40 Consolez, consolez mon peuple,
dit votre Dieu. [Consolez 49.13 ; 51.3,12 ; 52.9 ; 61.2 ; cf. Lm 1.2,9,16-21 ; 2.13. Les chapitres qui suivent se rapportent au rétablissement d'Israël après l'exil à Babylone (tombée en 539 av. J.-C.).]
2 Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui
que son combat est terminé,
qu'elle s'est acquittée de sa faute,
qu'elle a déjà reçu du SEIGNEUR
le double de ce qu'elle méritait pour tous ses péchés. [Parlez au cœur : cf. Gn 34.3n ; 50.21 ; Jg 19.3 ; Os 2.16 ; Rt 2.13. – Jérusalem 52.8s. – son combat : le mot hébreu correspondant est traduit par service (militaire) en Jb 14.14n : temps d'épreuve. – qu'elle s'est acquittée de sa faute ou qu'elle a purgé sa peine ; même expression en Lv 26.41n,43n. – du SEIGNEUR : litt. de la main de YHWH. – le double de : autre traduction largement ; cf. 61.7+ ; Ez 21.19 ; voir aussi Ex 22.3,6,8 ; Jr 16.18+.]
3 Quelqu'un crie :
Dans le désert,
frayez le chemin du SEIGNEUR !
Aplanissez une route pour notre Dieu
dans la plaine aride ! [Quelqu'un crie : litt. une voix crie ou voix de celui qui crie (cf. v. 6n). – Les mots désert et plaine aride (cf. Dt 1.1n) décrivent ici le chemin que les exilés prendront pour revenir de Babylone à Jérusalem, Dieu étant à leur tête (réminiscence de l'exode d'Egypte). LXX semble rattacher Dans le désert au début du v. et comprendre quelqu'un crie dans le désert (les mots correspondant à dans la plaine aride en sont absents) ; cf. 11.16+ ; 43.19 ; 49.11 ; 57.14 ; 62.10 ; Ml 3.1 ; Mt 3.3// ; Lc 1.76 ; Jn 1.23.]
4 Que toute vallée soit élevée,
que toute montagne et toute colline soient abaissées !
Que les reliefs se changent en terrain plat
et les escarpements en vallons ! [Cf. 45.2,13. – vallons : le terme hébreu correspondant est habituellement traduit par vallée, c'est un synonyme de celui qui apparaît au début du v.]
5 Alors la gloire du SEIGNEUR se dévoilera,
et tous la verront ensemble
— c'est la bouche du SEIGNEUR qui parle. [gloire 58.8 ; 60.1s. – se dévoilera ou se révélera ; sera dévoilée. – tous : litt. toute chair, cf. v. 6n (expression quasi identique) ; 49.26 ; 66.16,23 ; Jr 32.27. – ensemble 1.28n ; cf. 41.19,20,23 ; 52.8s. – c'est la bouche... 1.20+ ; autre traduction tous verront... que la bouche du SEIGNEUR a parlé.]
6 Quelqu'un dit : Crie !
On répond : Que crierai-je ?
— Toute chair est de l'herbe,
tout son éclat est comme la fleur des champs. [Quelqu'un dit : cf. v. 3n. – On répond : litt. il dit ; un ms de Qumrân et LXX ont la première personne : je dis. – Toute chair (c.-à-d. tout homme, ou tout être vivant ; litt. toute la chair) est de l'herbe : cf. v. 23s ; 51.12 ; Ps 90.5s ; 103.15 ; Jc 1.10s ; 1P 1.24. – éclat : le même mot est traduit le plus souvent par fidélité ; il faut peut-être l'entendre ici au sens de permanence ou de constance, d'où dérive son acception habituelle ; cf. 54.8-10 ; 55.3 ; 63.7 ; Ps 143.12 ; voir aussi Jb 10.12n.]
7 L'herbe se dessèche, la fleur se fane
quand le vent du SEIGNEUR souffle dessus.
Vraiment, le peuple est de l'herbe : [le peuple 42.5s ; 49.8. – Ce v. ne figure pas dans LXX ; en guise de v. 7, elle porte la première partie du v. 8, qui présente donc un texte plus court.]
8 l'herbe se dessèche, la fleur se fane ;
mais la parole de notre Dieu
subsistera toujours. [Ps 119.89 ; 1P 1.25. – subsistera toujours : autre traduction se réalise toujours.]
