Nouvelle Bible Segond – Juges 6
Madiân opprime Israël
6 Les Israélites firent ce qui déplaisait au SEIGNEUR ; le SEIGNEUR les livra à Madiân pour sept ans. [V. 13 ; 2.11+,14. – Madiân, peuple nomade parfois allié d'Israël (Gn 25.2n ; Ex 2.15-22 ; 3.1 ; 18.1-12 ; Nb 10.29-32), ici ennemi (Nb 22.4,7 ; 25.6-18 ; 31.1-18 ; Jos 13.21).]2 Madiân fit sentir son pouvoir à Israël. C'est à cause de Madiân que les Israélites aménagèrent dans les montagnes les crevasses, les grottes et les endroits escarpés. [Cf. 10.8s ; 1S 13.6 ; Hé 11.38. – fit sentir son pouvoir : cf. 3.10n. – les endroits escarpés : autre traduction les forteresses, cf. 1S 22.4n.]3 Quand Israël avait semé, Madiân, Amalec et les fils de l'Orient l'attaquaient. [V. 33 ; 7.12. – Amalec 3.13+. – Fils de l'Orient : terme générique qui s'applique à divers peuples nomades à l'est d'Israël ; cf. 7.12 ; 8.10 ; Gn 29.1n ; Nb 23.7 ; Ez 25.4,10 ; Jb 1.3n. – l'attaquaient : litt. montaient sur lui.]4 Ils dressaient leur camp contre lui, détruisaient la production du pays jusque vers Gaza et ne laissaient en Israël ni vivres, ni petit bétail, ni bœufs, ni ânes. [jusque vers : litt. jusqu'à ce que tu arrives à, de même en 11.33. – Gaza : la plus méridionale des 5 villes de Philistie, près de la Méditerranée.]5 Quand ils se mettaient en campagne avec leurs troupeaux et leurs tentes, ils arrivaient comme une multitude de criquets : ils étaient innombrables, eux et leurs chameaux ; ils venaient dans le pays pour le ravager. [criquets cf. 7.12 ; Jr 46.23 ; Jl 1.4–2.11 ; Am 7.1s ; Na 3.15.]
6 Israël fut très affaibli par Madiân, et les Israélites crièrent vers le SEIGNEUR. [affaibli : cf. v. 15 ; 10.9 ; Ps 38.9 ; 2Ch 13.18 ; 28.19. – crièrent 3.9+.]7 Lorsque les Israélites crièrent vers le SEIGNEUR au sujet de Madiân, 8 le SEIGNEUR envoya un prophète aux Israélites. Il leur dit : Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : Je vous ai fait monter d'Egypte et je vous ai fait sortir de la maison des esclaves. [envoya un Prophète... : litt. envoya aux fils d'Israël un homme, un prophète ; cf. v. 11-22 ; 2.1 ; 13.2-24. Sur le contenu du message, voir aussi 2.1-5,12 ; 10.11-14 ; 1S 2.27-36 ; 10.18s ; Es 1.2s ; 5.1-7 ; Os 2.4-15 ; Am 2.6-16 ; 3.1s. – monter d'Egypte Gn 12.10n. – la maison des esclaves Ex 13.3+ ; Dt 5.6+ ; Jos 24.17s.]9 Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous vos oppresseurs ; je les ai chassés devant vous et je vous ai donné leur pays. [Cf. 2.18 ; Ex 3.17 ; 14.30 ; 1S 10.18. – des Egyptiens : autre traduction de l'Egypte.]10 Je vous ai dit : « Je suis le SEIGNEUR (YHWH), votre Dieu. Vous ne craindrez pas les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. » Mais vous ne m'avez pas écouté. [Je suis le SEIGNEUR... (voir noms divins) Ex 20.2 ; Lv 18.2,30 ; 19.2,4 etc. – Voir crainte. – dieux des Amorites : cf. 2.12n ; voir Gn 10.16n ; Jos 24.15. – pas écouté 2.2+.]
