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Nouvelle Bible Segond – Jean 5

Jésus guérit un homme paralysé

5 Après cela, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. [une fête : certains mss portent la fête, expression qui désigne vraisemblablement la Pâque (cf. 6.4) ; voir calendrier et fêtes.]

2 Or, à Jérusalem, près de la porte des Moutons, il y a un bassin qui s'appelle en hébreu Bethzatha, et qui a cinq portiques. [Cf. 9.7. – porte des Moutons : traduction incertaine ; en grec la probatique (de probata, moutons) ; d'autres comprennent le bassin des Moutons ; Né 3.1,32 ; 12.39. – Bethzatha, nom d'un quartier de Jérusalem situé au nord du temple, où on a retrouvé un bassin à colonnades qui pourrait correspondre à celui qui est évoqué ici ; certains mss portent Béthesda ou Bethsaïda. Béthesda serait la transcription d'un nom hébreu qui signifie peut-être maison des sources ou maison de compassion ; dans un écrit de Qumrân il est question d'un bassin appelée Beth-Eshdathayin (maison des deux sources).]3 Sous ces portiques étaient couchés une multitude de malades, d'aveugles, d'infirmes, d'estropiés. [estropiés : litt. secs, cf. Mt 12.10n. – Certains mss ajoutent à la fin du v. : et de paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau ; (4) car un ange (ou l'ange du Seigneur) descendait de temps en temps dans le bassin et agitait l'eau, et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée était guéri, quelle qu'ait été sa maladie ; le verbe traduit par agiter (v. 7) est traduit ailleurs par troubler (11.33 ; 12.27 ; 13.21 ; 14.1,27).]

5 Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans. [Cf. Mc 2.1-12//.]6 Jésus le vit couché et, sachant qu'il était déjà là depuis longtemps, il lui dit : Veux-tu retrouver la santé ? [depuis longtemps : cf. Lc 8.29+. – retrouver la santé : litt. devenir sain.]7 Le malade lui répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me mettre dans le bassin quand l'eau est agitée ; pendant que, moi, je viens, un autre descend avant moi. [Cf. v. 3n. – mettre : le verbe grec est souvent traduit par jeter (3.24 ; 8.7,59 etc.).]8 Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton grabat et marche ! [grabat : cf. Mc 2.4n.]9 Aussitôt l'homme recouvra la santé ; il prit son grabat et se mit à marcher.

Or c'était le sabbat ce jour-là. [Cf. Ac 3.7s.]10 Les Juifs disaient donc à celui qui avait été guéri : C'est le sabbat ; il ne t'est pas permis de porter ton grabat ! [Les Juifs 1.19n. – guéri / sabbat : cf. 9.14 ; Mt 12.2,10// ; Lc 13.14. – sabbat et grabat font assonance, en grec comme en français. – pas permis de porter (c'est le même verbe grec qui est traduit par prendre aux v. 8-12 ; voir 1.29n) : cf. Jr 17.21-27 ; Mt 12.1-8//.]11 Il leur répondit : C'est celui qui m'a rendu la santé qui m'a dit : « Prends ton grabat et marche ! » [qui m'a rendu la santé : litt. qui m'a fait sain, de même v. 15 ; cf. v. 16,19s.]12 Ils lui demandèrent : Qui est l'homme qui t'a dit : « Prends et marche ! » [Cf. Lc 5.21+. – Prends : certains mss portent prends ton grabat.]13 Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était, car Jésus s'était esquivé ; en effet, il y avait foule en ce lieu. [Jésus s'était esquivé : cf. 6.2s,15 ; Mt 8.18// ; 13.36//.]14 Après cela, Jésus le trouve dans le temple et lui dit : Eh bien, tu as retrouvé la santé ; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. [Voir temple. – ne pèche plus 8.11. – de peur... : cf. 9.2s ; 11.4 ; Mt 9.2// ; 12.44-45//.]15 L'homme s'en alla dire aux Juifs que c'était Jésus qui lui avait rendu la santé. [9.11.]16 C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus : parce qu'il faisait cela pendant le sabbat. [Cf. v. 18 ; Mt 12.14.]

