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Bible de Jérusalem – Job 41

41 Ton espérance serait illusoire,
car sa vue seule suffit à terrasser.r

r « Ton espérance » mss. hébr., syr. ; « son espérance » hébr. — Dans le deuxième stique, on supprime le pronom interrogatif.

2 Personne n’est assez féroce pour l’exciter,
qui donc, alors, irait me tenir tête ?
3 Qui m’a fait une avance, qu’il me faille rembourser ?
Tout ce qui est sous les cieux est à moi !s

s Trad. la plus probable d’un texte très difficile.

4 Je ne veux pas taire ses membres,
le détail de ses exploits, la beautét de ses membres.

t « La beauté » hên conj. ; hébr. hîn, mal vocalisé.

5 Qui a découvert par devant sa tunique,
pénétré dans sa double cuirasse ?u

u « cuirasse » sirionô grec ; « frein » risnô hébr.

6 Qui a ouvert les battants de sa gueule ?
La terreur règne autour de ses dents !
7 Son dos, ce sont des rangées de boucliers,
que ferme un sceau de pierre.v

v « Son dos » gewô, versions ; « son orgueil » ga’awah hébr. — « que ferme un sceau de pierre » çor grec ; « fermé, un sceau étroit » çar hébr.

8 Ils se touchent de si près
qu’un souffle ne peut s’y infiltrer.
9 Ils adhèrent l’un à l’autre
et font un bloc sans fissure.
10 Son éternuement projette de la lumière,w
ses yeux ressemblent aux paupières de l’aurore.

w Il fait jaillir des gouttelettes d’eau qui étincellent au soleil.

11 De sa gueule jaillissent des torches,
il s’en échappe des étincelles de feu.
12 De ses naseaux sort une fumée,
comme un chaudron qui boutx sur le feu.

x « qui bout » ’ogem syr., Vulg. ; un « jonc » ’agmon hébr.

13 Son souffle allumerait des charbons,
une flamme sort de sa gueule.
14 Sur son cou est campée la force,
et devant lui bondit l’épouvante.
17 Quand il se dresse, les flots prennent peur
et les vagues de la mer se retirent.y

y V. déplacé comme semble l’exiger le contexte. — « les flots » gallîm conj. ; « les dieux » ’elîm hébr. — « les vagues de la mer » mishberê yam conj. ; « à cause des ruptures » mishshebarîm hébr.

15 Les fanons de sa chair sont soudés ensemble :
ils adhèrent à elle, inébranlables.
16 Son cœur est dur comme le roc,
résistant comme la meule de dessous.
18 L’épée l’atteint sans se fixer,
de même lance, javeline ou dard.
19 Pour lui, le fer n’est que paille,
et l’airain, du bois pourri.
20 Les traits de l’arc ne le font pas fuir :
les pierres de fronde se changent en fétu.
21 La massue lui semble un fétu,
il se rit du javelot qui vibre.
22 Il a sous lui des tessons aigus,
comme une herse il passe sur la vase.
23 Il fait bouillonner le gouffre comme une chaudière,
il change la mer en brûle-parfums.
24 Il laisse derrière lui un sillage lumineux,
l’abîme semble couvert d’une toison blanche.z

z Lorsqu’il plonge, les bulles d’air jaillissent ; lorsqu’il nage, il laisse un sillage étincelant.

25 Sur terre, il n’a point son pareil,
il a été fait intrépide.
26 Il regarde en face les plus hautains,
il est roi sur tous les fils de l’orgueil.a

a Les « fils de l’orgueil » sont les fauves, cf. 28.8, type de tous les puissants de ce monde, que Dieu seul tient en son pouvoir, 40.7-14.

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