Dieu charge Gédéon de sauver Israël
11 Puis le messager du SEIGNEUR vint s'asseoir sous le térébinthe d'Ophra, qui appartenait à Joas l'Abiezrite. Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir pour le mettre à l'abri de Madiân. [Cf. Ex 3 ; 1S 3 ; Es 6 ; Jr 1 ; Am 7.14s. – le messager (ou l'ange) du SEIGNEUR 2.1n ; cf. 6.14,16,20-23. – térébinthe : cf. v. 19 ; 4.5 ; 9.6,37n ; Gn 12.6 ; 13.18 ; 18.1 ; 21.33 ; 35.4,8 ; Jos 24.26 ; 1S 14.2 ; 22.6 ; 1R 13.14. – Ophra en Manassé (8.32), au nord de Sichem, à ne pas confondre avec l'Ophra de Benjamin (Jos 18.23). – l'Abiezrite : c.-à-d. d'Abi-Ezer, cf. v. 24 ; Jos 17.2n. – Gédéon Hé 11.32s. – Le pressoir était sans doute taillé dans le rocher, à l'abri des regards de Madiân ; on battait habituellement le blé sur une aire exposée au vent, et par conséquent visible de loin.]12 Le messager du SEIGNEUR lui apparut et lui dit : Le SEIGNEUR est avec toi, vaillant guerrier ! [Le SEIGNEUR est avec toi : cf. v. 16+,23ns ; Dt 2.7 ; Rt 2.4 ; 2Ch 15.2 ; Lc 1.26-28 ; 2Th 3.16. – vaillant guerrier 11.1 ; Jos 1.14 ; 6.2 ; 8.3 ; 10.7 ; Rt 2.1n.]13 Gédéon lui dit : Pardon, mon seigneur, mais si le SEIGNEUR est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé ? Où sont tous ses actes étonnants que nos pères nous racontent, quand ils disent : « Le SEIGNEUR ne nous a-t-il pas fait monter d'Egypte ? » Maintenant, le SEIGNEUR nous a délaissés, il nous a livrés à Madiân ! [monter d'Egypte v. 8 ; 2.1+. – nous a livrés : expression légèrement différente du v. 1 : ici litt. dans la paume de Madiân, là dans la main.]
14 Le SEIGNEUR se tourna vers lui et dit : Va, avec cette force que tu as ; tu sauveras Israël de la main de Madiân ; n'est-ce pas moi qui t'envoie ? [Cf. 8.22 ; 9.17. – Le SEIGNEUR : cf. le messager du SEIGNEUR au v. 11+.]15 Il lui répondit : Pardon, mon seigneur, mais avec quoi sauverais-je Israël ? Ma phratrie est la plus faible en Manassé, et je suis le plus petit dans ma famille ! [Cf. Ex 3.11 ; 1S 9.21 ; 1R 3.7 ; Jr 1.6 ; voir aussi Gn 21.12 ; 25.23 ; 37.7 ; 48.19 ; 1S 10.17-24 ; 16.1-13 ; Mt 19.30 ; 1Co 1.26-31. – phratrie : le mot est aussi traduit par millier ; voir 5.8n ; Nb 1.16n ; Mi 5.1n. – le plus petit ou le cadet, cf. Gn 25.23. – ma famille : autre traduction la maison de mon père.]16 Le SEIGNEUR lui dit : Je serai avec toi, et tu battras Madiân comme un seul homme. [Je serai avec toi cf. v. 12+ ; 2.18 ; comme en Ex 3.12n ; voir aussi Gn 26.3,24 ; 28.15 ; 31.3 ; Dt 31.23 ; Jos 1.9 ; 3.7 ; Es 41.10 ; Jr 1.8.]17 Il lui répondit : Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, je t'en prie, montre-moi par un signe que c'est bien toi qui me parles. [Voir grâce. – montre-moi... : litt. tu feras pour moi un signe que tu parles avec moi ; cf. v. 21,36-40 ; Gn 15.8 ; Ex 4.1-9 ; 33.16 ; 1R 13.3 ; 2R 20.8-11 ; Es 7.10-14 ; Mt 12.38+.]18 Ne bouge pas d'ici, je t'en prie, jusqu'à ce que je revienne auprès de toi, que j'apporte mon offrande et que je la dépose devant toi. Il dit : Je resterai jusqu'à ce que tu reviennes. [offrande : le terme hébreu peut s'appliquer aussi bien à un sacrifice religieux qu'à un présent profane, cf. 3.15nss ; 13.15-19n ; Gn 4.3n ; voir aussi Gn 18.3-7.]