17 Jésus leur répondit : Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent, et moi aussi je suis à l'œuvre. [9.4 ; le judaïsme débat depuis longtemps de savoir si Dieu travaille ou non le jour du sabbat : à des textes comme Gn 2.2 ; Ex 20.11 est opposée l'idée que, si la providence divine n'était à l'œuvre, toute vie cesserait.]18 C'est pourquoi les Juifs cherchaient d'autant plus à le tuer, non seulement parce qu'il annulait le sabbat, mais parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu. [cherchaient... à le tuer v. 16 ; 7.1,19,25,30 ; 8.37,40 ; 11.53 ; Mt 14.5// ; 26.4//. – annulait : le verbe grec, qui signifie concrètement délier, détacher (Mt 16.19 ; 18.18 ; Mc 1.7// ; 7.35 ; 11.2ss// ; Lc 13.15s ; Ac 2.24n), peut être compris ici au sens de violer (Mt 5.19) comme au sens d'abolir ; il est traduit par détruire en Jn 2.19 ; voir aussi 7.23 ; 10.35 ; Ep 2.14 ; 1Jn 3.8 (détruire). – égal à Dieu : cf. 10.30-36 ; 14.28 ; 19.7 ; Ph 2.6 ; voir aussi Gn 3.5s ; Sagesse 2.16 : « (Le juste) se vante d'avoir Dieu pour père. »]

L'autorité du Fils de Dieu

19 Jésus leur répondit donc : Amen, amen, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit faire au Père ; ce que celui-là fait, en effet, le Fils aussi le fait pareillement. [Cf. v. 30 ; 7.16-18,28 ; 8.28,42 ; 12.49 ; 14.10 ; 2Co 3.5. – Amen, amen 1.51n ; cf. Mt 5.18n. – ce qu'il voit 3.11+. – Cf. Epître d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens 7.1 : « De même donc que le Seigneur n'a rien fait, ni par lui-même, ni par ses apôtres, sans son Père, avec qui il est un, ainsi vous non plus ne faites rien sans l'évêque et les presbytres... »]20 Car le Père aime le Fils, et il lui montre tout ce que lui-même fait ; il lui montrera des œuvres plus grandes encore, pour que vous, vous soyez étonnés. [Cf. Sagesse 8.4 : « Initiée à la science même de Dieu, elle (la Sagesse) décide de ses œuvres. » 9.9 : « Près de toi se tient la Sagesse qui connaît tes œuvres, et qui était présente lorsque tu créais le monde. Elle sait ce qui est agréable à tes yeux, ce qui est droit selon tes commandements. » – le Père aime le Fils 3.35+. – plus grandes encore : litt. plus grandes que celles-ci, 1.50 ; 14.12.]21 En effet, tout comme le Père réveille les morts et les fait vivre, ainsi le Fils fait vivre qui il veut. [réveille ou relève, cf. 2.19n ; voir résurrection. – fait vivre : même verbe en 6.63 ; Rm 4.17 ; 8.11 ; 1Co 15.22,36,45 ; 2Co 3.6 ; Ga 3.21 ; 1P 3.18 ; verbe dérivé en Ep 2.5 ; Col 2.13 ; voir aussi Jn 11.25 ; cf. Dt 32.39 ; 1S 2.6 ; 2R 5.7 ; Os 6.2 ; Rm 4.17 ; Ep 2.5.]22 De plus, le Père ne juge personne, mais il a remis tout le jugement au Fils, [V. 27+.]23 pour que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. [Cf. Lc 10.16 ; Ph 2.10s ; 1Jn 2.23.]

