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Bible de Jérusalem – Juges 4

4. DÉBORAH ET BARAQh

Israël opprimé par les Cananéens.

4 Après la mort d’Éhud les Israélites recommencèrent à faire ce qui est mal aux yeux de Yahvé,

h L’histoire de Débora et de Baraq est présentée dans un récit en prose, chap. 4, et dans un cantique, chap. 5. D’après le récit original en prose, les tribus de Zabulon et Nephtali remportent une victoire décisive sur Sisera de Haroshèt-ha-Goyim, au nord-ouest de la plaine de Yizréel. On a secondairement associé celui-ci à Yabîn roi de Haçor, qui avait été vaincu sous Josué, Jos 11.10-15 ; il est mentionné dans le récit en prose, mais ne l’est pas dans le cantique. Cette victoire, dont le caractère historique est assuré, a fait tomber la barrière qui séparait les tribus du nord de celles du centre de la Palestine. Elle se situe probablement au milieu du XIIe s. av. J.-C.

2 et Yahvé les livra à Yabîn, roi de Canaan, qui régnait à Haçor. Le chef de son armée était Sisera, qui habitait à Haroshèt-ha-Goyim.

3 Alors les Israélites crièrent vers Yahvé. Car Yabîn avait neuf cents chars de fer et il avait opprimé durement les Israélites pendant vingt ans.

Débora.

4 En ce temps-là Débora, une prophétesse,i femme de Lappidot, jugeait Israël.

i Prophétesse comme Miryam, Ex 15.20, et Hulda, 2 R 22.14, Débora rent la justice au nom de Yahvé.

5 Elle siégeait sous le palmierj de Débora entre Rama et Béthel, dans la montagne d’Éphraïm, et les Israélites montaient vers elle pour obtenir justice.

j « palmier » tamar conj. ; tomer hébr.

6 Elle envoya chercher Baraq, fils d’Abinoam de Qédèsh en Nephtali et lui dit : « Yahvé, Dieu d’Israël, n’a-t-il pas ordonné : « Va, rassemblek le mont Tabor et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephtali et des fils de Zabulon.

k Littéralement « attire ». Ce verbe se retrouve au v. 7 pour traduire l’action de Dieu, mais ici il qualifie l’action de Baraq.

7 J’attirerai vers toi au torrent du Qishôn Sisera, le chef de l’armée de Yabîn, avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains » ? » 8 Baraq lui répondit : « Si tu viens avec moi, j’irai, mais si tu ne viens pas avec moi, je n’irai pas. »l

l Le grec ajoute « car je ne sais pas en quel jour l’Ange de Yahvé me donnera le succès ». Il s’agit d’une glose qui s’appuie sur le v. 14.

9 Débora lui dit : « J’irai donc avec toi ; seulement, dans la voie où tu marches, l’honneur ne sera pas pour toi, car c’est entre les mains d’une femme que Yahvé livrera Sisera. » Alors Débora se leva et, avec Baraq, elle se rendit à Qédesh. 10 Baraq convoqua Zabulon et Nephtali à Qédesh. Dix mille hommes montèrent sur ses pas et Débora monta avec lui.

Héber le Qénite.m

11 Héber, le Qénite, s’était séparé de Qayîn, des fils de Hobab, beau-père de Moïse ; il avait planté sa tente près du chêne de Çaanannim, non loin de Qédesh.

m Ce v., qui interrompt le récit, prépare l’histoire de Yaël, v. 17, qui a peut-être eu une existence indépendante.

Défaite de Sisera.

12 On annonça à Sisera que Baraq, fils d’Abinoam, était monté sur le mont Tabor. 13 Sisera convoqua tous ses chars, neuf cents chars de fer, et toutes les troupes qu’il avait, de Haroshèt-ha-Goyim au torrent du Qishôn. 14 Débora dit à Baraq : « Lève-toi, car voici le jour où Yahvé a livré Sisera entre tes mains. Yahvé n’est-il pas sorti devant toi ? » Et Baraq descendit du mont Tabor avec dix mille hommes derrière lui. 15 Yahvé frappa de panique Sisera, tous ses chars et toute son armée devant Baraq.n Sisera, descendant de son char, s’enfuit à pied.

n Après « son armée » hébr. ajoute « sous le tranchant de l’épée », cf. v. suivant.

16 Baraq poursuivit les chars et l’armée jusqu’à Haroshèt-ha-Goyim. Toute l’armée de Sisera tomba sous le tranchant de l’épée ; il n’en resta pas un seul.

Mort de Sisera.

17 Sisera cependant s’enfuyait à pied dans la direction de la tente de Yaël, femme de Héber le Qénite, car la paix régnait entre Yabîn, roi de Haçor, et la maison de Héber le Qénite. 18 Yaël, sortant au-devant de Sisera, lui dit : « Arrête-toi, Monseigneur, arrête-toi chez moi. Ne crains rien ! » Il s’arrêta chez elle sous la tente et elle le recouvrit d’un tapis. 19 Il lui dit : « Donne-moi à boire un peu d’eau, je te prie, car j’ai soif. » Elle ouvrit l’outre où était le lait,o le fit boire et le recouvrit de nouveau.

o C’est le leben, le lait aigre des nomades.

20 Il lui dit : « Tiens-toi à l’entrée de la tente, et si quelqu’un vient, t’interroge et dit : « Y a-t-il un homme ici ? » Tu répondras : « Non ». » 21 Mais Yaël, femme de Héber, prit un piquet de la tente, saisit un marteau dans sa main et, s’approchant de lui doucement, elle lui enfonça dans la tempe le piquet, qui se planta en terre. Il dormait profondément, épuisé de fatigue, c’est ainsi qu’il mourut. 22 Et voici que Baraq survint, poursuivant Sisera. Yaël sortit au-devant de lui : « Viens, lui dit-elle, et je te ferai voir l’homme que tu cherches. » Il entra chez elle : Sisera gisait mort, le piquet dans la tempe.

La délivrance d’Israël.

23 Dieu humilia donc en ce jour Yabîn, roi de Canaan, devant les Israélites.

24 La main des Israélites s’appesantit de plus en plus durement sur Yabîn, roi de Canaan, jusqu’à ce qu’ils aient abattu Yabîn, roi de Canaan.

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