7 Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; il n’avait pas pouvoirn de circuler en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le tuer.
n Var. « il ne voulait pas ».
2 Or la fête juive des Tentes était proche.o
o La section 7.2-9 est hors de contexte, cf. déjà Bultmann. Elle suppose que Jésus n’a encore accompli aucun miracle à Jérusalem, ce qui est contredit par 2.23 et surtout 5.1s. Elle se concilie difficilement aussi avec 7.10. Primitivement, elle aurait pu se situer après le récit de 4.46s. Les « œuvres » du Christ le manifestent comme Messie, 5.36.
6 Jésus leur dit alors : « Mon temps n’est pas encore venu, tandis que le vôtre est toujours prêt.
14 On était déjà au milieu de la fête, lorsque Jésus monta au Temple et se mit à enseigner.p
p 7.14-52 est composé de morceaux différents, liés par un thème commun il y a équivoque sur l’origine de Jésus. 1° Son origine humaine voile son origine divine comment sait-il, n’ayant pas été à l’école des rabbins ? vv. 14-18 ; on connaît son enfance, il ne peut être le Christ, vv. 25-30. 2° On le croit né à Nazareth, il ne peut être le Christ, vv. 40-52. — Le thème du « départ » de Jésus, vv. 33-36, cf. 8.21-23, se relie à celui de l’origine divine le Christ-Homme s’en va là où il a toujours été (par sa divinité, cf. vv. 29 et 34). — Les vv. 19-23, conclusion de 5.1-16, sont hors de contexte.
« Ma doctrine n’est pas de moi,
mais de celui qui m’a envoyé.
17 Si quelqu’un veut faire sa volonté,
il reconnaîtra si ma doctrine est de Dieu
ou si je parle de moi-même.
18 Celui qui parle de lui-même
cherche sa propre gloire ;
mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé,
celui-là est véridique et il n’y a pas en lui d’imposture.
19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi ?
Et aucun de vous ne la pratique, la Loi !Pourquoi cherchez-vous à me tuer ? »
q Littéralement « j’ai rendu sain un homme tout entier ». L’adjectif hugiès , « sain », se trouve sept fois chez Jn, cf. 5.4, 6, 9, 11, 14, 15. Ici, le septième et dernier emploi est renforcé par l’adjectif « tout entier », pour souligner la perfection de la guérison apportée par Jésus, cf. 5.2 note d. Jésus emploie un raisonnement de type rabbinique, qal wahomer ou a fortiori si la circoncision, censée « guérir » un membre particulier, peut être pratiquée pendant le sabbat, à plus forte raison la guérison d’un « homme tout entier ».
24 Cessez de juger sur l’apparence ; jugez selon la justice. »
25 Certains, des gens de Jérusalem, disaient : « N’est-ce pas lui qu’ils cherchent à tuer ?
r Var. « les grands prêtres » ou « les anciens » ou « ils ».
s On savait bien qu’il devait naître à Bethléem, cf. v. 42 ; Mt 2.5s, mais la croyance commune était qu’il devait demeurer caché en un lieu inconnu, cf. Mt 24.26, (certains disaient au ciel) jusqu’au jour de son avènement. Par son origine céleste, Jésus répond à cette croyance, mais à l’insu de ses interlocuteurs, cf. 1.31 et note.
« Vous me connaissez
et vous savez d’où je suis ;
et pourtant ce n’est pas de moi-même que je suis venu,
mais celui qui m’a envoyé est véridique.
Vous, vous ne le connaissez pas.
29 Moi, je le connais,
parce que je viens d’auprès de lui
et c’est lui qui m’a envoyé. »
30 Ils cherchaient alors à le saisir,
mais personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.
31 Dans la foule, beaucoup crurent en lui et disaient : « Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de signes que n’en a fait celui-ci ? »
son sujet parvinrent aux oreilles des Pharisiens. Ils envoyèrent des gardes pour le saisir.