9 Monte sur une haute montagne,
Sion, toi qui portes la bonne nouvelle ;
élève ta voix avec force,
Jérusalem, toi qui portes la bonne nouvelle ;
élève ta voix, n'aie pas peur,
dis aux villes de Juda :
Votre Dieu est là ! [Sion / Jérusalem, toi qui portes la bonne nouvelle : autre traduction toi (féminin) qui annonces le bonheur à Sion... à Jérusalem. LXX a utilisé le verbe apparenté au mot qui a donné évangile ; cf. 41.27 ; 52.7 ; 60.6 ; 61.1 ; Ps 68.12. – Votre Dieu est là : litt. voici votre Dieu ; 35.4 ; 52.6-8 ; 58.9 ; 65.1 ; cf. Za 9.9.]
10 Le Seigneur DIEU
vient avec force,
son bras lui assure la domination ;
il a avec lui son salaire,
sa rétribution le précède. [son bras : cf. 33.2n ; 51.5,9 ; 52.10 ; 53.1 ; 59.16 ; 62.8 ; 63.5,12 ; Ex 6.6 ; Ps 77.16 ; 89.11,14. – son salaire / sa rétribution (autre traduction son œuvre) : cf. 62.11 ; voir aussi 59.18+ (autre mot) ; Jr 31.16s ; Ap 22.12.]
11 Comme un berger, il fera paître son troupeau,
de son bras il rassemblera des agneaux
et les portera sur son sein ;
il conduira les brebis qui allaitent. [Comme un berger : cf. Gn 33.12-14 ; Jr 31.10 ; Ez 34.11ss ; Ps 23.1 ; 80.2 ; Lc 15.3-7 ; Jn 10. – sur son sein Nb 11.11s.]
12 Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main,
fixé les dimensions du ciel avec la paume,
jaugé dans une mesure toute la poussière de la terre ?
Qui a pesé les montagnes au crochet
et les collines à la balance ? [Qui a mesuré... : cf. Jb 38.4–39.30 ; Pr 30.4 ; Siracide 1.2s : « Le sable des mers, les gouttes de la pluie, les jours de l'éternité, qui les dénombrera ? La hauteur du ciel, la largeur de la terre, la profondeur de l'abîme, qui les explorera ? » – les eaux : un ms de Qumrân ajoute de la mer. – jaugé dans une mesure ou fait tenir dans un tiers de mesure ; cf. Ps 80.6n. – toute : sous-entendu dans le texte.]
13 Qui a fixé une mesure au souffle du SEIGNEUR,
qui lui donne des conseils ? [au souffle ou à l'Esprit. – qui lui donne des conseils : autre traduction qui lui fait connaître l'homme de ses projets, même formule en 46.11n où il s'agit de Cyrus (44.28n). LXX qui a connu la pensée du Seigneur, qui a été son conseiller pour l'instruire ? Cf. Rm 11.34 ; 1Co 2.16.]
14 Avec qui a-t-il tenu conseil,
pour mieux comprendre quelque chose ?
Qui lui a appris le sentier de l'équité ?
Qui lui a appris la connaissance ?
Qui lui a fait connaître le chemin de l'intelligence ? [Jb 21.22. – équité : le même terme est traduit par droit au v. 27.]
15 Les nations sont comme une goutte qui tombe d'un seau,
elles comptent comme la poussière sur une balance ;
les îles sont comme une fine poussière qui s'envole. [poussière sur une balance : cf. Ps 62.10 ; Sagesse 11.22s : « Le monde entier est devant toi comme le poids infime qui déséquilibre une balance, comme la goutte de rosée matinale qui descend vers le sol. Mais tu as pitié de tous parce que tu peux tout. » – îles 11.11+.]
16 Le Liban ne suffit pas au bûcher,
et ses animaux ne suffisent pas à l'holocauste. [Cf. Ps 50.10ss. – Le Liban 33.9+. – holocauste : voir sacrifices.]
17 Toutes les nations sont comme rien devant lui ;
elles comptent moins pour lui que néant et chaos.
18 A qui voulez-vous comparer Dieu ?
Que présenterez-vous qui lui ressemble ? [Cf. v. 25 ; 44.7n ; 46.5 ; Ex 20.4s ; Dt 3.24 ; 4.15s ; Jr 10.6 ; 49.19 ; Ac 17.29. Les termes correspondant à comparer et à ressemble (même mot pour ressemblance en Gn 1.26) sont de la même racine en hébreu. – Dieu : hébreu 'El, de même en 42.5 ; 43.10,12 ; 44.10,15,17 ; 45.14s,20ss ; 46.6,9 ; cf. Gn 21.33n.]
19 C'est un artisan qui fond la statue,
et c'est un orfèvre qui la couvre d'or
et y soude des chaînettes d'argent. [41.6s ; 44.9-20 ; 46.6s ; Jr 2.27s ; 10.1-16 ; 51.17s ; Ps 115.4-8 ; 135.15-18. – couvre : cf. 42.5n.]
