TOB – Tobie 5
Préparatifs de voyage
5 Alors Tobias répondit à son père Tobit : « Je ferai, père, tout ce que tu m'as ordonné. 2 Mais comment pourrai-je lui reprendre cet argent, alors que ni lui ni moi ne nous connaissons ? Quel signe lui donner pour qu'il me reconnaisse, qu'il me fasse confiance et me donne l'argent ? Et puis je ne connais pas les chemins à prendre pour aller en Médie ! » [Voir Tb 1.14 et la note.]3 Tobit répondit alors à son fils Tobias : « Il m'a signé un acte, je l'ai contresigné, je l'ai partagé en deux pour que nous en ayons chacun une moitié et j'ai mis la sienne avec l'argent. Et voilà maintenant vingt ans que j'ai mis cet argent en dépôt ! A présent, mon enfant, cherche-toi quelqu'un de sûr pour t'accompagner ; nous lui paierons un salaire jusqu'à ton retour. Va donc reprendre cet argent chez Gabaël. » [un acte Tb 9.2,5.]
4 Tobias sortit à la recherche de quelqu'un qui pourrait l'accompagner en Médie et qui connaîtrait bien le chemin. Dehors, il trouva l'ange Raphaël debout devant lui, mais il ne se douta pas que c'était un ange de Dieu. [Raphaël Tb 3.17.
— il ne se douta pas Jg 13.16.]5 Il lui dit : « D'où es-tu, ami ? » L'ange lui dit : « Je suis un fils d'Israël, l'un de tes frères, et je suis venu par ici pour travailler. » Tobias lui dit : « Connais-tu le chemin pour aller en Médie ? » [fils d'Israël ou Israélites.]6 L'ange lui dit : « Oui, j'ai été très souvent là-bas, je connais tous les chemins par cœur. Je suis allé bien des fois en Médie et je logeais chez Gabaël, notre frère, qui habite à Raguès de Médie. Il y a deux jours de marche normale d'Ecbatane à Raguès, car ce sont deux villes situées dans la montagne. » [Raguès : voir la note sur Jdt 1.5.
— Ecbatane : voir Jdt 1.1 et la note.]7 Tobias lui dit : « Attends-moi, ami, le temps que j'aille prévenir mon père, car j'ai besoin que tu viennes avec moi, je te paierai ton salaire. » [salaire Tb 5.15-16.]8 L'autre dit : « Bon, je reste là, seulement ne t'attarde pas. »
9 Tobias rentra prévenir son père Tobit et lui dit : « Voilà, j'ai trouvé quelqu'un ; il est de nos frères, les fils d'Israël. » Tobit lui dit : « Appelle-le-moi, que je sache de quel clan et de quelle tribu il est et si on peut compter sur lui pour t'accompagner, mon enfant. » 10 Tobias sortit l'appeler et lui dit : « Ami, mon père t'appelle. »
L'ange entra dans la maison et Tobit le salua le premier. L'autre répondit : « Je te souhaite du bonheur en abondance. » Tobit reprit : « Quel bonheur puis-je encore avoir ? Je suis un homme privé de la vue, je ne vois plus la lumière du ciel, mais je gis dans les ténèbres comme les morts qui ne contemplent plus la lumière. Vivant, j'habite parmi les morts ; j'entends la voix des gens, mais je ne les vois pas. » L'ange lui dit : « Courage, Dieu ne tardera pas à te guérir, courage. » Tobit lui dit : « Mon fils Tobias a l'intention d'aller en Médie. Pourrais-tu l'accompagner et lui servir de guide ? Je te paierai ton salaire, frère. » Il lui dit : « Je suis en mesure de l'accompagner, je connais tous les chemins, je suis souvent allé en Médie, j'en ai parcouru toutes les plaines et les montagnes et j'en sais tous les chemins. » [le livre de Tobit fait un usage fréquent des termes traduits par frère ou sœur, pour désigner les coreligionnaires ou membres du peuple d'Israël (Tb 1.3 ; 5.10), les proches (Tb 4.12 ; 6.19) ou les époux (Tb 5.22).
— privé de la vue Tb 2.10.
— Courage Tb 7.17 ; 8.21 ; 11.11.]11 Tobit lui dit : « Frère, de quelle famille es-tu et de quelle tribu ? Apprends-le-moi, frère. » 12 L'autre dit : « Que t'importe ma tribu ? » Tobit lui dit : « Je veux savoir vraiment, frère, de qui tu es le fils et quel est ton nom. » 13 Il lui répondit : « Je suis Azarias, fils d'Ananias le Grand, l'un de tes frères. » 14 Tobit lui dit : « Sois le bienvenu, frère. Ne m'en veuille pas, frère, de ce que j'ai voulu savoir la vérité sur ta famille. Il se trouve que tu es un frère et que tu es d'excellente origine. Je connaissais bien Ananias et Nathan, les deux fils de Sémélias le Grand. Ils venaient avec moi à Jérusalem et y adoraient avec moi. Ils ne se sont pas fourvoyés. Tes frères sont des gens de bien, tu es de bonne souche. Je te souhaite le bonjour. » [à Jérusalem Tb 1.6-7.
— Ils ne se sont pas fourvoyés, sous-entendu en abandonnant la fidélité à Dieu.]
15 Et il poursuivit : « Je te donne un salaire d'une drachme par jour et, en ce qui concerne ton entretien, la même chose qu'à mon fils. [Voir au glossaire MONNAIES.]16 Accompagne donc mon fils, et j'ajouterai encore quelque chose à ton salaire. » 17 L'ange dit : « Oui, je vais l'accompagner, ne crains rien. Tout se passera bien pour nous à notre départ comme à notre retour vers toi, car la route est sûre. » Tobit lui dit : « Sois béni, frère ! » Puis il appela son fils et lui dit : « Mon enfant, prépare ce qu'il te faut pour le voyage et pars avec ton frère. Que le Dieu qui est au ciel vous ait là-bas en sa sauvegarde et qu'il vous ramène sains et saufs auprès de moi ! Et que son ange fasse route avec vous pour vous garder, mon enfant ! »
Tobias sortit pour se mettre en route, il embrassa son père et sa mère et Tobit lui dit : « Bon voyage ! » [Sois béni, frère ! : cette formule sert ici à donner congé.
— que son ange fasse route avec vous Gn 24.7,40 ; Ex 23.20 ; Ps 91.11.]18 Sa mère se mit à pleurer et elle dit à Tobit : « Pourquoi donc as-tu fait partir mon enfant ? N'est-ce pas lui le bâton de notre main, lui qui va et vient devant nous ? [C'est-à-dire notre soutien.]19 Que l'argent ne s'ajoute pas à l'argent, mais qu'il compte pour rien en regard de notre enfant. [L'interprétation du texte grec de ce verset est difficile. le sens général est probablement le suivant : il vaut mieux renoncer à récupérer de l'argent que d'exposer la vie d'un fils.]20 Le genre de vie que le Seigneur nous a donné nous suffisait bien. » [nous suffisait Tb 4.21.]21 Mais il lui dit : « Ne te tracasse pas : tout se passera bien pour notre enfant à son départ comme à son retour vers nous, et tes yeux verront le jour où il reviendra vers toi sain et sauf. [ne te tracasse pas Tb 6.16,18 ; 10.6.]22 Ne te tracasse pas, cesse de craindre pour eux, ma sœur : un bon ange l'accompagnera, son voyage réussira et il reviendra sain et sauf. » [ma sœur : voir la note sur Tb 5.10.
— un bon ange Tb 5.17+.]23 Et elle s'arrêta de pleurer.