Bible de Jérusalem – Judith 4
Alerte en Judée.
4 Les Israélites établis en Judée, apprenant ce que Holopherne, général en chef de Nabuchodonosor roi des Assyriens, avait fait aux différents peuples et comment, après avoir dépouillé leurs temples, il les avait livrés à la destruction,
2 furent saisis d’une extrême frayeur à son approche et tremblèrent pour Jérusalem et le Temple du Seigneur leur Dieu.
3 À peine venaient-ils de remonter de captivité, et le regroupement du peuple en Judée, la purification du mobilier sacré, de l’autel et du Temple profanés étaient choses récentes.s
s L’auteur fait abstraction du temps (cf. Introd.) pour évoquer ainsi, du vivant de Nabuchodonosor, le retour de l’Exil et le repeuplement de Jérusalem (539-400) peut-être même la purification du Temple après la persécution d’Antiochus IV (165).
4 Ils alertèrent donc toute la Samarie, Kona, Bethorôn, Belmaïn, Jéricho, Choba, Ésora et la vallée de Salem.
5 Les sommets des plus hautes montagnes furent occupés, les bourgs qui s’y trouvaient, fortifiés. On prépara des approvisionnements en vue de la guerre, car les champs venaient d’être moissonnés.
6 Le grand prêtre Ioakim, alors en résidence à Jérusalem, écrivit aux habitants de Béthulie et de Bétomestaïm,t villes situées en face d’Esdrelon et vers la plaine de Dotaïn,
t Les deux villes sont inconnues par ailleurs. Béthulie est donnée ici comme une position clé commandant le passage vers la Judée, v. 7 et 8.21.
7 pour leur dire d’occuper les hautes passes de la montagne, seule voie d’accès vers la Judée. Il leur serait d’ailleurs aisé d’arrêter les assaillants, l’étroitesse du passage ne permettant d’y avancer que deux de front.
8 Les Israélites exécutèrent les ordres du grand prêtre Ioakim et du Conseil des anciens du peuple d’Israël,u siégeant à Jérusalem.
u Un « Conseil des anciens » n’apparaît pas auprès du grand prêtre avant l’Exil. Il paraît être une institution permanente à l’époque grecque.
Les grandes supplications.
9 Avec une ardeur soutenue, tous les hommes d’Israël crièrent vers Dieu et s’humilièrent devant lui.v
v Après « s’humilièrent » on omet « avec une ardeur soutenue » dittographie.
10 Eux, leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux, tous ceux qui vivaient avec eux, mercenaires ou esclaves, ceignirent leurs reins de sacs.
11 Tous les Israélites de Jérusalem, femmes et enfants compris, se prosternèrent devant le sanctuaire et, la tête couverte de cendres, étendirent les mainsw devant le Seigneur. w « les mains » conj. ; « leurs sacs » grec. Vulg. « ils firent prosterner leurs enfants devant le Temple ».
12 Ils entourèrent d’un sac l’autel lui-même.x À grands cris ils suppliaient unanimement et avec ardeur le Dieu d’Israël de ne pas livrer leurs enfants au pillage, leurs femmes au rapt, les villes de leur héritage à la destruction, le Temple à la profanation et à l’ironie outrageante des païens. x L’usage du sac comme vêtement de pénitence est habituel, mais ce geste est surprenant.
13 Attentif à leur voix, le Seigneur prit en considération leur détresse.
Dans toute la Judée et à Jérusalem devant le sanctuaire du Seigneur Tout-Puissant le peuple jeûnait de longs jours.y y Vulg. mentionne une mission du grand prêtre à travers tout Israël pour exhorter à la prière en rappelant l’antique défaite d’Amaleq, Ex 17.9-13.
14 Le grand prêtre Ioakim et tous ceux qui se tenaient devant le Seigneur, prêtres et ministres du Seigneur, le sac sur les reins, offraient l’holocauste perpétuel, les oblations votives et les dons volontaires du peuple,
15 et, le turban couvert de cendres, ils suppliaient intensément le Seigneur de visiter la maison d’Israël.