19 Gédéon alla préparer un chevreau et fit avec un épha de farine des pains sans levain. Il mit la viande dans une corbeille et le jus dans un pot, puis il les lui apporta sous le térébinthe. [pains sans levain : cf. Ex 12.8ss ; Lv 2.5.]20 Le messager de Dieu lui dit : Prends la viande et les pains sans levain, dépose-les sur ce rocher et répands le jus. Il fit ainsi. [13.19.]21 Le messager du SEIGNEUR avança l'extrémité du bâton qu'il avait à la main et toucha la viande et les pains sans levain. Alors du rocher monta un feu qui dévora la viande et les pains sans levain. Et le messager du SEIGNEUR disparut de sa vue. [un feu : litt. le feu ; cf. Ex 3.2-6 ; Lv 9.24 ; 1R 18.38 ; 1Ch 21.26 ; 2Ch 7.1. – disparut de sa vue : litt. (s'en) alla de ses yeux.]22 Gédéon vit que c'était le messager du SEIGNEUR. Alors Gédéon s'exclama : Ah ! Seigneur DIEU ! J'ai donc vu le messager du SEIGNEUR face à face ! [Cf. 13.16-21 ; Gn 18.1-15 ; 32.23-33 ; Jos 5.13-15. – SEIGNEUR / Seigneur : hébreu YHWH / 'Adonaï, cf. Ex 3.15n. – Ah ! comme en 11.35 ; Jos 7.7n.]23 Le SEIGNEUR lui dit : Sois tranquille, n'aie pas peur ; tu ne mourras pas. [Sois tranquille : litt. paix pour toi ! Cf. v. 12+,24 ; 19.20 ; Gn 26.24 ; 43.23 ; Es 41.10,13 ; Jr 30.10 ; Dn 10.19. – peur : voir crainte. – tu ne mourras pas : cf. 13.22 ; Gn 32.31 ; Ex 3.6 ; 19.21 ; 33.20ss ; Dt 5.24-26 ; Es 6.5.]24 Gédéon bâtit là un autel pour le SEIGNEUR et l'appela Adonaï-Shalom (« YHWH est tranquillité »). Il est encore à Ophra l'Abiezrite, jusqu'à ce jour. [un autel : cf. v. 26 ; voir aussi Gn 33.20 ; 35.7 ; Ex 17.15s ; Jos 8.30 ; 22.34 ; 1S 7.17 ; 14.35. – YHWH est tranquillité ou paix, cf. v. 23n ; voir aussi Gn 22.14n.]
Gédéon démolit l'autel du Baal
25 Le soir même, le SEIGNEUR dit à Gédéon : Prends le taureau de ton père et un second taureau de sept ans. Tu raseras l'autel du Baal qui appartient à ton père et tu couperas le poteau cultuel (l'ashéra) qui est à côté. [Le soir même : litt. en cette nuit-là. – et un second taureau : certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire, en apposition à la première formule : (un taureau,) le taureau engraissé ; cf. Lv 1.3 ; Nb 8.12 ; 1S 6.14. – sept ans : cf. v. 1 ; voir aussi Ex 13.15. – Tu raseras (ou renverseras, démoliras)... Ex 34.13 ; Dt 7.5 ; 12.3 ; 2R 11.18 ; 2Ch 34.4. – Baal : cf. 2.11n. – le poteau cultuel (l'ashéra) : voir 3.7n. – à côté : autre traduction dessus.]26 Tu bâtiras ensuite selon les règles un autel pour le SEIGNEUR (YHWH), ton Dieu, sur le haut de ce lieu fortifié. Tu prendras le second taureau et tu offriras un holocauste, avec le bois du poteau cultuel que tu auras coupé. [selon les règles : litt. en rang ou dans l'ordre, traduction incertaine ; cf. Ex 20.25. – un autel : cf. v. 24. – holocauste : voir sacrifices.]27 Gédéon prit dix hommes parmi ses serviteurs et fit ce que le SEIGNEUR avait dit ; mais comme il craignait sa famille et les gens de la ville, il ne le fit pas de jour, il le fit de nuit. [sa famille : autre traduction la maison de son père.]28 Lorsque les gens de la ville se levèrent, de bon matin, l'autel du Baal était démoli ; le poteau cultuel qui était à côté avait été coupé, et le second taureau avait été offert en holocauste sur l'autel qui venait d'être bâti. 29 Ils se dirent l'un à l'autre : Qui a fait cela ? Ils s'informèrent, firent des recherches et conclurent : C'est Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela ! 