24 Amen, amen, je vous le dis, celui qui entend ma parole et qui croit celui qui m'a envoyé a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, il est passé de la mort à la vie. [8.51 ; 11.25s. – qui entend : autre traduction qui écoute. – croit celui... ou croit en celui... ; a foi en celui...a la vie éternelle 3.15+. – pas en jugement 3.18+ ; cf. Rm 8.1. – de la mort à la vie 1Jn 3.14.]25 Amen, amen, je vous le dis, l'heure vient – c'est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront. [l'heure vient v. 28. – c'est maintenant 4.23. – les morts entendront... : cf. v. 28s ; 11.25s,43 ; Mc 5.41 ; Lc 7.14 ; 8.54 ; Ap 3.1s.]26 En effet, tout comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même, [1.4+ ; 6.53,57.]27 et il lui a donné le pouvoir de faire le jugement, parce qu'il est fils d'homme. [le pouvoir de 1.12n. – faire (autre traduction exercer) le jugement / fils d'homme (cf. 1.51+, formule différente en grec ; cf. Ap 1.13 ; 14.14) : Jn 3.17 ; 8.15s ; 9.39 ; 12.47 ; Dn 7.10-14 ; Ac 10.42 ; 17.31 ; Hénoch 69.27 : « La somme du jugement a été donnée à ce Fils d'homme. »]28 Ne vous en étonnez pas, car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix [Cf. v. 25+ ; 11.43s ; Es 26.19 ; Ez 37.12.]29 et sortiront, ceux qui auront fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour une résurrection de jugement. [résurrection (le terme correspondant ne revient, dans Jn, qu'en 11.24s ; un verbe apparenté est traduit par [se] relever en 6.39+ ; 11.24s ; 20.9 ; autre terme en 2.19+) de vie / de jugement : cf. Dn 12.2s ; Mt 16.27 ; 25.46 ; Lc 14.14 ; Ac 24.15 ; 2Co 5.10 ; 1Th 4.16 ; Ap 20.13.]

30 Moi, je ne peux rien faire de moi-même : je juge selon ce que j'entends ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. [je ne peux rien faire... v. 19+ ; cf. Nb 16.28. – je juge : cf. 8.16 ; voir juste. – la volonté de celui qui m'a envoyé 4.34+ ; cf. Lc 22.42.]

Les témoignages rendus à Jésus

31 Si c'est moi qui me rends témoignage à moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. [n'est pas vrai : sans doute au sens de valide, juridiquement recevable ; on pourrait traduire n'est pas vérifiable, n'est pas probant ; cf. 8.13s.]32 C'est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai. [V. 36-39 ; 8.18 ; 15.26 ; 1Jn 5.6-9 ; cf. Dt 19.15.]33 C'est vous qui avez envoyé des messagers à Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. [1.6n-7+,19-27 ; cf. 18.37.]34 Quant à moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis cela pour que, vous, vous soyez sauvés. [pour que, vous, vous soyez sauvés 3.17+.]35 Celui-là était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez bien voulu vous réjouir un moment à sa lumière. [Celui-là : dans ce contexte il s'agit de Jean ; cf. 19.35n. – la lampe : cf. 1.8 ; Ps 132.16-17n ; Siracide 48.1 : « Le prophète Elie se leva comme un feu et sa parole brûlait comme une torche. » – vous avez bien voulu : litt. vous avez voulu. – vous réjouir : cf. 3.29 ; le même verbe est traduit par être transporté d'allégresse en 8.56 ; cf. Lc 1.47+. – un moment : litt. une heure ; même expression grecque en 2Co 7.8 (momentanément) ; Ga 2.5 (un seul instant) ; Phm 15 (pour un temps).]

