous-entendu a fortiori Dieu est hors des atteintes de l’homme.
6 Si tu pèches, en quoi l’atteins-tu ?
Si tu multiplies tes offenses, lui fais-tu quelque mal ?
7 Si tu es juste, que lui donnes-tu,
ou que reçoit-il de ta main ?
8 Ce sont tes semblables qu’affecte ta méchanceté,
des mortels que concerne ta justice.
9 Ils gémissent sous le poids de l’oppression,
ils crient au secours sous la tyrannie des grands,
10 mais nul ne pense à dire : « Où est Dieu, mon auteur,
lui qui fait éclater dans la nuit les chants d’allégresse,r
r Élihu semble envisager le cas de ceux qui sont atteints par la méchanceté d’autrui, v. 8. Si Dieu ne les secourt pas, c’est qu’ils manquent de foi en lui et se raidissent par orgueil, au lieu de demander la délivrance.
11 qui nous rend plus avisés que les bêtes sauvages,
plus sages que les oiseaux du ciel ? »
12 Alors on crie, sans qu’il réponde,
sous le coup de l’orgueil des méchants.
13 Assurément Dieu n’écoute pas ce qui est illusoire,
Shaddaï n’y prête pas attention.
14 Et encore moins quand tu dis : « Je ne le vois pas,
mon procès est ouvert devant lui et je l’attends »s
s Élihu renvoie surtout à 23.3-9 ; cf. aussi 13.18-22.
15 Ou bien : « Sa colère ne châtie pas,
et il n’a pas connaissance de la révolte. »t
t « de la révolte » bepesha` versions ; ayin final omis dans l’hébr., d’où le mot pash (hébr. récent « folie, morgue »). — On omet me’od, « beaucoup ».
16 Job, alors, ouvre la bouche pour parler dans le vide,
par ignorance, il multiplie les mots.