Segond 21 – Genèse 38
Juda et Tamar
Dt 25.5-10; 1Ch 2.3-15; Rt 4
38 A cette époque-là, Juda s’éloigna de ses frères et se retira chez un homme d’Adullam appelé Hira. [S’éloigna de… se retira chez : litt. descendit (loin) de… s’étendit jusqu’à. Adullam : localité située entre Gaza et Hébron, à 26 km au sud-ouest de Jérusalem.] 2 Là, il vit la fille d’un Cananéen du nom de Shua; il la prit pour femme et eut des relations avec elle. [Eut des relations avec : litt. vint vers.] 3 Elle tomba enceinte et mit au monde un fils qu’elle appela Er. 4 Elle tomba enceinte et donna naissance à un fils qu’elle appela Onan. 5 Elle mit de nouveau au monde un fils qu’elle appela Shéla. Juda était à Czib quand elle lui donna naissance. [Czib : nom propre proche de la racine signifiant «tromper», localité habituellement identifiée aux ruines situées près de la source d’Ain Kezbeh ou à la ville moderne de Tell el-Beida.]
6 Juda prit pour Er, son fils aîné, une femme du nom de Tamar. 7 Er, le fils aîné de Juda, était méchant aux yeux de l’Eternel et celui-ci le fit mourir. [Méchant : ou mauvais (adjectif qui, en héb., correspond à l’interversion des consonnes du nom Er : respectivement r et r). Celui-ci : litt. Yhvh.] 8 Alors Juda dit à Onan : «Unis-toi à la femme de ton frère, remplis tes devoirs de beau-frère envers elle et donne une descendance à ton frère.» [Unis-toi à : litt. viens vers. Donne une descendance : litt. fais se lever une semence. Selon la règle dite du lévirat (voir Dt 25.5ss), le frère du défunt devait prendre soin de la veuve et assurer une descendance à son frère mort sans enfant.] 9 Sachant que cette descendance ne serait pas pour lui, Onan perdait sa semence par terre lorsqu’il devait avoir des relations avec sa belle-sœur, afin de ne pas donner de descendance à son frère. [Cette descendance : litt. la semence. Perdait… terre : litt. corrompait vers la terre. Lorsqu’il… avec : litt. s’il venait vers. Sa belle-sœur : litt. la femme de son frère.] 10 Ce qu’il faisait déplut à l’Eternel, qui le fit aussi mourir. [Déplut à : litt. fut mauvais dans les yeux de.] 11 Alors Juda dit à sa belle-fille Tamar : «Reste veuve chez ton père jusqu’à ce que mon fils Shéla soit grand.» Il disait cela parce qu’il avait peur que Shéla ne meure comme ses frères. Tamar s’en alla donc habiter chez son père. [Chez : litt. (dans) la maison de.]
12 Bien des jours passèrent et la fille de Shua qui était la femme de Juda mourut. Une fois consolé, Juda monta à Thimna vers ceux qui tondaient ses brebis. Il y monta avec son ami Hira l’Adullamite. [Thimna : localité identifiée à Tel Batash, à 26 km de la côte méditerranéenne et 32 km à l’ouest de Jérusalem. Hira… l’Adullamite : voir v. 1 et n.] 13 On annonça à Tamar : «Ton beau-père monte à Thimna pour tondre ses brebis.» 14 Alors elle retira ses habits de veuve, se couvrit d’un voile dont elle s’enveloppa et elle s’assit à l’entrée d’Enaïm, sur le chemin de Thimna. Elle voyait bien, en effet, que Shéla était devenu grand et qu’elle ne lui était pas donnée en mariage. [Voile : peut-être pour se présenter comme n’étant pas mariée, mais aussi pour masquer son visage. Son comportement correspond à une loi hittite qui stipulait que, lorsqu’une veuve avait épousé le dernier de ses beaux-frères et que celui-ci était mort, elle devait épouser son beau-père. Le chemin de : texte massor. & Sept.; syr. & targ. «le croisement du chemin de»; Vulg. «qui conduit à». En mariage : litt. pour femme.]
