55 Du maître de chant. Sur les instruments à cordes. Poème. De David.
k Lamentation individuelle inspirée par Jérémie, cf. Jr 4.19 ; 9.1s ; 18.19 ; 23.9, etc. — Le texte est en mauvais état.
2 Entends, ô Dieu, ma prière,
ne te dérobe pas à ma supplique,
3 donne-moi audience, réponds-moi,
je divague en ma plainte.
Je frémis 4 sous les cris de l’ennemi,
sous les huéesl de l’impie ;
ils me chargent de crimes,
avec rage ils m’accusent.
l « huées » za `aqat ou ça `aqah conj. ; hébr. `aqat inintelligible.
5 Mon cœur se tord en moi,
les affres de la mort tombent sur moi ;
6 crainte et tremblement me pénètrent,
un frisson m’étreint.
7 Et je dis :
Qui me donnera des ailes comme à la colombe,
que je m’envole et me pose ?
8 Voici, je m’enfuirais au loin,
je gîterais au désert.
Pause.
9 J’aurais bientôt un asile
contre le vent de calomnie,
et l’ouragan 10 qui dévore, Seigneur,
et le flux de leur langue.m
Je vois en effet la violence
et la discorde en la ville ;
m « qui dévore » bela` conj. ; « dévore » balla` hébr. — « le flux » (sens dérivé) peleg syr. ; « divise » pallag hébr.
11 de jour et de nuit elles tournent
en haut de ses remparts.
Crime et peine sont au-dedans
12 la ruine est au-dedans ;
jamais de sa grand-place ne s’éloignent
fraude et tyrannie.
13 n Si encore un ennemi m’insultait,
je pourrais le supporter ;
si contre moi s’élevait mon rival,
je pourrais me dérober.
n « Si » (les deux fois) grec ; l’hébr. a la négation.
14 Mais toi, un homme de mon rang,
mon ami, mon familier,
15 nous savourions ensemble l’intimité,
dans la maison de Dieu nous marchions avec émotion !o
o « avec émotion », sens incertain ; le mot regesh se rattache à un verbe qui signifie « s’agiter ». On peut aussi comprendre « dans le tumulte », « dans la foule ». Ou bien, d’après le grec, « en accord », d’où « de concert ».
16 Que sur eux fonde la Mort,p
qu’ils descendent vivants au shéol,
car le mal est chez eux,
il est au milieu d’eux.
p La mort subite et prématurée est le châtiment de l’impie, Ps 73.19 ; 102.25 ; Jb 15.32 ; Isa 38.10 ; Jr 17.11.
17 Pour moi, vers Dieu j’appelle
et Yahvé me sauve ;
18 le soir et le matin et à midiq
je me plains et frémis.
Il entend mon cri,
q Ce sont les heures de la prière, cf. Dn 6.11.
19 il rachète dans la paix mon âme
de la guerre qu’on me fait :
ils sont en procès avec moi.r
r « en procès » berîbîm conj. ; « en grand nombre » berabbîm hébr.
20 Or Dieu entendra, il les humiliera,
lui qui trône dès l’origine ;
Pause.
pour eux, point d’amendement :
ils ne craignent pas Dieu.
21 Il étend les mains contre ses alliés,
il a violé son pacte ;
22 plus onctueuse que la crème est sa bouche
et son cœur fait la guerre ;
ses discours sont plus doux que l’huile
et ce sont des épées nues.
23 Décharge sur Yahvé ton fardeau
et lui te subviendra,
il ne peut laisser à jamais
chanceler le juste.s
s Ce v. peut s’entendre, soit de propos ironiques du faux frère, v. 22, soit d’un encouragement que le persécuté s’adresse à lui-même. — Le mot traduit par « fardeau » est un hapax (mot n’apparaissant qu’une fois) ; on le comprend d’après le contexte et les versions (« souci »).
24 Et toi, ô Dieu, tu les pousses
dans le puits du gouffre,
les hommes de sang et de fraude,
avant la moitié de leurs jours.
Et moi je compte sur toi.