20 Celui qui est trop pauvre pour cette offrande
choisit un bois qui résiste à la vermoulure ;
il cherche un artisan habile
pour dresser une statue qui ne vacille pas. [Celui qui est trop pauvre... : sens incertain, obtenu par rapprochement avec un terme ressemblant (Dt 8.9, rationner ; Ec 4.13 ; 9.15s). On pourrait aussi comprendre : l'homme expert en offrande, ou encore on choisit du mûrier d'offrande (bois qui résiste...) ; le terme traduit par offrande est rendu par prélèvement dans les textes de loi (Ex 25.2n), mais il pourrait avoir un autre sens (œuvre d'art ?). – habile : le mot hébreu est habituellement traduit par sage, cf. 3.3n. – qui ne vacille pas : cf. 41.7 ; 54.10.]
21 Ne le savez-vous pas ?
Ne l'entendez-vous pas ?
Ne vous l'a-t-on pas annoncé dès le commencement ?
N'avez-vous pas compris ce que sont
les fondations de la terre ? [dès le commencement 41.4,26 ; 48.16 ; cf. 45.21+ ; 46.10n. – ce que sont (sous-entendu dans le texte) les fondations : cf. 44.24.]
22 C'est lui qui habite au-dessus du cercle de la terre,
dont les habitants sont comme des criquets ;
il déploie le ciel comme une étoffe légère,
il l'étend comme une tente pour y habiter. [habite : autre traduction est assis. – cercle de la terre, probablement représentée comme un disque ; cf. Jb 22.14 ; 26.10 ; Pr 8.27. – criquets Nb 13.33. – ciel / tente : cf. 42.5 ; 44.24 ; 45.12 ; Ps 104.2+.]
23 C'est lui qui réduit les princes à rien
et qui ramène au chaos les juges de la terre ; [Jb 34.18-20.]
24 ils ne sont pas même plantés,
pas même semés,
leur tronc n'a pas même de racine en terre ;
qu'il souffle sur eux,
et ils se dessèchent,
une tempête les emporte comme le chaume. [17.13 ; 41.2s.]
25 A qui me comparerez-vous,
pour que je lui ressemble ?
dit le Saint. [V. 18+. – le Saint : cf. 1.4n ; Ha 3.3 ; Jb 6.10.]
26 Levez les yeux en haut et regardez !
Qui a créé ces choses ?
C'est celui qui fait sortir leur armée au complet.
Il les appelle toutes par leur nom,
par son grand pouvoir et par sa force puissante :
il n'y en a pas une qui fasse défaut. [ces choses : litt. ceux-là ou celles-là. – Il les appelle : cf. 41.4 ; Ps 147.4 ; cf. Gn 1.14-19 ; Baruch 3.24s : « Les étoiles ont brillé en leurs veilles et se sont réjouies ; il les a appelées, et elles ont répondu : Nous voici ! Elles ont brillé avec allégresse pour leur Créateur. »]
27 Pourquoi dis-tu, Jacob,
pourquoi répètes-tu, Israël :
Ma destinée est cachée au SEIGNEUR,
mon droit passe inaperçu de mon Dieu ? [répètes-tu : litt. parles-tu. – Ma destinée : litt. ma voie, mon chemin. – mon droit 49.4.]
28 Ne le sais-tu pas ?
Ne l'as-tu pas entendu ?
C'est le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu de pérennité,
qui crée les extrémités de la terre ;
il ne s'épuise ni ne se fatigue ;
son intelligence est insondable. [Dieu de pérennité : cf. Gn 21.33. – insondable cf. 45.15 ; 55.8 ; Rm 11.33.]
29 Il donne de la force à celui qui est épuisé
et il augmente la vigueur de celui qui est à bout de ressources. [épuisé 50.4.]
30 Les adolescents s'épuisent, ils se fatiguent,
les jeunes gens finissent par trébucher ;
31 mais ceux qui espèrent le SEIGNEUR renouvellent leur force.
Ils prennent leur essor comme les aigles ;
ils courent et ne se fatiguent pas,
ils marchent et ne s'épuisent pas. [ceux qui espèrent 30.18+. – leur : sous-entendu dans le texte. – Ils prennent leur essor : litt. ils font monter leurs ailerons ; autres traductions possibles ils étendent les ailes ; ils renouvellent leur plumage ; même terme en Ez 17.3n ; Ps 55.7. – comme les aigles 2S 1.23 ; Ps 103.5.]