Vigouroux – Zacharie 5
Volume volant qui est appelé malédiction, et qui consume la maison des prévaricateurs. Femme assise dans une amphore ; elle est appelée l’impiété, et l’amphore est fermée par une masse de plomb. Deux femmes ailées enlèvent cette amphore, et la portent dans la terre de Sennaar.
5 Je me retournai, et je levai les yeux, et je regardai ; et voici, il y avait un livre (volume) qui volait. [5.1-11 6° et 7°. Dans la sixième et la septième vision, qui ont l’une et l’autre la même signification, chapitre 5, un volume qui s’envole et une femme placée dans un épha ou amphore avec un poids de plomb, soulevée en l’air par deux autres femmes, figurent l’exclusion des pécheurs du royaume de Dieu.]2 Et il me dit : Que vois-tu ? Je dis : Je vois un livre (volume) qui vole ; sa longueur est de vingt coudées, et sa largeur de dix coudées. [5.2 Sa longueur, etc. Les anciens livres étaient composé de feuilles ou de morceaux de vélin attachés bout à bout et en longueur, qu’on roulait autour d’un bâton.]3 Il me dit : C’est la malédiction qui va se répandre sur la face de toute la terre ; car tout voleur sera jugé par ce qui est écrit là, et quiconque jure (faussement) sera de même jugé d’après ce livre. [5.3 Tout voleur, etc. Le vol peut s’entendre ici de toutes les injustices et les violences exercées contre les hommes ; et le faux jurement, ou parjure, de toutes les fautes commises contre Dieu. ― Faussement est évidemment sous-entendu, on le voit par le verset suivant.]4 Je le ferai sortir, dit le Seigneur des armées ; et il viendra dans la maison du voleur, et dans la maison de celui qui jure faussement en mon nom ; et il demeurera au milieu de cette maison, et il la consumera avec son bois et ses pierres. 5 Alors l’ange qui parlait en moi sortit, et me dit : Lève les yeux, et regarde ce qui sort là. [5.5 Qui parlait en moi. Voir Zacharie, 1, 9.]6 Et je dis : Qu’est-ce ? Et il dit : C’est une amphore qui sort. Et il ajouta : C’est là leur œil dans toute la terre. [5.6 Amphore. Voir Daniel, 14, 2. ― C’est leur œil, etc. ; c’est-à-dire, leur ressemblance, leur vrai portrait, selon les uns, ou bien, suivant les autres, c’est sur l’amphore qu’est fixé leur œil, pour la remplir de leurs crimes.]7 Et voici, on portait une masse de plomb, et il y avait une femme assise au milieu de l’amphore. [5.7 Talent (talentum) ; est expliqué par masse (massam) au verset 4. ― Seule (una). Ce mot, qui se trouve aussi dans l’hébreu et dans les Septante, a été mis dans le texte probablement parce qu’au verset 9 il est question de deux femmes.]8 Et il dit : C’est là l’impiété. Et il la jeta (renversa) au milieu de l’amphore, et il mit la masse de plomb sur l’ouverture. 9 Je levai les yeux et je regardai ; et voici, deux femmes parurent, et le vent soufflait dans leurs ailes, et elles avaient des ailes semblables à celles d’un milan, et elles élevèrent l’amphore entre la terre et le ciel. [5.9 Ces deux femmes signifient, selon les Juifs, les Mèdes et les Grecs, qui ont affligé les Babyloniens, et qui ont établi leur monarchie dans leur pays ; selon saint Jérôme, les Hébreux eux-mêmes, dont ceux du royaume d’Israël furent emmenés captifs par les Assyriens, et ceux de Juda par les Chaldéens.]10 Je dis à l’ange qui parlait en moi : Où ces femmes portent-elles l’amphore ? 11 Il me dit : Dans le pays de Sennaar, afin qu’on lui bâtisse une maison, et qu’elle y soit placée et affermie sur sa base. [5.11 Dans la terre de Sennaar, c’est-à-dire à Babylone, qui était dans cette terre. Comme dans le style figuré des prophètes, et dans le livre même de l’Apocalypse, Babylone représente Rome païenne, la terre de Sennaar peut très bien représenter ici l’empire romain, au milieu duquel les Juifs ont été transportés et dispersés depuis Jésus-Christ.]