2 as-tu compté les mois de leur gestation,
et su l'heure de leur délivrance ?
3 Elles s'accroupissent, mettent bas leurs petits
et sont quittes de leurs douleurs.
4 Leurs faons prennent force et grandissent à la dure,
ils partent et ne leur reviennent plus.
5 Qui mit en liberté l'âne sauvage,
qui délia les liens de l'onagre [onagre. autre nom de l'âne sauvage ; voir Jb 6.5 ; 11.12 ; 24.5 ; Gn 16.12 ; Os 8.9.]
6 auquel j'ai assigné la steppe pour maison,
la terre salée pour demeure ? [Jr 17.6.]
7 Il se rit du vacarme des villes
et n'entend jamais l'ânier vociférer. [Voir Es 14.8.]
8 Il explore les montagnes, son pâturage,
en quête de la moindre verdure.
9 Le bison consentira-t-il à te servir,
passera-t-il ses nuits à ton étable ? [Le bison (ou buffle) Ps 22.22.]
10 L'astreindras-tu à labourer,
hersera-t-il derrière toi les vallons ?
11 Est-ce parce que sa force est grande que tu lui feras confiance
et que tu lui abandonneras ta besogne ? [Nb 23.22 ; Dt 33.17 ; Ps 92.11.]
12 Compteras-tu sur lui pour rentrer ton grain,
pour engranger ta récolte ?
13 L'aile de l'autruche bat allègrement,
mais que n'a-t-elle les pennes de la cigogne et ses plumes ? [En hébreu, le nom de la cigogne signifie aussi la fidèle ; le Seigneur l'oppose à l'autruche, qui abandonne ses œufs (v. 14).
— l'autruche Lv 11.16 ; Es 13.21 ; Mi 1.8.
— la cigogne Jr 8.7 ; Ps 104.17.]
14 Quand elle abandonne par terre ses œufs,
et les laisse chauffer sur la poussière,
15 elle a oublié qu'un pied peut les écraser,
une bête sauvage les piétiner.
16 Dure pour ses petits comme s'ils n'étaient pas les siens,
elle ne s'inquiète pas d'avoir peiné en pure perte. [Lm 4.3.]
17 C'est que Dieu lui a refusé la sagesse
et ne lui a pas départi l'intelligence.
18 Mais dès qu'elle se dresse et s'élance,
elle se rit du cheval et du cavalier.
19 Est-ce toi qui donnes au cheval la bravoure,
qui revêts son cou d'une crinière, [Ps 33.17 ; 147.10.]
20 qui le fais bondir comme la sauterelle ?
Son fier hennissement est terreur. [Voir Jl 2.4-5.]
21 Exultant de force, il piaffe dans la vallée
et s'élance au-devant des armes.
22 Il se rit de la peur, il ignore l'effroi,
il ne recule pas devant l'épée.
23 Sur lui résonnent le carquois,
la lance étincelante et le javelot.
24 Frémissant d'impatience, il dévore l'espace,
il ne se tient plus dès que sonne la trompette. [l'impatience du cheval Za 6.6-7.
— la sonnerie de trompette Nb 10.9.]
25 A chaque coup de trompette, il dit : Aha !
De loin, il flaire la bataille,
tonnerre des chefs et cri de guerre.
26 Est-ce par ton intelligence que s'emplume l'épervier
et qu'il déploie ses ailes vers le sud ? [Allusion aux migrations annuelles des oiseaux vers le sud ; ou au fait, encore observé au moyen âge, que l'épervier s'exposait au vent du sud pour que la chaleur facilite le renouvellement de son plumage ; l'épervier Lv 11.16.]
27 Est-ce sur ton ordre que l'aigle s'élève
et bâtit son aire sur les sommets ? [l'aigle Jb 9.26 ; Dt 28.49 ; Pr 23.5.
— son aire sur les sommets Jr 49.16 ; Ab 1.4.]
28 Il habite un rocher et il gîte
sur une dent de roc inexpugnable.
29 De là, il épie sa proie,
il plonge au loin son regard.
30 Ses petits s'abreuvent de sang,
là où il y a charnier, il y est. [Mt 24.28 ; Lc 17.37.]