[Chapitre 6. Cette vision inaugurale devrait se trouver au début du livre. Dieu manifeste sa transcendance et sa sainteté ; Isaïe, conscient de son péché et des péchés du peuple, est mystérieusement purifié (1-7). Puis ce prophète énergique et sans timidité, s'entend confier une mission redoutable : sa prédication ne fera qu'aveugler ses compatriotes (8-10). Mais la fin du chapitre annonce que ce refus aura un terme et que viendra alors la miséricorde (11-13).]
6 L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône sublime et élevé, et le bas de ses vêtements remplissait le temple.
5 Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu ; parce que je suis un homme dont les lèvres sont impures, et que j'habite au milieu d'un peuple qui a aussi les lèvres souillées ; et j'ai vu le Roi, le Seigneur des armées, de mes propres yeux.
8 J'entendis ensuite le Seigneur, qui dit : Qui enverrai-je ? et qui ira porter nos paroles ? Me voici, dis-je alors ; envoyez-moi.
Allez, et dites à ce peuple : Écoutez ce que je vous dis, et ne le comprenez pas ; voyez ce que je vous fais voir, et ne le discernez point.10 Aveuglez le cœur de ce peuple, rendez ses oreilles sourdes, et fermez-lui les yeux, de peur que ses yeux ne voient, que ses oreilles n'entendent, que son cœur ne comprenne et qu'il ne se convertisse à moi, et que je ne le guérisse.
11 Et, Seigneur, lui dis-je, jusques à quand ?
Jusqu'à ce, dit-il, que les villes soient désolées et sans citoyens, les maisons sans habitants, et que la terre demeure déserte.12 Le Seigneur bannira les hommes loin de leur patrie, et la désolation sera grande dans le pays ; et s'il y reste encore un dixième des habitants, il sera à son tour anéanti. 13 Mais, comme du térébinthe ou du chêne abattus il demeure une souche, ainsi le tronc d'Israël sera un germe saint.