« Pour un peu de temps encore je suis avec vous,
et je m’en vais vers celui qui m’a envoyé.
34 Vous me chercherez, et ne me trouverez pas ;t
et où je suis,
vous ne pouvez pas venir. »
t Les Pharisiens incrédules sont les types de « l’anti-disciple », 1.39. Les autorités juives ayant laissé passer le temps favorable, ce sont les Grecs (= païens) qui recevront le salut, cf. v. 35 ; 12.20-21 ; 12.35-36.
35 Les Juifs se dirent entre eux : « Où va-t-il aller, que nous ne le trouverons pas ? Va-t-il rejoindre ceux qui sont dispersés chez les Grecs et enseigner les Grecs ?
« Vous me chercherez et ne me trouverez pas ;
et où je suis,
vous ne pouvez pas venir » ? »
37 Le dernier jour de la fête,u le grand jour, Jésus, debout, s’écria :
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi,v
et il boira,w
u Le septième ou peut-être le huitième, jour de la fête de clôture.
v Om. « à moi ». — Jésus appelle à lui comme le fait la Sagesse, cf. Sg 6.35.
w Littéralement « qu’il boive ». semble user d’un procédé de syntaxe sémitique lorsque deux impératifs se suivent, le second peut avoir un sens consécutif, rendu en français par le futur. Même cas en 7.52, où « Scrute et vois » est rendu habituellement par « Scrute (les Écritures) ! Tu verras... ».
38 celui qui croit en moi ! »
selon le mot de l’Écriture :
De son seinx couleront des fleuves d’eau vive.y
x Le cadre littéraire (discussions sur l’identité et l’origine de Jésus, chap. 7-8) et liturgique (proclamation solennelle au « grand » jour de la fête) invite à comprendre qu’il s’agit du sein (« ventre », grec koilia comme en 3.4) de Jésus, Isa 55.1, cf. le parallèle en Ap 22.17. C’est ainsi que comprend la tradition la plus ancienne. Une autre tradition rattache « celui qui croit en moi » à la suite et l’interprète « du sein du croyant », cf. Isa 58.11 ; Pr 18.4, mais elle est moins fondée ici qu’en 4.14.
y La liturgie de la fête des Tentes comportait des prières pour la pluie, cf. Za 14.17, une commémoration rituelle du miracle de l’eau symbolisant le don de la Torah, Ex 17 et passim ; cf. 1 Co 10.4, et des lectures de prophéties annonçant la source qui devait régénérer Sion, Isa 12.3 ; Za 14.8 ; Ez 47.1s. La phrase citée ne correspond exactement à aucun verset des Écritures, mais on peut penser à un assemblage d’évocations « de son sein couleront des fleuves », cf. Ex 17.6 ; Ps 78.16, 20, et les targums correspondants ; « d’eau vive », cf. Za 14.8 « en ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem ».
39 Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui ; car il n’y avait pas encore d’Esprit,z parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.
z L’eau symbolise l’Esprit, et non plus la Parole, 4.14, comme dans Isa 44.3-4, cf. Ez 38.25-27. Mais, comme la Sagesse, c’est l’Esprit qui permet de connaître la volonté de Dieu, Sg 9.17-18.
40 Dans la foule, plusieurs, qui avaient entendu ces paroles, disaient : « C’est vraiment lui le prophète ! »
a Les foules pensaient que Jésus était originaire de Nazareth, en Galilée, 1.46.
45 Les gardes revinrent donc trouver les grands prêtres et les Pharisiens. Ceux-ci leur dirent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »
53 Et ils s’en allèrent chacun chez soi.
b Cette péricope, 7.53—8.11, omise par les plus anciens témoins (mss, versions et Pères), déplacée par d’autres, au style de couleur synoptique, ne peut être de saint Jean lui-même. Elle pourrait être attribuée à saint Luc, cf. Lc 21.38. Sa canonicité, son caractère inspiré et sa valeur historique n’en sont pas moins hors de conteste.