36 Moi, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; en effet, les œuvres que le Père m'a données à accomplir, ces œuvres mêmes, que je fais, me rendent témoignage, attestant que le Père m'a envoyé. [témoignage v. 32+. – les œuvres... m'a données à accomplir (autre traduction m'a donné d'accomplir) 4.34+ ; 17.4. – ces œuvres... me rendent témoignage... 10.25,38 ; cf. 3.2+ ; 14.10-12 ; 15.24 ; Mt 9.6// ; 11.2-6 ; 12.28.]37 Et le Père qui m'a envoyé m'a lui-même rendu témoignage. Vous n'avez jamais entendu sa voix ni vu son visage, [8.18 ; cf. 6.44s. – Et le Père... : autre traduction c'est le Père qui m'a envoyé qui m'a rendu témoignage. – sa voix : cf. 12.28 ; Mt 3.17//. – son visage : litt. son aspect 1.18+ ; cf. Dt 4.12.]38 et sa parole ne demeure pas en vous, puisque vous ne croyez pas celui qu'il a envoyé. [sa parole : cf. 1.1-14. – ne demeure pas en vous : cf. 8.31+,37 ; 1Jn 2.14 ; voir aussi Jr 8.8s ; Rm 2.17-20. – vous ne croyez pas v. 24n ; 1.7n ; 6.29.]39 Vous sondez les Ecritures, parce que vous, vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; or ce sont elles-mêmes qui me rendent témoignage. [Vous sondez... : certains traduisent : Sondez les Ecritures, puisque vous pensez... ; cf. 7.52n ; 1P 1.10n. – en elles (ou par elles) la vie éternelle Dt 4.1 ; 8.1,3 ; 30.15-20 ; Ps 119. – me rendent témoignage : litt. rendent témoignage à mon sujet, cf. v. 46s ; 1.45 ; 2.22 ; 12.41 ; 19.28 ; Lc 18.31 ; 24.27,44 ; Ac 13.27 ; 1P 1.10s ; Ap 19.10. – Un papyrus égyptien (Egerton 2) du IIe ou Ie s., reconstitué, porterait le texte suivant (2-31) : « Jésus dit aux légistes : “Condamnez celui, quel qu'il soit, qui contrevient à la Loi, mais non pas moi ! car ce qu'il fait, il ne sait pas pourquoi il le fait.” (Cf. Lc 6.5n.) Il se tourna vers les chefs du peuple et dit cette parole : “Vous scrutez les Ecritures dans lesquelles vous imaginez avoir la vie ; ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet. Ne pensez pas que je suis venu vous accuser devant mon Père : celui qui vous accuse, c'est Moïse en qui vous mettez vos espoirs.” Ils dirent : “Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais toi, nous ne savons pas d'où tu es.” En réponse, Jésus leur dit : “Maintenant, ce dont on vous accuse, c'est de ne pas croire aux témoignages qu'il a donnés ; car si vous aviez cru en Moïse, vous auriez cru en moi : c'est à mon sujet qu'il a écrit pour vos pères.” (...) Les chefs cherchèrent à mettre la main sur lui pour l'arrêter et le livrer à la foule, mais ils ne purent l'arrêter parce que l'heure où il devait être livré n'était pas encore venue. Quant à lui, le Seigneur, il échappa de leurs mains et se détourna d'eux. »]40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! [vous ne voulez pas Mt 23.37.]

41 Je ne reçois pas de gloire des humains, [Cf. v. 44+ ; 1Th 2.6.]42 mais je vous connais : vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu. [je vous connais 2.25. – vous n'avez pas en vous... 1Jn 2.15 ; 3.17 ; cf. Lc 11.42 ; 2Th 3.5.]43 Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! [au nom de mon Père 10.25. – ne me recevez pas 1.11. – si un autre... : celui qui vient en son propre nom est de ce monde, il est compris et reçu par ce monde ; le Christ vient d'ailleurs, du Père. Cf. 7.6s,16ss ; 8.23,41-44,50,54 ; 10.8 ; 15.19 ; 1Jn 4.5s ; voir aussi Mt 24.5//.]44 Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne cherchez pas la gloire qui provient de Dieu seul ? [Comment pourriez-vous (ou pouvez-vous) croire 8.43+. – gloire 7.18 ; 8.50,54 ; 12.23,28,39,43 ; 13.31s ; 17.1 ; cf. Rm 2.29 ; 1Co 1.29,31 ; 3.21 ; 4.5,7. – Dieu seul : voir aussi 2R 19.15,19 ; Es 37.20 ; 1Tm 1.17.]

45 Ne pensez pas que ce soit moi qui vous accuserai auprès du Père. Celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous, vous avez mis votre espérance. [auprès : cf. Jn 1.1n ; 1Jn 2.1. – Moïse 1.17 ; 6.32 ; 7.19,22s ; 9.28s ; cf. Dt 31.26s.]46 En effet, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car lui, c'est à mon sujet qu'il a écrit. [V. 39+ ; cf. Dt 18.15.]47 Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? [Lc 16.27-31. – écrits 7.15n.]

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