42 Du maître de chant. Poème. Des fils de Coré.
y L’exil, type de la détresse du fidèle qui « vit en exil loin du Seigneur » 2 Co 5.6-8, est ici l’éloignement du sanctuaire où Dieu réside, et des fêtes qui y rassemblent son peuple.
2 Comme languit une bichez
après les eaux vives,
ainsi languit mon âme
vers toi, mon Dieu.
z « biche » grec ; « cerf » hébr. ; mais le verbe est au féminin.
3 Mon âme a soif de Dieu,
du Dieu vivant ;
quand irai-je et verrai-je
la face de Dieu ?a
a « et verrai-je » mss, syr., Targ. ; « paraîtrai-je devant » hébr. (corr. d’un scribe choqué par cette expression, cf. Ex 33.20). « Voir la face de Dieu », c’est ici visiter son sanctuaire, le Temple de Jérusalem, cf. Dt 31.11 ; 27.8.
4 Mes larmes, c’est là mon pain,
le jour, la nuit,
moi qui tout le jour entends dire :
Où est-il, ton Dieu ?
5 Oui, je me souviens, et mon âme
sur moi s’épanche,
je m’avançais sous le toit du Très-Grand,b
vers la maison de Dieu,
parmi les cris de joie, l’action de grâces,
la rumeur de la fête.
b « Très-Grand », litt. « admirables » (avec un pluriel de majesté), grec, syr. ; hébr. inintelligible. — Le « toit », litt. « la hutte », est le Temple où Dieu réside et que tout Israélite pieux visitait chaque année, Ex 23.14-17.
6 Qu’as-tu, mon âme, à défaillir
et à gémir sur moi ?
Espère en Dieu : à nouveau je lui rendrai grâce,
le salut de ma facec
c « ma face » mss hébr., ms grec, syr., cf. v. 12 ; « sa face » hébr.
7 et mon Dieu !
Mon âme est sur moi défaillante,
alors je me souviens de toi :
depuis la terre du Jourdain et des Hermons,
de toi, humble montagne.d
d « de toi, humble montagne » conj. il s’agit du mont Sion ; l’hébr. porte « de l’humble montagne » ou « du mont Miçar » il s’agirait de Zaorah, non loin des sources du Jourdain, qui pourrait être une étape sur la route de l’Exil. Le premier « de toi » se rapporterait alors à Dieu.
8 L’abîme appelant l’abîme
au bruit de tes écluses,
la masse de tes flots et de tes vagues
a passé sur moi.
9 Le jour, Yahvé mande sa grâce
et même pendant la nuit
le chant qu’elle m’inspire est une prière
à mon Dieu vivant.
10 Je dirai à Dieu mon Rocher :
pourquoi m’oublies-tu ?
Pourquoi m’en aller en deuil,
accablé par l’ennemi ?
11 Touché à mort dans mes os,
mes adversaires m’insultent
en me redisant tout le jour :
Où est-il, ton Dieu ?
12 Qu’as-tu, mon âme, à défaillir
et à gémir sur moi ?
Espère en Dieu : à nouveau je lui rendrai grâces,
le salut de ma face et mon Dieu !