Vigouroux – Psaumes 56
(Hébreu : 56).
David expose à Dieu les maux qu’il souffre de la part de ses ennemis. Il espère dans le secours du Seigneur, et lui rend grâces de l’avoir exaucé et délivré.
55 Pour la fin. Pour le peuple qui a été éloigné des saints (ou des choses saintes), de David, (pour une) inscription du (de) titre, lorsque les Philistins (Allophyles (étrangers)) l’eurent arrêté à Geth.
[55.1 Par David. Voir le Psaume 15 (Hébreu : 16). ― Ce fait avec tout ce qui s’y rattache est raconté dans 1 Rois, chapitre 21 et suivants. ― Le titre en hébreu signifie : « Au chef de chœur, [sur l’air de] la colombe muette (ou des térébinthes) du lointain (?) (premières paroles d’un chant connu). De David. Mikthâm. Quand les Philistins (les Allophyles) le tenaient dans Geth. »]
2 Ayez pitié de moi, ô Dieu, car l’homme (un) m’a foulé aux pieds ; m’attaquant tout le jour, il m’a tourmenté. [55.2 Un homme ; selon les uns, Saül ; selon les autres, Achis, roi de Geth, chez qui David s’était réfugié, pour se soustraire aux persécutions de Saül ; mais par qui il fut chassé comme épileptique, parce qu’il avait contrefait l’insensé, dès qu’il eut su qu’on l’avait dénoncé à ce prince comme étant le plus grand ennemi des Philistins. Voir 1 Rois, chapitre 21.]3 Mes ennemis m’ont foulé aux pieds tout le jour ; car il y en a beaucoup qui me font la guerre. 4 (Dès) La hauteur du jour me donnera de la crainte (je viendrai) ; mais j’espérerai en vous. [55.4 Dès la hauteur du jour ; c’est-à-dire en plein jour, lorsque mes ennemis pourront me découvrir et m’attaquer plus facilement. C’est l’explication la plus simple et la plus naturelle.]5 Je louerai en Dieu les paroles qu’il m’a fait entendre ; j’espère en Dieu ; je ne craindrai point ce que la chair peut me faire. [55.5 Mes discours, comme portent les Septante et la Vulgate, signifient les discours qui m’ont été adressés, que Dieu m’a fait entendre. Le texte hébreu lit sa parole. Saint Jérôme et saint Augustin expliquent cette expression par : Les promesses touchant ma délivrance. ― La chair ; littéralement une chair ; c’est-à-dire selon le style de l’Ecriture, un mortel, un homme. Comparer aux versets 2 et 11. ― Ce verset forme un refrain.]6 Tout le jour ils avaient mes paroles en exécration ; toutes leurs pensées tendaient à me faire du mal. 7 Ils s’assembleront (habiteront près de moi) et se cacheront ; ils observeront mes démarches. De même qu’ils en ont voulu à ma vie (mon âme pour la perdre), [55.7 Près de moi. C’est le vrai sens des Septante et de la Vulgate : ils se posteront, ils se tiendront ; ce qui suit autorise parfaitement cette interprétation. ― Mes pas ; littéralement mon talon. Voir Psaumes, 48, 6.]8 vous ne les sauverez nullement ; dans votre colère vous briserez les (des) peuples. O Dieu, [55.8 Vous briserez des peuples. Le mot peuples n’étant affecté de l’article déterminatif, ni dans l’hébreu, dans le grec, ne saurait être légitimement rapporté aux ennemis particuliers de David. La phrase exprime une sentence générale.]9 je vous ai exposé toute ma vie ; vous avez mis mes larmes devant vous, selon votre promesse. [55.9 Le sens de ce verset paraît être : Je vous ai exposé tous mes maux ; vous avez vu mes larmes, et vous en avez été touché, comme vous me l’aviez promis.]10 Alors mes ennemis devront retourner en arrière. En quelque jour que je vous (aie) invoque(é), je connais (j’ai connu) que vous êtes mon Dieu. 11 Je louerai en Dieu la (une) parole (qu’il m’a donnée) ; je louerai dans le Seigneur sa promesse (un discours). 12 J’espère (ai espéré) en Dieu ; je ne craindrai point ce que l’homme (un) peut me faire. [55.12 En Dieu, etc. ; c’est-à-dire une parole que Dieu me fera entendre, un discours qu’il m’adressera selon l’objet de mes louanges. Ceci est une espèce de refrain. Comparer au verset 5.]13 Je connais (vous dois), ô Dieu, les vœux que je vous ai faits, et les louanges, dont j’ai à m’acquitter envers vous. [55.13 Je vous dois ; littéralement, selon l’hébreu sur moi sont ; c’est-à-dire sont à ma charge ; c’est aussi le vrai sens de la traduction en moi sont du grec et de la Vulgate.]14 Car vous avez délivré mon âme de la mort, et mes pieds de (à) la chute, afin que je me rende agréable devant Dieu à la lumière des vivants. [55.14 La lumière des vivants ; c’est-à-dire cette vie. Plusieurs Pères l’entendent de Jésus-Christ, la lumière du monde ; d’autres, du bonheur du ciel, opposé aux ténèbres de cette vie.]