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Bible de Jérusalem – Juges 7

B. LA CAMPAGNE DE GÉDÉON À L’OUEST DU JOURDAIN

Yahvé réduit l’armée de Gédéon.u

7 Yerubbaal — c’est Gédéon — se leva de bon matin ainsi que tout le peuple qui était avec lui, et il vint camper à En-Harod ;v le camp de Madiân se trouvait au nord du sien, au pied de la colline du Moré dans la vallée.

u La victoire contre les Madianites ne doit pas pouvoir être attribuée à la force militaire d’Israël c’est une guerre sainte, dans laquelle Dieu donne la victoire.

v Harod signifie « tremblement », cf. v. 3.

2 Alors Yahvé dit à Gédéon : « Le peuple qui est avec toi est trop nombreux pour que je livre Madiân entre ses mains ; Israël pourrait en tirer gloire à mes dépens, et dire : « C’est ma propre main qui m’a délivré ! » 3 Et maintenant, proclame donc ceci aux oreilles du peuple : "Que celui qui a peur et qui tremble, s’en retourne et qu’il s’échappe par le mont Galaad". »w Vingt-deux mille hommes parmi le peuple s’en retournèrent et il en resta dix mille.

w Gédéon doit inviter tous ceux qui ne veulent pas participer au combat avec les Madianites à fuir vers l’est, où se trouve le Galaad, pour contourner le camp de Madiân.

4 Yahvé dit à Gédéon : « Ce peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre au bord de l’eau et là, pour toi, je les éprouverai. Celui dont je te dirai : « Qu’il aille avec toi », celui-là ira avec toi. Et tout homme dont je te dirai : « Qu’il n’aille pas avec toi », celui-là n’ira pas. » 5 Gédéon fit alors descendre le peuple au bord de l’eau et Yahvé lui dit : « Tous ceux qui laperont l’eau avec la langue comme lape le chien, tu les mettras à part, et de même tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. » 6 Le nombre de ceux qui lapèrent l’eau avec leurs mains à leur bouchex fut de trois cents. Tout le reste du peuple s’était mis à genoux pour boire de l’eau.

x Ces quelques mots, que l’on attendrait plutôt à la fin du v., ont peut-être été déplacés.

7 Alors Yahvé dit à Gédéon : « C’est avec les trois cents hommes qui ont lapé l’eau que je vous sauverai et que je livrerai Madiân entre tes mains. Que tout le peuple s’en retourne chacun chez soi. » 8 Ils prirent les provisions du peuple et leurs cors, puis Gédéon renvoya tous les Israélites chacun sous sa tente, ne gardant que les trois cents. Le camp de Madiân se trouvait au-dessous du sien dans la vallée.

Présage de victoire.

9 Or il arriva que pendant cette nuit-là Yahvé lui dit « Lève-toi, descends au camp, car je le livre entre tes mains. 10 Cependant, si tu as peur de descendre, descends au camp avec Pura ton serviteur ; 11 écoute ce qu’ils disent ; tu en seras réconforté, et tu descendras contre le camp. » Il descendit donc avec son serviteur Pura jusqu’à l’extrémité des avant-postes du camp.

12 Madiân, Amaleq et tous les fils de l’Orient étaient déployés dans la vallée, aussi nombreux que des sauterelles ; leurs chameaux étaient sans nombre, comme le sable sur le bord de la mer. 13 Gédéon vint donc et voici qu’un homme racontait un songe à son camarade ; il disait : « Voici le songe que j’ai fait : une galette de pain d’orge roulait dans le camp de Madiân, elle atteignit la tente, la heurta,y la fit tomber, et la renversa sens dessus dessous. »

y La tente symbolise l’habitat des Madianites ; le pain d’orge, les Israélites cultivateurs, d’où la réponse du v. 14. Le songe est reconnu comme une révélation divine, ce qui explique le geste de Gédéon au v. 15, cf. Gn 20.3.

14 Son camarade lui répondit : « Ce ne peut être que l’épée de Gédéon, fils de Yoash, l’Israélite. Dieu a livré entre ses mains Madiân et tout le camp ; la tente était tombée. » 15 Quand il eut entendu le récit du songe et son explication, Gédéon se prosterna, puis il revint au camp d’Israël et dit « Debout ! car Yahvé a livré entre vos mains le camp de Madiân ! »

La surprise.

16 Gédéon divisa alors ses trois cents hommes en trois groupes. À tous il remit des cors et des cruches vides, avec des torches dans les cruches : 17 « Regardez-moi, leur dit-il, et faites comme moi ! Quand je serai arrivé à l’extrémité du camp, ce que je ferai, vous le ferez aussi ! 18 Je sonnerai du cor, moi et tous ceux qui sont avec moi ; alors, vous aussi, vous sonnerez du cor tout autour du camp et vous crierez : Pour Yahvé et pour Gédéon ! »

19 Gédéon et les cent hommes qui l’accompagnaient arrivèrent à l’extrémité du camp au début de la veille de la mi-nuit, comme on venait de placer les sentinelles ; ils sonnèrent du cor et brisèrent les cruches qu’ils avaient à la main.

20 Alors les trois groupes sonnèrent du cor et brisèrent leurs cruches ; de la main gauche ils saisirent les torches, de la droite les cors pour en sonner, et ils crièrent : « Épée pour Yahvé et pour Gédéon ! » 21 Et ils se tinrent immobiles chacun à sa place autour du camp. Tout le camp alors s’agita et, poussant des cris, les Madianites prirent la fuite. 22 Pendant que les trois cents sonnaient du cor, Yahvé fit que dans tout le camp chacun tournait l’épée contre son camarade.z Tous s’enfuirent jusqu’à Bet-ha-Shitta, vers Çeréra,a jusqu’à la rive d’Abel-Mehola vis-à-vis de Tabbat.

z Le récit raconte une guerre de Yahvé les Israélites n’ont pas à se battre ; d’ailleurs ils n’ont pas d’armes ; Dieu seul sème la panique parmi les Madianites, cf. Ex 14.14, 24-25.

a Les Madianites s’enfuient vers des gués du Jourdain.

La poursuite.

23 Les hommes d’Israël se rassemblèrent, de Nephtali, d’Asher et de tout Manassé, et ils poursuivirent Madiân. 24 Gédéon envoya dans toute la montagne d’Éphraïm des messagers dire : « Descendez à la rencontre de Madiân et occupez avant eux les points d’eau jusqu’à Bet-Bara et le Jourdain. » Tous les hommes d’Éphraïm se rassemblèrent et ils occupèrent les points d’eau jusqu’à Bet-Bara et le Jourdain. 25 Ils s’emparèrent des deux chefs de Madiân, Oreb et Zéeb, ils tuèrent Oreb au Rocher d’Oreb et Zéeb au Pressoir de Zéeb. Ils poursuivirent Madiân et ils apportèrent à Gédéon au-delà du Jourdain les têtes d’Oreb et de Zéeb.b

b Oreb « le corbeau » ; Zéeb « le loup ». Cet épisode, rappelé à 8.3, utilise une tradition indépendante, probablement éphraïmite, se rattachant à deux lieux-dits.

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