30 Alors les gens de la ville dirent à Joas : Fais sortir ton fils, et qu'il meure, car il a démoli l'autel du Baal et coupé le poteau cultuel qui était à côté ! [Joas v. 11,25.]31 Joas répondit à tous ceux qui se tenaient près de lui : Est-ce à vous de défendre la cause du Baal ? Est-ce vous qui allez le sauver ? – Quiconque défendra la cause du Baal sera mis à mort avant le matin ! – S'il est dieu, qu'il se défende lui-même, puisque c'est son autel qu'on a démoli ! [Cf. 1R 18.27. – défendre la cause : voir v. 32n. – qu'on a démoli ou qu'il (Gédéon) a démoli.]32 En ce jour-là on donna à Gédéon le nom de Yeroub-Baal, en disant : Que le Baal se défende contre lui, puisque c'est son autel qu'il a démoli ! [on donna à Gédéon : litt. on lui donna. – Yeroub-Baal (Baal défendra, verbe qui apparaît trois fois au v. 31 ; mais le nom pourrait aussi signifier Baal est grand ou Baal rend grand) ; cf. 7.1 ; 9.1. En 2S 11.21 le nom apparaît sous la forme Yeroub-Bésheth, où le mot traduit par honte est substitué par mépris au nom du Baal.]
Gédéon demande à Dieu une garantie
33 Tout Madiân, Amalec et les fils de l'Orient se rassemblèrent, passèrent le Jourdain et dressèrent leur camp dans la vallée de Jizréel. [V. 3ns. – Fils de l'Orient 6.3n. – le Jourdain : sous-entendu dans le texte. – Jizréel Jos 17.16 ; 19.18.]34 Gédéon fut revêtu du souffle du SEIGNEUR ; il sonna de la trompe pour appeler Abiézer à sa suite. [revêtu du souffle (ou de l'Esprit) du SEIGNEUR : cf. 3.10n ; 1Ch 12.19 ; 2Ch 24.20. – trompe 3.27+. – pour appeler... : litt. et Abiézer fut appelé après lui ; même formule au v. 34 ; cf. 4.10n ; 1S 14.20n.]35 Il envoya des messagers dans tout Manassé, pour l'appeler aussi à sa suite. Il envoya des messagers dans Aser, dans Zabulon et dans Nephtali, qui montèrent à leur rencontre. [Cf. 7.23 ; 8.2 ; il s'agit des tribus du nord d'Israël.]
36 Gédéon dit à Dieu : Si tu veux sauver Israël par moi, comme tu l'as dit, [Cf. v. 14-16.]37 je place une toison de laine sur l'aire ; s'il y a de la rosée sur la toison seule et que partout ailleurs le sol reste sec, je saurai que tu sauveras Israël par moi, comme tu l'as dit. [V. 17+ ; cf. Am 4.7. – je place : même verbe en 7.5 ; 8.27.]38 Il en fut ainsi. Le lendemain, il se leva de bon matin, pressa la toison et fit sortir la rosée de la toison, une pleine coupe d'eau. 39 Gédéon dit à Dieu : Ne te mets pas en colère contre moi, je t'en prie ; je ne parlerai plus que cette fois. Je voudrais procéder encore à une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche et qu'il y ait de la rosée sur le sol partout ailleurs ! [Ne te mets pas en colère... : cf. Gn 18.30,32. – que la toison seule reste sèche : signe plus étonnant encore que celui du v. 37.]40 Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche et il y eut de la rosée sur le sol partout ailleurs.