5 Et toi, Bethléem-Éphrata,
petiten parmi les clans de Juda,
c’est de toi que sort pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent au temps jadis,
aux jours antiques.o
n Après « petite » hébr. et grec ajoutent « pour être », doublet de la fin du v.
o Le nom d’Éphrata, « la féconde », est mis ici en rapport avec la naissance du Messie ; il a désigné d’abord un clan allié à Caleb, 1 Ch 2.19, 24, 50, et installé dans la région de Bethléem, 1 S 17.12 ; Rt 1.2. Le nom a passé ensuite à la cité, Gn 35.19 ; 48.7 ; Jos 15.59 ; Rt 4.11. — Le prophète pense aux origines anciennes de la dynastie de David, 1 S 17.12s ; Rt 4.11, 17, 18-22. Les évangélistes reconnaîtront en « Bethléem Éphrata » la désignation du lieu de naissance du Messie.
2 C’est pourquoi ilp les abandonnera
jusqu’au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter.q
Alors le reste de ses frères reviendra
aux enfants d’Israël.
p Il s’agit de Yahvé.
q Il s’agit de la mère du Messie. Le prophète pense peut-être à l’oracle de la `almah , Isa 7.14.
3 Il se dressera, il fera paître son troupeau
par la puissance de Yahvé,
par la majesté du nom de son Dieu.
Ils s’établiront, car alors il sera grand
jusqu’aux extrémités de la terre.
4 Celui-ci sera paix.
Assur, s’il envahit notre pays,
s’il foule notre sol,s
nous dresserons contre lui sept pasteurs,
huit chefs d’hommes ;
r Ce fragment annonce une victoire future sur Assur. Il l’attribue au fils de David (début du v. 4, fin du v. 5) et aux chefs de Juda (vv. 4b-5a, élément primitif réemployé).
s « notre sol » be’admatenû grec, syr. ; « nos palais » be’armenotênû hébr.
5 ils feront paître le pays d’Assur avec l’épée,
le pays de Nemrod avec le poignard.t
Il nous délivrera d’Assur s’il envahit notre pays,
s’il foule notre territoire.
t « avec le poignard » baptîhah ms. grec (cf. Ps 55.22) ; « dans ses portes » biptahêha hébr.
6 Alors, le reste de Jacob sera,
au milieu des peuples nombreux,
comme une rosée venant de Yahvé,
comme des gouttes de pluie sur l’herbe,
qui n’espère point en l’homme
ni n’attend rien des humains.
u Cet oracle, en deux strophes symétriques, annonce le rôle du « reste » dans le salut des nations (cf. 5.1-4 ; 7.12) et dans leur châtiment (4.13 ; 5.8, 14). Le premier thème, qui n’apparaît qu’à la fin de l’Exil, suggère une date postérieure à Michée.
7 Alors, le reste de Jacob sera,v
au milieu des peuples nombreux,
comme un lion parmi les bêtes de la forêt,
comme un lionceau parmi les troupeaux de moutons :
chaque fois qu’il passe, il piétine,
il déchire, et personne ne lui arrache sa proie.
v L’hébr. ajoute « parmi les nations ».
8 Que ta main se lève sur tes adversaires
et tous tes ennemis seront retranchés !
w L’oracle des vv. 9-13 annonce que Yahvé va « retrancher » de son peuple tous les faux appuis humains (cf. Os 3.4 ; 8.14 ; Isa 2.7-8 ; 30.1-3, 15-16 ; 31.1-3) force guerrière, matériel de la divination et du culte des hauts lieux. Cette menace comporte la promesse d’une ère de paix et de foi. Les vv. 8 et 14 appliquent cet oracle aux peuples païens ennemis de Yahvé ; c’est un remaniement du texte original.
9 Voici ce qui arrivera ce jour-là,
oracle de Yahvé !
Je retrancherai de ton sein tes chevaux,
je ferai disparaître tes chars ;
10 je retrancherai les cités de ton pays,
je détruirai toutes tes villes fortes ;
11 je retrancherai de ta main les sortilèges,
et tu n’auras plus de devins ;
12 je retrancherai de ton sein
tes statues et tes stèles
et tu ne pourras plus te prosterner désormais
devant l’ouvrage de tes mains,
13 j’arracherai de ton sein tes pieux sacrés,
et j’anéantirai tes cités.
14 Avec colère, avec fureur, je tirerai vengeance
des nations qui n’ont pas obéi.