Bible de Jérusalem – Jérémie 52
VI. Appendicesy
La catastrophe de Jérusalem et la faveur rendue à Joiakîn.
52 Sédécias avait vingt et un ans à son avènement et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Hamital, fille de Yirmeyahu, et était de Libna.z
y Ce chap. reprend, avec quelques compléments, 2 R 24.18 — 25.30 (voir les notes), et correspond aussi à 39.1-10 ; une même source est à la base des trois passages. Il a été ajouté au livre de Jérémie, comme Isa 36-39 au livre d’Isaïe. Il montre l’accomplissement des menaces du prophète et s’achève, comme 2 R, par des perspectives d’espoir, également entrevues par Jérémie.
z Libna, ville de la tribu de Juda, Jos 15.42, à localiser probablement au Tell es-Sâfi, au nord de la ville philistine de Gat.
2 Il fit ce qui est mal aux yeux de Yahvé, tout comme avait fait Joiaqim.
3 Cela arriva à Jérusalem et en Juda à cause de la colère de Yahvé, tant qu’enfin il les rejeta de devant sa face.Sédécias se révolta contre le roi de Babylone.
4 En la neuvième année de son règne, au dixième mois,a le dix du mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint attaquer Jérusalem avec toute son armée, il campa devant la ville et la cerna d’un retranchement.
a Fin décembre 589.
5 La ville fut investie jusqu’à la onzième année du roi Sédécias.
6 Au quatrième mois,b le neuf du mois, alors que la famine sévissait dans la ville et que la population n’avait plus rien à manger, b Juin-juillet 587.
7 une brèche fut faite au rempart de la ville. Alors le roic et tous les hommes de guerre s’enfuirent de nuit et s’échappèrent de la ville par la porte entre les deux murs, qui est près du jardin du roi — les Chaldéens cernaient la ville — et ils prirent le chemin de la Araba. c « le roi » conj. d’après 39.4 et v. 8 ; omis par hébr.
8 Mais les troupes chaldéennes poursuivirent le roi et atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho, où tous ses soldats, l’abandonnant, se débandèrent.
9 On fit prisonnier le roi qu’on emmena à Ribla, au pays de Hamat, auprès du roi de Babylone qui le fit passer en jugement.
10 Il égorgea les fils de Sédécias sous ses yeux ; de même tous les princes de Juda, il les égorgea à Ribla.
11 Puis il creva les yeux de Sédécias et le lia avec des chaînes de bronze. Alors, le roi de Babylone l’emmena à Babylone où il l’emprisonna jusqu’au jour de sa mort.
12 Au cinquième mois,d le dix du mois — c’était en la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone —, Nebuzaradân, commandant de la garde, un de l’entourage immédiat du roi de Babylone, fit son entrée à Jérusalem.
d Juillet-août 587.
13 Il incendia le Temple de Yahvé, le palais royal et toutes les maisons de Jérusalem.e e Une glose ajoute, ici et à 2 R 25.9, « il incendia aussi toute maison de grand personnage ».
14 Les troupes chaldéennes qui étaient avec le commandant de la garde abattirent tous les remparts qui entouraient Jérusalem.
15 Nebuzaradân, commandant de la garde, déporta (une partie des pauvres du peuple et)f le reste de la population laissée dans la ville, les transfuges qui étaient passés au roi de Babylone et ce qui restait des artisans.
f Les mots mis entre parenthèses, absents de 2 R 25.11 et 39.5, doivent provenir du v. 16.
16 Mais Nebuzaradân, commandant de la garde, laissa une partie des pauvres du pays, comme vignerons et laboureurs.
17 Les Chaldéens brisèrent les colonnes de bronze du Temple de Yahvé, les bases roulantes et la Mer de bronze qui étaient dans le Temple de Yahvé ; ils en emportèrent tout le bronze à Babylone.