15 Juda la vit et la prit pour une prostituée, parce qu’elle avait couvert son visage. 16 Il l’aborda sur le chemin et dit : «Laisse-moi avoir des relations avec toi.» Il ignorait en effet que c’était sa belle-fille. Elle dit : «Que me donneras-tu pour cela?» [L’aborda : litt. s’inclina vers elle. Laisse-moi… avec : litt. donne donc que je vienne vers. Ignorait : ou ne reconnaissait pas. Pour cela : litt. parce que tu viendras vers moi.] 17 Il répondit : «Je t’enverrai un chevreau de mon troupeau.» Elle dit : «Donne-moi un gage jusqu’à ce que tu l’envoies.» [Donne-moi : litt. si tu me donnes.] 18 Il répondit : «Quel gage te donnerai-je?» Elle dit : «Ton sceau, ton cordon et le bâton que tu tiens.» Il les lui donna. Puis il s’unit à elle et elle tomba enceinte de lui. [Ton sceau, ton cordon : un homme important du Proche-Orient antique signait ses contrats avec le sceau cylindrique qu’il portait à un cordon autour du cou. Le bâton… tiens : litt. ton bâton qui (est) dans ta main. S’unit à : litt. vint vers.] 19 Elle se leva et s’en alla. Elle retira son voile et remit ses habits de veuve.
20 Juda envoya le chevreau par l’intermédiaire de son ami l’Adullamite pour reprendre le gage à la femme, mais celui-ci ne la trouva pas. [Par l’intermédiaire : litt. dans la main. Reprendre… à : litt. prendre… de la main de.] 21 Il interrogea les habitants de l’endroit en disant : «Où est la prostituée qui se tenait à Enaïm, sur le chemin?» Ils répondirent : «Il n’y a jamais eu ici de prostituée sacrée.» [Habitants : litt. hommes. Jamais : litt. pas. Prostituée sacrée : une forme de prostitution était associée à certains cultes idolâtriques antiques.] 22 Il retourna vers Juda et dit : «Je ne l’ai pas trouvée, et même les habitants de l’endroit ont dit : ‘Il n’y a jamais eu ici de prostituée sacrée.’» 23 Juda dit : «Qu’elle garde ce qu’elle a, sinon nous nous exposerions au mépris. J’ai envoyé ce chevreau et tu ne l’as pas trouvée.» [Garde ce qu’elle a : litt. prenne pour elle.]
24 Environ trois mois plus tard, on vint annoncer à Juda : «Ta belle-fille Tamar s’est prostituée et la voilà même enceinte à la suite de sa prostitution.» Juda dit : «Faites-la sortir et qu’elle soit brûlée.» [A la suite de sa prostitution : litt. pour des prostitutions.] 25 Comme on l’amenait dehors, elle fit dire à son beau-père : «C’est de l’homme à qui ces objets appartiennent que je suis enceinte.» Elle ajouta : «Reconnais donc à qui appartiennent ce sceau, ce cordon et ce bâton.» 26 Juda les reconnut et dit : «Elle est moins coupable que moi, puisque je ne l’ai pas donnée à mon fils Shéla.» Cependant, il n’eut plus de relations sexuelles avec elle. [Moins coupable : litt. plus juste. N’eut… elle : litt. n’ajouta pas encore pour la connaître.]
27 Quand ce fut pour elle le moment d’accoucher, voici qu’il y avait des jumeaux dans son ventre. [Quand… d’accoucher : litt. il y eut dans l’époque du fait d’enfanter d’elle.] 28 Pendant l’accouchement il y en eut un qui présenta la main. La sage-femme la prit et y attacha un fil cramoisi en disant : «Celui-ci sort le premier.» [Pendant l’accouchement : litt. il y eut dans le fait d’enfanter d’elle. Il y en eut un qui présenta : litt. il donna.] 29 Cependant, il retira la main et c’est son frère qui sortit. Alors la sage-femme dit : «Quelle brèche tu t’es ouverte!» et on l’appela Pérets. [T’es ouverte : litt. as déchirée (même racine héb. que brèche) sur toi. On l’appela : litt. il appela son nom. Pérets : litt. brèche.] 30 Ensuite sortit son frère, celui qui avait à la main le fil cramoisi, et on l’appela Zérach. [Zérach : proche du mot désignant le lever d’un astre.]