TOB – 2 Rois 6
Le fer qui surnage
6 Les fils de prophètes dirent à Elisée : « L'endroit où nous nous tenons assis devant toi est trop petit pour nous. [Voir 1 R 20.35 et la note.]2 Permets que nous allions jusqu'au Jourdain pour y prendre chacun une poutre afin de construire ici un abri pour s'y asseoir. » Il répondit : « Allez ! » [2 R 2.6.]3 L'un d'eux dit : « Accepte, je t'en prie, de venir avec tes serviteurs. » Il répondit : « Oui, je viens. » 4 Et il alla avec eux. Ils arrivèrent au Jourdain et coupèrent des arbres. 5 Comme l'un d'eux abattait son arbre, le fer de hache tomba à l'eau. Il s'écria : « Ah ! mon seigneur, je l'avais emprunté ! » [Dt 19.5.]6 L'homme de Dieu dit : « Où est-il tombé ? » Il lui fit voir l'endroit. Elisée tailla un morceau de bois et l'y jeta ; le fer se mit à surnager. 7 Elisée dit : « Tire-le à toi ! » L'homme étendit la main et le prit.
Un détachement araméen*rppé d'aveuglement
8 Le roi d'Aram était en guerre avec Israël. Quand il tenait conseil avec ses serviteurs et disait : « Mon camp sera à tel endroit », 9 l'homme de Dieu envoyait dire au roi d'Israël : « Garde-toi de traverser cet endroit, car les Araméens y sont descendus » ; 10 et le roi d'Israël envoyait des hommes vers l'endroit désigné par l'homme de Dieu. Il avertissait le roi, qui se tenait sur ses gardes : cela arriva plus d'une fois.
11 Le cœur du roi d'Aram en fut bouleversé. Il convoqua ses serviteurs et leur dit : « Ne pourriez-vous pas me faire savoir qui d'entre nous est partisan du roi d'Israël ? » 12 L'un de ses serviteurs dit : « Personne, mon seigneur le roi, mais c'est Elisée, le prophète qui est en Israël. Il est capable de révéler au roi d'Israël les paroles que tu dis dans ta chambre à coucher. » 13 Il dit : « Allez ! Voyez où il se trouve, afin que je l'envoie prendre ! » On lui dit : « Il est à Dotân. » [Voir Gn 37.17 et la note.]14 Le roi y envoya des chevaux, des chars et une troupe importante qui arrivèrent de nuit et encerclèrent la ville. 15 Le serviteur de l'homme de Dieu se leva de bon matin et sortit : il vit qu'une troupe entourait la ville avec des chevaux et des chars. Il dit à Elisée : « Ah, mon seigneur ! comment allons-nous faire ? » 16 Il répondit : « Ne crains pas ! Ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. » 17 Elisée pria en ces termes : « Seigneur, ouvre-lui les yeux et qu'il voie ! » Le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et il vit que la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu qui entouraient Elisée. [ouvre ses yeux 2 R 6.18 ; Nb 22.31.
— chevaux et chars de feu 2 R 2.11 ; voir Mt 26.53.]
18 Les Araméens descendirent vers Elisée qui pria le Seigneur en ces termes : « Frappe cette nation d'aveuglement ! » Et le Seigneur les frappa d'aveuglement selon la parole d'Elisée. [Voir Nb 22.31.]19 Elisée leur dit : « Ce n'est pas ici le chemin, ce n'est pas ici la ville. Suivez-moi et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez. » Et il les conduisit à Samarie. 20 Dès qu'ils furent entrés dans Samarie, Elisée dit : « Seigneur, ouvre les yeux de ces hommes et qu'ils voient ! » Le Seigneur leur ouvrit les yeux, et ils virent qu'ils étaient au milieu de Samarie. 21 En les voyant, le roi d'Israël dit à Elisée : « Mon père ! dois-je les tuer ? » 22 Il répondit : « Ne les tue pas ! As-tu l'habitude de tuer ceux que tu fais prisonniers avec ton épée ou avec ton arc ? Sers-leur du pain et de l'eau ; qu'ils mangent et boivent et qu'ils s'en aillent vers leur maître. » 23 Le roi leur fit servir un grand repas ; ils mangèrent et ils burent. Puis il les congédia, et ils s'en allèrent vers leur maître. Les bandes araméennes cessèrent leurs incursions en terre d'Israël. [2 R 13.20 ; 24.2 ; 1 R 11.24.]
Second siège de Samarie par les Araméens ; intervention d'Elisée
24 Quelque temps après, Ben-Hadad, roi d'Aram, rassembla toutes les troupes et monta assiéger Samarie. [2 R 17.5 ; 1 R 20.1.]25 Il y eut une grande famine à Samarie. La ville fut assiégée à tel point qu'une tête d'âne coûtait quatre-vingts sicles d'argent et que le quart d'un qab de crottes de pigeon coûtait cinq sicles d'argent. [siège et famine 2 R 18.27 ; 25.3.
— sicles, qab : voir au glossaire POIDS ET MESURES.
— crottes de pigeon : si l'expression est employée au sens propre, il s'agit d'un combustible ; si c'est une image, elle pourrait désigner en langage populaire une sorte de pois chiche.]
26 Or, comme le roi d'Israël passait sur la muraille, une femme cria vers lui : « Au secours, mon seigneur le roi ! » [Voir 2 R 8.3 ; 2 S 14.4-11 ; 1 R 3.16-28.]27 Il dit : « Si le Seigneur ne veut pas te secourir, avec quoi pourrais-je te secourir ? Avec les produits de l'aire à blé ou du pressoir ? » [Voir Nb 18.27 et la note.]28 Le roi lui dit ensuite : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Cette femme m'a dit : “Donne ton fils, nous le mangerons aujourd'hui, et demain nous mangerons le mien.” 29 Nous avons fait cuire mon fils et nous l'avons mangé. Le jour suivant, je lui ai dit : “Donne ton fils et nous le mangerons”, mais elle avait caché son fils. » [Manger les enfants Lv 26.29.]30 Quand le roi eut entendu les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements et, comme il passait sur la muraille, le peuple vit que le roi portait un sac sous ses vêtements, à même la peau. 31 Il dit : « Que Dieu me fasse ceci et encore cela, si aujourd'hui la tête d'Elisée, fils de Shafath, reste sur ses épaules ! » [Voir 1 S 14.44 et la note.]
32 Elisée était assis chez lui, et les anciens étaient assis à ses côtés, quand le roi envoya vers lui l'un de ses serviteurs. Avant que le messager n'arrive jusqu'à Elisée, celui-ci dit aux anciens : « Voyez ! Ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour me couper la tête. Dès que ce messager arrivera, fermez la porte, repoussez-le avec la porte ! Mais n'est-ce pas le bruit des pas de son maître qui le suit ? » [fils d'assassin : il s'agit probablement d'un des fils d'Akhab (Akhazias ou Yoram, voir 2 R 1.17-18) ; Akhab fut responsable de la mort des prophètes du Seigneur (1 R 18.4) et de celle de Naboth (1 R 21.19). Autre traduction possible cette espèce d'assassin (en hébreu, l'expression « fils de » peut signifier d'une manière générale appartenant à la catégorie de ou à la race de).
— Elisée est prévenu : comparer 2 R 4.27.]33 Il leur parlait encore, quand précisément le messager vint vers lui et lui dit : « Ce malheur vient du Seigneur ! Que puis-je encore espérer du Seigneur ? » [Jb 13.15 ; 35.14 ; voir Mi 7.7 ; Ps 38.16 ; 42.6,10 ; 43.5 ; 130.5.]