18 Ils prirent aussi les vases à cendres, les pelles, les couteaux, les coupes d’aspersion, les navettes et tous les ustensiles de bronze qui servaient au culte.
19 Le commandant de la garde prit encore les coupes, les encensoirs, les coupes d’aspersion, les vases à cendres, les chandeliers, les bols et les patères, tout ce qui était en or et tout ce qui était en argent.
20 Quant aux deux colonnes, à la Mer unique, aux douze bœufs de bronze qui étaient sous la Merg et aux bases roulantes, que le roi Salomon avait fabriqués pour le Temple de Yahvé, on ne pouvait évaluer ce que pesait le bronze de tous ces objets.
g Cette dernière mention manque en 2 R ; ces bœufs de bronze avaient déjà été enlevés au temps d’Achaz, 2 R 16.17.
21 Quant aux colonnes, l’une avait dix-huit coudées de haut ; un fil de douze coudées en mesurait le tour ; épaisse de quatre doigts, elle était creuse à l’intérieur ;
22 un chapiteau de bronze la surmontait, haut de cinq coudées, ayant tout autour un treillis et des grenades, le tout en bronze. De même pour la deuxième colonne et les grenades.
23 Il y avait quatre-vingt-seize grenades sur les côtés.h En tout, cela faisait cent grenades autour du treillis. h Sens incertain. Le mot est à rattacher à la racine qui signifie « vent », « souffle ». On peut comprendre aussi « qui pendaient librement » ou « en relief » (litt. « à l’air »), mais les « vents » désignent aussi les « côtés », Ez 42.20 (cf. Ez 39.7 où il s’agit de points cardinaux, les quatre « côtés » du monde).
24 Le commandant de la garde fit prisonniers Seraya, le prêtre en chef, Çephanya, le prêtre en second, et les trois gardiens du seuil.
25 De la ville, il fit prisonniers un eunuque, préposé aux hommes de guerre, sept des familiers du roi qui furent trouvés dans la ville, le secrétaire du chef de l’armée, chargé de la conscription, ainsi que soixante hommes de condition qui furent trouvés dans la ville.
26 Nebuzaradân, commandant de la garde, les prit et les mena auprès du roi de Babylone, à Ribla,
27 et le roi de Babylone les fit mettre à mort à Ribla, au pays de Hamat. Ainsi Juda fut-il déporté loin de sa terre.
28 Voici le nombre des gens déportés par Nabuchodonosor.i La septième année : 3 023 Judéens ;
i Cette courte notice, vv. 28-30, propre à Jérémie, doit reproduire un document babylonien. Elle paraît ne tenir compte que des adultes. Les années du règne sont comptées selon le comput babylonien, qui néglige l’année incomplète de l’avènement.
29 la dix-huitième année de Nabuchodonosor, furent emmenées de Jérusalem 832 personnes ;
30 la vingt-troisième année de Nabuchodonosor, Nebuzaradân, commandant de la garde, déporta 745 Judéens. En tout : 4 600 personnes.j j Les dates de ces trois déportations sont donc : 598 ; 587 et enfin 582. La dernière eut peut-être lieu à l’occasion de la révolte ammonite-moabite, qui avait pu trouver des connivences en Juda.
31 Mais la trente-septième année de la déportation de Joiakîn, roi de Juda, au douzième mois, le vingt-cinq du mois, Évil-Mérodak, roi de Babylone, en l’année de son avènement,k fit grâce à Joiakîn, roi de Juda, et le tira de prison.
k En 562.
32 Il lui parla avec bonté et lui accorda un siège supérieur à ceux des autres rois qui étaient avec lui à Babylone.
33 Joiakîn quitta ses vêtements de captif et mangea toujours à la table du roi, sa vie durant.
34 Son entretien fut assuré constamment par le roi de Babylone, jour après jour, jusqu’au jour de sa mort, sa vie durant.l l C’est sur la grâce faite à Joiakîn, symbole de la fin de la captivité, que se clôt le livre de Jérémie.