Nouvelle Bible Segond – 1 Samuel 4
4 Ainsi la parole de Samuel était pour tout Israël.
Israël sortit à la rencontre des Philistins pour le combat. Ils dressèrent leur camp près d'Eben-Ezer, et les Philistins dressèrent leur camp à Apheq.[Ainsi la parole... : cette phrase est absente de LXX ; elle y est remplacée par en ces jours-là les Philistins se rassemblèrent pour le combat contre Israël, phrase qui introduit le récit suivant. – Les Philistins, installés probablement depuis le XIIe s. av. J.-C. sur la côte méditerranéenne, sont depuis lors des ennemis d'Israël. – Eben-Ezer : nom d'un endroit (signifiant la pierre du secours) où eurent lieu plusieurs affrontements entre Israël et les Philistins ; cf. 5.1 ; 7.12. – Apheq : localité de la plaine côtière ; cf. 29.1 ; Jos 12.18.]
Israël vaincu par les Philistins
2 Les Philistins se rangèrent en ordre de bataille face à Israël, et le combat s'engagea. Israël fut battu par les Philistins, qui abattirent environ quatre mille hommes dans ses lignes sur le champ de bataille. [abattirent : litt. frappèrent. – dans ses lignes sur le champ de bataille : on pourrait aussi traduire dans une bataille rangée en rase campagne ; cf. v. 12n.]3 Le peuple rentra au camp, et les anciens d'Israël dirent : Pourquoi le SEIGNEUR nous a-t-il battus aujourd'hui devant les Philistins ? Allons prendre à Silo le coffre de l'alliance du SEIGNEUR ; qu'il vienne parmi nous et qu'il nous sauve de la main de nos ennemis ! [Pourquoi : cf. Dt 29.23 ; Es 59.1s ; Ps 74.1. – nous a-t-il battus... devant les Philistins ; autres traductions nous a-t-il fait battre par les Philistins ; nous a-t-il frappés d'un fléau devant les Philistins. – le coffre : cf. 14.18 ; Nb 10.35. – qu'il nous sauve... : cf. v. 8 ; 7.8.]4 Le peuple envoya un détachement à Silo, d'où l'on apporta le coffre de l'alliance du SEIGNEUR (YHWH) des Armées qui est assis sur les keroubim. Hophni et Phinéas, les deux fils d'Eli, étaient là avec le coffre de l'alliance de Dieu. [un détachement : sous-entendu dans le texte. – l'on apporta le coffre : cf. 2S 6.2. – SEIGNEUR (YHWH) des Armées : cf. 1.3n ; voir noms divins. – qui est assis sur les keroubim : cf. Ex 25.22 ; Ps 80.2. – Hophni et Phinéas... : cf. 1.3 ; 2.34.]
Un Egyptien amène à Ramsès III (≈ 1194-1163 av. J.-C.) deux prisonniers appartenant, comme les Philistins (cf. Gn 10.14n ; 1S 4.1 etc.), aux « peuples de la mer ». Le visage glabre, ils portent de grands casques garnis de plumes.
D’après un détail d’un bas-relief (hauteur 1,20 m) à Medinet Habou (Thèbes ouest), en Haute-Egypte.
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5 Lorsque le coffre de l'alliance du SEIGNEUR arriva au camp, tout Israël lança une grande acclamation ; la terre en fut ébranlée. [acclamation ou clameur, ovation ; cf. Nb 10.5n ; Jos 6.5,20 ; ce cri, à la fois cri de joie et cri de guerre, est un élément de la liturgie du Coffre et du temple, voir aussi 2S 6.15 ; Ps 33.3 ; 47.6. – la terre en fut ébranlée : autres traductions l'émotion gagna tout le pays ou le pays fut saisi de panique ; cf. 1R 1.40.]6 Les Philistins entendirent l'acclamation ; ils dirent : Qu'est-ce donc que cette grande acclamation dans le camp des Hébreux ? Ils surent ainsi que le coffre du SEIGNEUR était arrivé au camp. [l'acclamation : litt. la voix (ou le bruit) de l'acclamation ; cf. v. 5n. – Hébreux : appellation désignant les Israélites, que l'on trouve surtout dans la bouche des étrangers ou des Israélites parlant à des étrangers ; cf. 14.11 ; Gn 10.21n ; 14.13 ; 39.14 ; Ex 1.15s ; 9.1.]7 Les Philistins eurent peur ; ils disaient : Dieu est arrivé au camp ! Quel malheur pour nous ! Rien ne sera plus comme d'habitude ! [Quel malheur pour nous : cf. Nb 21.29 ; Es 6.5 ; Jr 48.46 ; Lm 5.16. – Rien ne sera plus... : litt. ce n'était pas comme cela hier, avant-hier ; cf. Gn 31.2n ; Ex 5.7s,14 ; Rt 2.11.]8 Quel malheur pour nous ! Qui nous délivrera de la main de ces dieux formidables ? Ce sont ces dieux qui ont frappé les Egyptiens de toutes sortes de fléaux dans le désert. [ces dieux formidables : autre traduction ce Dieu formidable ; l'accord au pluriel semble ici évoquer des conceptions polythéistes ; sur le terme correspondant à Dieu ou dieux, voir Gn 1.1n. – formidables : le mot hébreu correspondant est aussi traduit par magnifique(s), cf. Ps 8.2,10 ; 76.5 ; 93.4. – les Egyptiens : autre traduction l'Egypte. – fléaux : autres traductions coups ; défaites ; cf. v. 10 ; Ex 7–12 ; 14 ; voir aussi Ap 11.6+.]9 Soyez forts, soyez des hommes, Philistins, de peur que vous ne soyez soumis aux Hébreux comme ils vous ont été soumis ! Soyez des hommes et combattez ! [Soyez forts, soyez des hommes : cf. 2S 10.12 ; 13.28 ; Jl 4.10 ; 1Co 16.13 ; Ep 6.10. – que vous ne soyez soumis... : litt. que vous ne serviez les Hébreux comme ils vous ont servis ; cf. Jg 10.6-8 ; 13.1.]10 Les Philistins livrèrent donc bataille, et Israël fut battu. Chacun s'enfuit à sa tente. La défaite fut très grande, et il tomba trente mille fantassins en Israël. [à sa tente (litt. à ses tentes) signifie chez soi ; cette expression qui évoque le nomadisme n'implique pas que les Israélites vivaient encore sous la tente à l'époque de Samuel ; cf. 13.2 ; Jos 22.6-8 ; Jg 7.8 ; 2S 18.17 ; 19.9 ; 1R 12.16. – La défaite : le même mot hébreu a été rendu par fléaux au v. 8 (voir aussi 6.19 ; 19.8 ; 23.5) ; un autre mot hébreu de sens analogue est traduit par défaite au v. 17. Cf. Lv 26.17 ; Ps 78.60-62.]11 Le coffre de Dieu fut pris ; Hophni et Phinéas, les deux fils d'Eli, moururent. [Le coffre de Dieu fut pris : cf. Ps 78.61. – Hophni et Phinéas... moururent : cf. 2.34.]
