Nouvelle Bible Segond – 1 Samuel 6
Les Philistins renvoient le Coffre en Israël
6 Le coffre du SEIGNEUR resta sept mois au pays des Philistins. 2 Alors les Philistins appelèrent les prêtres et les devins ; ils leur demandèrent : Que devons-nous faire du coffre du SEIGNEUR ? Faites-nous savoir comment nous devons le renvoyer en son lieu. [devins : cf. Dt 18.14 ; Es 3.4 ; 44.25 ; cf. Gn 41.8 ; Es 2.6 ; Dn 2.2 ; 5.7. – en son lieu : cf. 5.3n.]3 Ils répondirent : Si vous renvoyez le coffre du Dieu d'Israël, ne le renvoyez pas sans rien, mais offrez une réparation pour lui ; alors vous guérirez, et ainsi vous saurez pourquoi la main de Dieu ne s'est pas écartée de vous. [sans rien ou à vide ; il ne s'agit pas de déposer quelque chose dans le Coffre, mais de rendre le Coffre accompagné d'une offrande de réparation ; cf. Ex 3.21. – alors vous guérirez... : LXX a lu alors vous guérirez, et il vous sera pardonné ; sa main (celle de Dieu) ne s'écartera-t-elle pas de vous ? – de Dieu : autre traduction des dieux.]4 Les Philistins dirent : Quelle réparation devons-nous offrir pour lui ? Ils répondirent : Cinq tumeurs en or et cinq souris en or, d'après le nombre des princes de la confédération des Philistins, car il y a eu le même fléau pour tous, pour les princes de votre confédération. [souris ou rats ; cf. v. 5. – fléau : le même mot hébreu a été rendu par défaite en 4.17. Certains pensent que les rats avaient propagé une épidémie de peste bubonique (cf. 5.6n). – pour tous : litt. pour eux tous ; certains mss hébreux et versions anciennes portent pour vous tous.]5 Faites des images de vos tumeurs et des images de vos souris qui ravagent le pays, et donnez gloire au Dieu d'Israël : peut-être vous traitera-t-il moins sévèrement, vous, vos dieux et votre pays. [donnez gloire : comme le confirme le texte de Jos 7.19, cette expression suggère l'idée de reconnaître ses torts devant quelqu'un ; cf. Ml 2.2 ; Jn 9.24. – vous traitera-t-il moins sévèrement... : litt. allégera-t-il sa main de dessus vous... ; expressions comparables en 1R 12.4,9ss// ; voir aussi Jon 3.9. – vos dieux : autre traduction votre dieu.]6 Pourquoi vous montreriez-vous obtus, comme l'Egypte et le pharaon ? Lorsque Dieu s'est joué d'eux, n'ont-ils pas renvoyé les Israélites pour qu'ils s'en aillent ? [vous montreriez-vous obtus : litt. alourdiriez-vous votre cœur ; le même verbe hébreu est rendu par être pesant en 5.6,11 ; cf. Ex 7.14n. – comme l'Egypte : autre traduction comme les Egyptiens ; cf. Ex 7.13s ; 8.11 ; 9.7 ; 10.1. – Dieu s'est joué d'eux : litt. il s'est joué d'eux ; cf. Ex 10.2. – n'ont-ils pas renvoyé... : litt. ne les renvoyèrent-ils pas ? Et ils s'en allèrent ; ces quelques mots résument le sens de toute l'histoire des plaies d'Egypte, Ex 7–12 ; voir en particulier Ex 12.31-34.]7 Maintenant, fabriquez un chariot tout neuf, prenez deux vaches qui allaitent et qui n'ont jamais porté le joug ; attelez les vaches au chariot et ramenez à la maison leurs petits qui sont derrière elles. [fabriquez... : litt. prenez et faites un chariot... et deux vaches... – chariot tout neuf : cf. 2S 6.3. – jamais porté le joug : cf. Nb 19.2 ; Dt 21.3 ; voir aussi Mc 11.2//. – à la maison, c.-à-d. à l'étable.]8 Vous prendrez le coffre du SEIGNEUR et vous le mettrez sur le chariot ; vous placerez à côté de lui, dans un coffret, les objets d'or que vous offrirez en réparation pour lui ; puis vous le renverrez, et il partira. [un coffret : le mot hébreu ne se rencontre qu'ici et aux v. 11,15 de ce chap.]9 Vous verrez bien : s'il monte par le chemin de la frontière, vers Beth-Shémesh, c'est lui qui nous a causé ce grand malheur ; sinon, nous saurons que ce n'est pas sa main qui nous a frappés, mais que cela nous est arrivé par hasard. [Beth-Shémesh : localité située à 25 km environ à l'ouest de Jérusalem ; cf. Jos 15.10. – c'est lui : il peut s'agir du Coffre ou de YHWH. – ce grand malheur : cf. Am 3.6. – cela nous est arrivé par hasard : cf. 20.26 ; Rt 2.3.]
10 Ils firent ainsi. Ils prirent deux vaches qui allaitaient et les attelèrent au chariot, en enfermant leurs petits à la maison. 11 Ils mirent sur le chariot le coffre du SEIGNEUR et le coffret avec les souris d'or et les images de leurs hémorroïdes. [hémorroïdes : ici et au v. 17, le texte hébreu ne présente plus les deux variantes de lecture signalées en 5.6n.]12 Les vaches allèrent tout droit sur le chemin de Beth-Shémesh ; elles suivirent toujours la même route en mugissant ; elles ne s'écartèrent ni à droite ni à gauche. Les princes de la confédération des Philistins les suivirent jusqu'à la frontière de Beth-Shémesh.
