TOB – Marc 6
Jésus à Nazareth
(Mt 13. 54-58 ; Lc 4. 16, 22, 24)
6 Jésus partit de là. Il vient dans sa patrie et ses disciples le suivent. 2 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Frappés d'étonnement, de nombreux auditeurs disaient : « D'où cela lui vient-il ? Et quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, si bien que même des miracles se font par ses mains ? [étonnement Mc 1.22
— quelle sagesse ? Jn 7.15]3 N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Josès, de Jude et de Simon ? et ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » Et il était pour eux une occasion de chute. [le fils de Marie Jn 6.42
— La mère et les frères de Jésus Mc 3.31
— occasion de chute Mt 5.29]4 Jésus leur disait : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison. » [Lc 4.24 ; Jn 4.44]5 Et il ne pouvait faire là aucun miracle ; pourtant il guérit quelques malades en leur imposant les mains. [Guérison et foi Mc 2.5
— Jésus guérit Mt 14.14 ; Mc 6.13
— imposition des mains Mt 9.18 ; Mc 5.23]6 Et il s'étonnait de ce qu'ils ne croyaient pas.
Mission des Douze
(Mt 9. 35 ; 10. 1, 5-14 ; Lc 9. 1-6)
Il parcourait les villages des environs en enseignant. 7 Il fait venir les Douze. Et il commença à les envoyer deux par deux, leur donnant autorité sur les esprits impurs. [Voir Mc 1.23 et la note
— deux par deux Lc 10.1]8 Il leur ordonna de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton : pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, [Recommandations aux envoyés Lc 10.4]9 mais pour chaussures des sandales, « et ne mettez pas deux tuniques ». 10 Il leur disait : « Si, quelque part, vous entrez dans une maison, demeurez-y jusqu'à ce que vous quittiez l'endroit. [Lc 10.7]11 Si une localité ne vous accueille pas et si l'on ne vous écoute pas, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds : ils auront là un témoignage. » [secouez la poussière : voir Lc 10.11 ; Ac 13.51 ; 18.6 : c'est un geste de rupture. Il signifie que l'envoyé ne doit plus rien aux personnes visées, pas même la poussière de leur ville qui aurait pu rester attachée à ses chaussures
— un témoignage Mt 8.4 ; 10.18 ; Mc 1.44 ; 13.9 ; Lc 5.14]12 Ils partirent et ils proclamèrent qu'il fallait se convertir. [Mt 3.2]13 Ils chassaient beaucoup de démons, ils faisaient des onctions d'huile à beaucoup de malades et ils les guérissaient. [onctions d'huile Jc 5.14
— guérisons Mc 6.5 ; Mt 14.14]
Hérode et Jésus
(Mt 14. 1-2 ; Lc 9. 7-9)
14 Le roi Hérode entendit parler de Jésus, car son nom était devenu célèbre. On disait : « Jean le Baptiste est ressuscité des morts ; voilà pourquoi le pouvoir de faire des miracles agit en lui. » [Il s'agit d'Hérode Antipas. Voir note sur Mc 1.14 ; Mt 14.1]15 D'autres disaient : « C'est Elie. » D'autres disaient : « C'est un prophète semblable à l'un de nos prophètes. » [Ceux à qui l'on comparait Jésus Mt 16.14 par :
— Elie : voir Ml 4.5 (3 :23) : Les Juifs contemporains de Jésus se référaient à ce texte pour attendre le retour du prophète Elie comme précurseur du Messie (Mt 11.14 ; Mc 9.4)
— Jésus comparé à un prophète Mt 16.14 ; voir Mt 21.11]16 Entendant ces propos, Hérode disait : « Ce Jean que j'ai fait décapiter, c'est lui qui est ressuscité. »
Mort de Jean le Baptiste
(Mt 14. 3-12 ; Lc 3. 19-20)
17 En effet, Hérode avait fait arrêter Jean et l'avait enchaîné en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe, qu'il avait épousée. [C'est-à-dire Hérode Philippe (qui vivait à Rome) ; à ne pas confondre avec Philippe le tétrarque, qui régnait à Césarée de Philippe (Mc 8.27)]18 Car Jean disait à Hérode : « Il ne t'est pas permis de garder la femme de ton frère. » [Union interdite Lv 18.16]19 Aussi, Hérodiade le haïssait et voulait le faire mourir, mais elle ne le pouvait pas, 20 car Hérode craignait Jean, sachant que c'était un homme juste et saint, et il le protégeait. Quand il l'avait entendu, il restait fort perplexe ; cependant il l'écoutait volontiers. 21 Mais un jour propice arriva lorsque Hérode, pour son anniversaire, donna un banquet à ses dignitaires, à ses officiers et aux notables de Galilée. 22 La fille de cette Hérodiade vint exécuter une danse et elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai. » 23 Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, serait-ce la moitié de mon royaume. » [Est 5.3,6 ; 7.2]24 Elle sortit et dit à sa mère : « Que vais-je demander ? » Celle-ci répondit : « La tête de Jean le Baptiste. » 25 En toute hâte, elle rentra auprès du roi et lui demanda : « Je veux que tu me donnes tout de suite sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » 26 Le roi devint triste, mais, à cause de son serment et des convives, il ne voulut pas lui refuser. 27 Aussitôt le roi envoya un garde avec l'ordre d'apporter la tête de Jean. Le garde alla le décapiter dans sa prison, 28 il apporta la tête sur un plat, il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. 29 Quand ils l'eurent appris, les disciples de Jean vinrent prendre son cadavre et le déposèrent dans un tombeau. [dans un tombeau Mt 27.59-60 ; Lc 23.52-53 ; Jn 19.38,41]