Mort du prêtre Eli
12 Un homme de Benjamin accourut du front et arriva à Silo le même jour, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre. [Messager d'une défaite : cf. 2S 1.2 ; 18.19-32. – de Benjamin : c.-à-d. de la tribu de Benjamin. – du front : le même mot hébreu a aussi été traduit par lignes au v. 2 ; cf. v. 16 ; 17.8n. – vêtements déchirés / tête couverte de terre : signes de deuil ou de profond accablement ; cf. Gn 37.29,34 ; Jos 7.6 ; Jg 11.35 ; 2S 15.32 ; Ez 27.30.]13 Lorsqu'il arriva, Eli était en train de guetter, assis sur son siège près de la route, car son cœur tremblait pour le coffre de Dieu. A son arrivée, l'homme annonça la nouvelle, et toute la ville se mit à pousser des cris. [son siège 1.9n. – près de : litt. (à la) main (de), c.-à-d. au bord de ; une autre lecture traditionnelle présente un mot incompréhensible. – cris : cf. 28.12 ; Es 14.31 ; 15.4.]14 Quand il entendit les cris, Eli demanda : Qu'est-ce que ce tumulte ? L'homme s'empressa de venir annoncer la nouvelle à Eli. 15 Or Eli avait quatre-vingt-dix-huit ans, il avait les yeux fixes et ne pouvait plus voir. [ne pouvait plus voir : cf. 3.2+.]16 L'homme dit à Eli : J'arrive du front ; moi, je me suis enfui du front aujourd'hui. Eli lui demanda : Que s'est-il passé, mon fils ? [du front : cf. v. 12n ; LXX du camp. – Eli lui demanda : litt. il dit.]17 Celui qui apportait la nouvelle répondit : Israël a fui devant les Philistins, et le peuple a subi une grande défaite ; même Hophni et Phinéas, tes deux fils, sont morts ; et le coffre de Dieu a été pris ! [défaite : le mot hébreu correspondant a souvent été rendu par fléau, cf. v. 10n ; voir Ex 7.27n ; 9.14 ; Nb 25 ; 2S 24.21ss.]18 A peine avait-il évoqué le coffre de Dieu qu'Eli tomba à la renverse de son siège, près de la porte de la ville ; il se rompit la nuque et mourut ; car c'était un homme vieux et pesant. Il avait été juge en Israël pendant quarante ans. [Eli tomba : litt. il tomba. – près de : litt. à la main de (cf. v. 13n) ; on pourrait aussi traduire ici en travers de. – de la ville : sous-entendu dans le texte ; cf. Dt 16.18n. – juge : à la différence des héros du livre des Juges (cf. Jg 2.16n), Eli semble ne devoir ce titre qu'à sa qualité de prêtre. – quarante ans : cf. Jg 3.9-11 ; 5.31 ; 8.28 ; 1R 2.11 ; 11.42 ; LXX vingt ans.]
19 Sa belle-fille, la femme de Phinéas, était enceinte ; elle était sur le point d'accoucher. Lorsqu'elle apprit que le coffre de Dieu avait été pris et que son beau-père et son mari étaient morts, elle se courba et accoucha, car les douleurs l'avaient saisie. [se courba : autres traductions s'affaissa ; s'effondra ; s'accroupit (position habituelle à cette époque pour l'accouchement). – les douleurs l'avaient saisie : on retrouve la même expression hébraïque en Dn 10.16n.]20 Comme elle allait mourir, celles qui se tenaient auprès d'elle lui dirent : N'aie pas peur : tu as mis au monde un fils ! Mais elle ne répondit pas, elle ne voulut pas y prêter attention. [Cf. Gn 35.17s. – ne voulut pas... : litt. ne plaça pas son cœur, le cœur étant ici considéré comme le siège de la pensée et de l'intelligence.]21 Elle appela le garçon I-Kabod (« Où est la gloire ? »), en disant : La gloire est exilée d'Israël ! – c'était à cause de la prise du coffre de Dieu et à cause de son beau-père et de son mari. [I-Kabod (cf. 14.3) peut signifier où est la gloire ? ou, peut-être, pas de gloire ! LXX semble avoir lu l'interjection habituellement rendue par quel malheur ! La gloire désigne ici, concrètement, le coffre de Dieu ; cf. 1R 8.3-11. – exilée : cf. Ez 11.22ss.]22 Elle dit : La gloire est exilée d'Israël, car le coffre de Dieu a été pris !