13 Les gens de Beth-Shémesh moissonnaient les blés dans la vallée ; quand ils levèrent les yeux, ils virent le Coffre et ils se réjouirent de le voir. [Les gens de ou les habitants de ; sous-entendu dans le texte ; les verbes qui suivent sont au pluriel. – de le voir : certains mss de LXX portent en allant à sa rencontre.]14 Le chariot arriva dans le champ de Josué de Beth-Shémesh et s'y arrêta. Il y avait là une grande pierre. On fendit le bois du chariot, et on offrit les vaches en holocauste au SEIGNEUR. [de Beth-Shémesh : cette précision distingue le Josué dont il est ici question du successeur de Moïse (Nb 27.18ss ; Dt 34.9). – La grande pierre va sans doute servir d'autel pour le sacrifice. – On fendit... : cf. Jg 6.26 ; 2S 24.22 ; 1R 19.21.]15 Les lévites avaient descendu le coffre du SEIGNEUR et le coffret qui était avec lui et qui contenait les objets d'or ; ils les posèrent sur la grande pierre. Les gens de Beth-Shémesh offrirent en ce jour des holocaustes et des sacrifices au SEIGNEUR. [Les lévites : selon Jos 21.16, Beth-Shémesh était une ville lévitique ; d'après Dt 10.8, ce sont les lévites qui sont habilités à s'occuper du Coffre.]16 Après avoir vu cela, les cinq princes de la confédération des Philistins retournèrent à Eqrôn le même jour. [Après avoir vu cela : les princes philistins ont eu la confirmation que c'est bien YHWH qui était intervenu contre eux (cf. v. 9).]17 Voici les hémorroïdes d'or que les Philistins offrirent au SEIGNEUR en réparation : une pour Ashdod, une pour Gaza, une pour Ashqelôn, une pour Gath et une pour Eqrôn. 18 Il y avait aussi des souris d'or pour chacune des villes des Philistins appartenant aux cinq princes de la confédération, depuis la ville fortifiée jusqu'au village sans murailles et jusqu'à la grande pierre sur laquelle on avait déposé le coffre du SEIGNEUR, pierre qui est jusqu'à ce jour dans le champ de Josué de Beth-Shémesh. [Le v. 18 présente plusieurs difficultés : le nombre des souris d'or semble ne pas être limité à cinq, comme au v. 4, mais correspondre au nombre (indéterminé) des localités du territoire philistin (ce qui soulignerait l'ampleur de la défaite des Philistins). De plus c'est d'après LXX et Tg (et quelques mss hébreux) que l'on traduit la grande pierre (cf. v. 14), alors que le texte hébreu traditionnel parle d'Abel la grande, nom de lieu inconnu par ailleurs, mais qui pourrait faire allusion au deuil (hébreu 'bl) dont parle le v. 19 ; cf. Gn 50.11n. – Une ville fortifiée est une ville entourée de murailles, par opposition au village sans murailles (cf. Dt 3.5+) ; l'ensemble de l'expression (depuis... jusqu'au...) signifie toutes les localités sans exception. – et jusqu'à la grande pierre : certains modifient la vocalisation traditionnelle de l'hébreu pour lire témoin la grande pierre ; cette pierre marquait peut-être la limite entre le territoire des Philistins et celui des Israélites.]
19 Le SEIGNEUR frappa les gens de Beth-Shémesh parce qu'ils avaient regardé le coffre du SEIGNEUR ; il frappa soixante-dix hommes – cinquante mille parmi le peuple – et le peuple prit le deuil, parce que le SEIGNEUR l'avait frappé d'un grand fléau. [Le SEIGNEUR frappa : litt. il frappa ; LXX les fils de Jékonia ne se réjouirent pas avec les gens de Beth-Shémesh d'avoir vu le coffre du Seigneur, et celui-ci frappa... – parce qu'ils avaient regardé le coffre : regarder ou toucher un objet sacré comportait un risque de mort, cf. Nb 4.5-15 ; 2S 6.6s. – soixante-dix hommes – cinquante mille : litt. soixante-dix hommes cinquante mille hommes ; on a parfois compris et traduit soixante-dix hommes sur cinquante mille ou cinquante mille soixante-dix hommes. – un grand fléau : cf. 4.8,10n.]20 Les gens de Beth-Shémesh dirent : Qui peut tenir devant le SEIGNEUR, ce Dieu saint ? Et vers qui montera-t-il, en partant de chez nous ? [Qui peut tenir : cf. Ex 19.21 ; 2S 6.9 ; Ml 3.2 ; Ps 76.8. – Dieu Saint Jos 24.19 ; Es 5.16. – vers qui montera-t-il... : le sujet peut être soit le SEIGNEUR, soit le Coffre ; cf. Ps 47.6. Sur le verbe monter, employé trois fois, ici et dans les deux versets suivants, voir 1.3n.]21 Ils envoyèrent des messagers aux habitants de Qiriath-Yéarim, pour leur dire : Les Philistins ont ramené le coffre du SEIGNEUR ; descendez le chercher et faites-le monter chez vous. [Qiriath-Yéarim : localité située à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Beth-Shémesh. Cf. Jos 9.17. – descendez... : litt. descendez et faites-le monter vers vous.]