Retour des apôtres. Jésus nourrit cinq mille hommes au désert
(Mt 14. 13-21 ; Lc 9. 10-17 ; Jn 6. 1-15)
30 Les apôtres se réunissent auprès de Jésus et ils lui rapportèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. [Les apôtres Mt 10.2 ; Lc 6.13 ; Mc 6.13-14
— Retour de mission Lc 10.17]31 Il leur dit : « Vous autres, venez à l'écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu. » Car il y avait beaucoup de monde qui venait et repartait, et eux n'avaient pas même le temps de manger. [Mc 3.20]32 Ils partirent en barque vers un lieu désert, à l'écart. 33 Les gens les virent s'éloigner et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent à cet endroit et arrivèrent avant eux. 34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut pris de pitié pour eux parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. [pitié de Jésus pour la foule Mt 9.36 ; Mc 8.2
— comme des brebis sans berger Mt 9.36 ; Za 10.2 ; Jdt 11.19
— bergers d'Israël Nb 27.15-17 ; Ez 34.15,23 ; 37.24 ; Ps 23.1 ; 77.20 ; 78.52-53,70-72 ; 80.1]35 Puis, comme il était déjà tard, ses disciples s'approchèrent de lui pour lui dire : « L'endroit est désert et il est déjà tard. 36 Renvoie-les : qu'ils aillent dans les hameaux et les villages des environs s'acheter de quoi manger. » 37 Mais il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils lui disent : « Nous faut-il aller acheter pour deux cents pièces d'argent de pains et leur donner à manger ? » [Les disciples poussés à l'action Mc 3.14-15 ; 6.7,12-13,30]38 Il leur dit : « Combien avez-vous de pains ? Allez voir ! » Ayant vérifié, ils disent : « Cinq, et deux poissons. » 39 Et il leur commanda d'installer tout le monde par groupes sur l'herbe verte. 40 Ils s'étendirent par rangées de cent et de cinquante. 41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et levant son regard vers le ciel, il prononça la bénédiction, rompit les pains et il les donnait aux disciples pour qu'ils les offrent aux gens. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. 42 Ils mangèrent tous et furent rassasiés. [Nourriture au désert Ex 16 ; Dt 8.3,16 ; Ps 78.24-25,29 ; 105.40 ; Sg 16.20-26 ; 1 Co 10.3
— rassasiés (le banquet messianique) Es 25.6-8 ; 55.1-2 voir Mt 8.11 ; 22.1-4]43 Et l'on emporta les morceaux, qui remplissaient douze paniers, et aussi ce qui restait des poissons. [Il s'agit de paniers d'osier rigides dans lesquels les Juifs transportaient leurs provisions.]44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes. [Jésus rassasie une foule Mt 15.32-38 ; Mc 8.1-9]
Jésus marche sur la mer
(Mt 14. 22-33 ; Jn 6. 16-21)
45 Aussitôt, Jésus obligea ses disciples à remonter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renvoyait la foule. 46 Après l'avoir congédiée, il partit dans la montagne pour prier. [Jésus s'isole pour prier Mc 1.35 ; Lc 3.21 voir Mt 14.23 ; Jn 6.15
— dans la montagne Mc 3.13 ; 6.46 ; 9.2]47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et lui, seul, à terre. [Voir Mc 1.16 et la note :]48 Voyant qu'ils se battaient à ramer contre le vent qui leur était contraire, vers la fin de la nuit, il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. [Jb 9.8 ; Ps 77.20 voir Mc 4.41]49 En le voyant marcher sur la mer, ils crurent que c'était un fantôme et ils poussèrent des cris. [Lc 24.37]50 Car ils le virent tous et ils furent affolés. Mais lui aussitôt leur parla ; il leur dit : « Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur. » [c'est moi Ex 3.14 ; Dt 32.39 ; Es 41.4 ; 43.10,13 ; voir Jn 8.24,28,58
— n'ayez pas peur Mc 16.6]51 Il monta auprès d'eux dans la barque, et le vent tomba. Ils étaient extrêmement bouleversés. [Mc 4.39]52 En effet, ils n'avaient rien compris à l'affaire des pains, leur cœur était endurci. [Mc 3.5 ; voir Mc 4.13 ; 8.17]
Guérisons à Gennésareth
(Mt 14. 34-36)
53 Après la traversée, ils touchèrent terre à Gennésareth et ils abordèrent. [Plaine fertile au S.-O. de Capharnaüm.]54 Dès qu'ils eurent débarqué, les gens reconnurent Jésus ; 55 ils parcoururent tout le pays et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l'on apprenait qu'il était. [Mc 1.32 ; voir Mc 3.8]56 Partout où il entrait, villages, villes ou hameaux, on mettait les malades sur les places ; on le suppliait de les laisser toucher seulement la frange de son vêtement ; et ceux qui le touchaient étaient tous sauvés. [Les Juifs pieux portaient une frange à leur vêtement (Nb 15.38-41), munie d'un fil pourpre rappelant les commandements de Dieu. Ce détail explique la vénération dont cette frange était l'objet Mt 9.20 et la note ; Lc 8.44) :]