chapitre précédent retour chapitre suivant

Bible de Jérusalem – Psaumes 40

PSAUME 40 (39)

Action de grâces. Appel au secours.o

40 Du maître de chant. De David. Psaume.

o L’hymne d’action de grâces, vv. 2-12, est suivi d’un cri de détresse, vv. 14-18, devenu le Ps 70. Dans l’ensemble actuel, la première partie apparaît comme un retour sur le passé, opposé aux misères du présent et justifiant l’appel à Yahvé.

2 J’espérais Yahvé d’un grand espoir,
il s’est penché vers moi,
il écouta mon cri.

3 Il me tira du gouffre tumultueux,
de la vase du bourbier ;
il dressa mes pieds sur le roc,
affermissant mes pas.

4 En ma bouche il mit un chant nouveau,
louange à notre Dieu ;
beaucoup verront et craindront,
ils auront foi en Yahvé.

5 Heureux est l’homme, celui-là
qui met en Yahvé sa foi,
ne tourne pas du côté des rebelles
égarés dans le mensonge !

6 Que de choses tu as faites, toi,
Yahvé mon Dieu,
tes merveilles, tes projets pour nous :
rien ne se mesure à toi !
Je veux l’annoncer, le redire :
il en est trop pour les énumérer.

7 Tu ne voulais sacrifice ni oblation,
tu m’as ouvertp l’oreille,
tu n’exigeais holocauste ni victime,

p Littéralement « creusé ». Dieu fait entendre au fidèle sa volonté, cf. Isa 50.5. Une variante du grec « tu m’as formé un corps » fut interprétée dans un sens messianique et appliquée au Christ, He 10.5s.

8 alors j’ai dit : Voici, je viens.

Au rouleau du livre il m’est prescrit
9 de faire tes volontés ;q
mon Dieu, j’ai voulu ta loi
au profond de mes entrailles.

q L’obéissance vaut mieux que le sacrifice, 1 S 15.22. Les prophètes ont souvent mis Israël en garde contre des pratiques qui n’engageaient pas le cœur, Am 5.21, cf. Gn 8.21, ou contre une confiance présomptueuse en la présence de Dieu en son Temple, cf. Jr 7.3-4. Dans le judaïsme qui suit l’Exil, quelle que soit encore l’importance du Temple comme signe du salut, Za 1.16, le culte intérieur s’affine de plus en plus et les dispositions du cœur, la prière, l’obéissance, l’amour, prennent elles-mêmes valeur de culte, Ps 50 ; 51.19 ; 69.31-32 ; 141.2 ; Pr 21.3 ; cf. aussi Tb 4.11 ; Si 34.18—35.10. Cette évolution prépare la survivance du judaïsme après la destruction du Temple et se poursuivra dans le NT, Rm 1.9 ; 12.1.

10 J’ai annoncé la justice de Yahvér
dans la grande assemblée ;
vois, je ne ferme pas mes lèvres,
toi, tu le sais.

r « Yahvé » est transposé du dernier stique pour suivre le rythme du reste du Ps.

11 Je n’ai pas celé ta justice au profond de mon cœur,
j’ai dit ta fidélité, ton salut,
je n’ai pas caché ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

12 Toi, Yahvé, tu ne fermes pas
pour moi tes tendresses !
ton amour et ta vérité
sans cesse me garderont.

13 Car les malheurs m’assiègent,
à ne pouvoir les dénombrer ;
mes torts retombent sur moi,
je n’y peux plus voir ;
ils foisonnent plus que les cheveux de ma tête
et le cœur me manque.

14 Daigne, Yahvé, me secourir !
Yahvé, vite à mon aide !
15 Honte et déshonneur sur tous ceux-là
qui cherchent mon âme pour la perdre !

Arrière ! honnis soient-ils,
ceux que flatte mon malheur !
16 qu’ils soient stupéfiés de honte,
ceux qui me disent : Ha ! ha !

17 Ils jubileront et se réjouiront en toi
tous ceux qui te cherchent ;
ils rediront toujours : « Dieu est grand ! »
ceux qui aiment ton salut.

18 Et moi, pauvre et malheureux,
le Seigneur pense à moi.
Toi, mon secours et sauveur,
mon Dieu, ne tarde pas.

chapitre précédent retour chapitre suivant