7 N'est-ce pas un temps de corvée que le mortel vit sur terre,
et comme jours de saisonnier que passent ses jours ? [Jb 14.14 ; Si 40.1.]
2 Comme un esclave soupire après l'ombre,
et comme un saisonnier attend sa paye, [Lv 19.13 ; Mt 20.8.]
3 ainsi des mois de néant sont mon partage
et l'on m'a assigné des nuits harassantes : [Qo 2.23.]
4 A peine couché, je me dis : « Quand me lèverai-je ? »
Le soir n'en finit pas,
et je me saoule de délires jusqu'à l'aube. [Dt 28.67.]
5 Ma chair s'est revêtue de vers et de croûtes terreuses,
ma peau se crevasse et suppure.
6 Mes jours ont couru, plus vite que la navette,
ils ont cessé, à bout de fil. [Mes jours ont couru Jb 9.25.
— navette. instrument utilisé pour tisser l'étoffe ; même image qu'en Jb 6.9.
— à bout de fil. autre traduction sans espérance.]
7 Rappelle-toi que ma vie n'est qu'un souffle,
et que mon œil ne reverra plus le bonheur. [Jb 7.16 ; 14.1-2 ; Ps 78.39.]
8 Il ne me discernera plus, l'œil qui me voyait.
Tes yeux seront sur moi, et j'aurai cessé d'être.
9 Une nuée se dissipe et s'en va :
voilà celui qui descend aux enfers pour n'en plus remonter ! [Une nuée se dissipe Sg 2.1-4 ; Jc 4.14.
— pour n'en plus remonter Jb 10.21 ; 16.22 ; 2 S 12.23.]
10 Il ne fera plus retour en sa maison,
son foyer n'aura plus à le reconnaître. [Jb 8.18 ; Ps 103.16.]
11 Donc, je ne briderai plus ma bouche ;
le souffle haletant, je parlerai ;
le cœur aigre, je me plaindrai : [Jb 10.1 ; 21.25 ; 27.2.]
12 Suis-je l'Océan ou le Monstre marin
que tu postes une garde contre moi ? [Allusion à de vieux récits de création, où l'Océan et le Monstre marin symbolisaient des puissances mauvaises maîtrisées par le dieu de l'ordre.
— poster une garde contre l'Océan Jb 38.8-11.]
13 Quand je dis : « Mon lit me soulagera,
ma couche apaisera ma plainte »,
14 alors, tu me terrorises par des songes,
et par des visions tu m'épouvantes. [Jb 4.13.]
15 La pendaison me séduit.
La mort plutôt que ma carcasse ! [La pendaison me séduit 2 S 17.23 ; Mt 27.5.
— La mort Jb 3.21.]
16 Je m'en moque ! Je ne vivrai pas toujours.
Laisse-moi, car mes jours s'exhalent. [Brièveté de la vie Jb 7.7.]
17 Qu'est-ce qu'un mortel pour en faire si grand cas,
pour fixer sur lui ton attention [Ps 8.5 ; 144.3.]
18 au point de l'inspecter chaque matin,
de le tester à tout instant ?
19 Quand cesseras-tu de m'épier ?
Me laisseras-tu avaler ma salive ? [Dieu épie l'homme Jb 33.11 ; 34.23 ; Ps 139.1 et suiv.
— pas de répit Jb 9.18 ; 14.6 ; Ps 39.13.]
20 Ai-je péché ? Qu'est-ce que cela te fait,
espion de l'homme ?
Pourquoi m'avoir pris pour cible ?
En quoi te suis-je à charge ? [Le péché n'atteint pas Dieu Jb 35.3,6 ; Jr 7.18-19.
— Dieu prend Job pour cible Jb 6.4.
— En quoi te suis-je à charge ? d'après une ancienne tradition juive et l'ancienne version grecque ; hébreu. En quoi me suis-je à charge ?]
21 Ne peux-tu supporter ma révolte,
laisser passer ma faute ?
Car déjà me voici gisant en poussière.
Tu me chercheras à tâtons : j'aurai cessé d'être.