8 Ce jour même le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Aman, le persécuteur des Juifs, et Mardochée fut présenté au roi, à qui Esther avait révélé ce qu’il était pour elle.
3 Esther alla une seconde fois parler au roi. Elle se jeta à ses pieds, elle pleura, elle se le rendit favorable en vue de faire échouer la méchanceté d’Aman l’Agagite et le dessein qu’il avait conçu contre les Juifs.
7 Le roi Assuérus répondit à la reine Esther et au Juif Mardochée : « En ce qui me concerne, j’ai donné à Esther la maison d’Aman après l’avoir fait pendre pour avoir voulu perdre les Juifs.
j Le texte grec, 8.12c-o, fera expliquer par Mardochée écrivant au nom du roi comment, pour le précédent décret, lui aussi « irrévocable », la bonne foi royale a été surprise. Le texte de Lucien insiste sur le rôle d’Esther dans le massacre.
k Grec « le premier mois de cette année, celui de Nisan, le vingt-troisième jour ».
11 Le roi y octroyait aux Juifs, en quelque ville qu’ils fussent, le droit de se rassembler pour mettre leur vie en sûreté, avec permission d’exterminer, égorger et détruire tous gens armés des peuples ou des provinces qui voudraient les attaquer, avec leurs femmes et leurs enfants, comme aussi de piller leurs biens.
12 Cela se ferait le même jour dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième jour du douzième mois, qui est Adar.
12a Voici le texte de cette lettre :
12b « Le grand roi Assuérus aux satrapes des cent vingt-sept provinces qui s’étendent de l’Inde à l’Éthiopie, aux gouverneurs de province et à tous ses loyaux sujets, salut !
12c Bien des gens, lorsque sur leur tête l’extrême bonté de leurs bienfaiteurs accumule les honneurs, n’en conçoivent que de l’orgueil. Il ne leur suffit pas de chercher à nuire à nos sujets, mais, leur satiété même leur devenant un fardeau insupportable, ils montent leurs machinations contre leurs propres bienfaiteurs ;
12d et, non contents de bannir la reconnaissance du cœur des hommes, enivrés plutôt par les applaudissements de qui ignore le bien, alors que tout est à jamais sous le regard de Dieu, ils se flattent d’échapper à sa justice qui hait les méchants. 12e Ainsi maintes et maintes fois est-il arrivé aux autorités constituées, pour avoir confié à des amis l’administration des affaires et s’en être laissé influencer, de porter avec eux le poids du sang innocent au prix d’irrémédiables malheurs, 12f les sophismes menteurs d’une nature perverse ayant égaré l’irréprochable droiture d’intentions du pouvoir. 12g Il n’est que d’ouvrir les yeux : sans même aller jusqu’aux récits d’autrefois que nous venons de rappeler, regardez seulement sous vos pas, que d’impiétés perpétrées par cette peste des gouvernants indignes ! 12h Aussi bien nos efforts vont-ils tendre à assurer à tous, dans l’avenir, la tranquillité et la paix du royaume, 12i en procédant aux changements opportuns et en jugeant toujours les affaires qui nous seront soumises dans un esprit de bienveillant accueil.
12k C’est ainsi qu’Aman, fils de Hamdata, un Macédonien,l en toute vérité étranger au sang perse et très éloigné de notre bonté, avait été reçu chez nous comme hôte
l Le mot « Macédonien », attesté (ici et à 12°) par tous les mss, est surprenant. On attendrait « Mède » car le contexte historique suggère une allusion aux conflits d’hégémonie entre Mèdes et Perses.
12l et avait rencontré de notre part les sentiments d’amitié que nous portons à tous les peuples, jusqu’au point de se voir proclamer « notre père » et de se voir révérer par tous de la prosternation, comme placé immédiatement après le trône royal. 12m Or, incapable de tenir son rang élevé, il s’appliqua à nous ôter le pouvoir et la vie. 12n Nous avons un sauveur, un homme qui toujours a été notre bienfaiteur, Mardochée, une irréprochable compagne de notre royauté, Esther ; Aman, par les manœuvres de ses tortueux sophismes, nous en a demandé la mort, avec celle de tout leur peuple, 12o pensant, par ces premières mesures, nous réduire à l’isolement et remplacer la domination perse par celle des Macédoniens.12p Mais nous, loin de trouver en ces Juifs, voués à la disparition par ce triple scélérat, des criminels, nous les voyons régis par les plus justes des lois. 12q Ils sont les fils du Très-Haut, du grand Dieu vivant, à qui nous et nos ancêtres devons le maintien du royaume dans l’état le plus florissant. 12r Vous ferez donc bien de ne pas tenir compte des lettres envoyées par Aman, fils de Hamdata, leur auteur ayant été pendu aux portes de Suse avec toute sa maison, digne châtiment que Dieu, Maître de l’univers, lui a incontinent infligé. 12s Affichez une copie de la présente lettre en tout lieu, laissez les Juifs suivre ouvertement les lois qui leur sont propres et portez-leur assistance contre qui les attaquerait au propre jour fixé pour les écraser, soit le treizième jour du douzième mois, qui est Adar. 12t Car ce jour qui devait être un jour de ruine, la suprême souveraineté de Dieu vient de le changer en un jour d’allégresse en faveur de la race choisie. 12u Quant à vous, parmi vos fêtes solennelles, célébrez ce jour mémorable par force banquets, afin qu’il soit dès maintenant et demeure à l’avenir, pour vous et pour les Perses de bonne volonté, le souvenir de votre salut, et pour vos ennemis le mémorial de leur ruine.
12x Toute ville, et, plus généralement, toute contrée qui ne suivra pas ces instructions sera impitoyablement dévastée par le fer et le feu, rendue impraticable aux hommes et pour toujours odieuse aux bêtes sauvages et aux oiseaux eux-mêmes »
13 La copie de cet édit, destiné à être promulgué comme loi dans chaque province, fut publiée parmi toutes les populations afin que les Juifs se tinssent prêts au jour dit à tirer vengeance de leurs ennemis.