Nouvelle Bible Segond – Juges 8
Mécontentement des Ephraïmites
8 Les hommes d'Ephraïm lui dirent : Que signifie cette manière d'agir envers nous ? Pourquoi ne pas nous avoir appelés, quand tu es allé faire la guerre à Madiân ? Ils eurent avec lui une violente querelle. [Cf. 12.1-6 ; sur Ephraïm, cf. Gn 48.13-20. – lui dirent : c.-à-d. dirent à Gédéon. – Que signifie... : litt. quelle est cette chose que tu nous as faite de ne pas nous avoir appelés...]2 Il leur répondit : En réalité, qu'ai-je fait en comparaison de vous ? Le grappillage d'Ephraïm ne vaut-il pas mieux que la vendange d'Abiézer ? [En réalité : le terme hébreu est habituellement traduit par maintenant. – grappillage : cf. Es 17.6 ; Mi 7.1. – Abiézer 6.11 ; cf. 7.7ss.]3 C'est à vous que Dieu a livré les chefs de Madiân, Oreb et Zéeb. Qu'ai-je donc pu faire en comparaison de vous ? Lorsqu'il eut dit cela, leur colère contre lui s'apaisa. [Oreb et Zéeb 7.24-25n. – colère : le même mot est habituellement traduit par souffle ou esprit.]
Gédéon en Transjordanie
4 Gédéon arriva au Jourdain et il le passa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui ; ils étaient épuisés, mais ils continuaient leur poursuite. [Cf. 7.7–8.3. – mais ils continuaient leur poursuite : LXX et affamés (cf. v. 5).]5 Il dit aux gens de Soukkoth : Donnez, je vous prie, des pains ronds aux hommes qui m'accompagnent, car ils sont épuisés. Je suis à la poursuite de Zébah et de Tsalmounna, les rois de Madiân. [Soukkoth : au nord du confluent du Yabboq et du Jourdain, Gn 33.17 ; Jos 13.27. – des pains ronds Ex 29.23n. – qui m'accompagnent : litt. à mes pieds ; même expression en 4.10 ; 5.15 (sur ses pas). – épuisés : cf. 1S 14.31. – Zébah pourrait signifier sacrifice, Tsalmounna ombre (ou protection) refusée (cf. v. 21) ; Ps 83.12. – rois : cf. v. 3 ; 7.25.]6 Les chefs de Soukkoth répondirent : Zébah et Tsalmounna sont-ils déjà en ton pouvoir, pour que nous donnions du pain à ton armée ? [V. 15. – en ton pouvoir : litt. dans ta main.]7 Alors Gédéon dit : Eh bien, lorsque le SEIGNEUR m'aura livré Zébah et Tsalmounna, je vous châtierai avec des épines du désert et avec des ronces. [Cf. 21.8-11. – je vous châtierai : litt. je foulerai (ou je battrai) votre chair avec (LXX dans, ou par) les épines du désert, ce qui pourrait être la description d'un supplice pratiqué dans l'Antiquité (des chars passant sur les corps des vaincus, ici allongés sur des épines) ; même verbe en Am 1.3. – des ronces : traduction incertaine ; le terme correspondant n'apparaît qu'ici et au v. 16.]8 De là il monta à Penouel et fit aux gens de Penouel la même demande. Les gens de Penouel lui répondirent comme avaient répondu les gens de Soukkoth. [Penouel sur le Yabboq, Gn 32.31s ; 1R 12.25.]9 Alors il dit aussi aux gens de Penouel : Quand je reviendrai victorieux, je démolirai cette tour. [victorieux : litt. en paix ; cf. Jos 10.21n.]
10 Zébah et Tsalmounna étaient à Qarqor avec leurs troupes – environ quinze mille hommes, tous ceux qui étaient restés de toute la troupe des fils de l'Orient ; cent vingt mille hommes tirant l'épée étaient tombés. [Qarqor : localité inconnue. – avec leurs troupes : litt. leurs camps avec eux. – tous ceux qui étaient restés... : cette formule pourrait aussi être rattachée à ce qui suit et s'appliquer aux victimes plutôt qu'aux survivants. – Fils de l'Orient 6.3n. – cent vingt mille... : cf. 7.1–8.3.]11 Gédéon monta par le chemin de ceux qui demeurent sous les tentes, à l'est de Nobah et de Yogboha, et il battit la troupe qui se croyait en sécurité. [Nobah / Yogboha (ou Yogbeha, selon certains mss), à l'est du Jourdain, Nb 32.35,42. – qui se croyait en sécurité : litt. et le camp (ou la troupe) était en sécurité ; cf. Gn 34.25n.]12 Zébah et Tsalmounna prirent la fuite ; Gédéon les poursuivit. Il captura les deux rois de Madiân, Zébah et Tsalmounna, et mit en déroute toutes les troupes. [mit en déroute : LXX extermina. – toutes les troupes : litt. tout le camp.]
13 Gédéon, fils de Joas, revint de la bataille par la montée de Hérès. [Hérès 1.35n ; la troupe de Gédéon semble être remontée vers le nord, de sorte qu'elle surprend Soukkoth avant Penouel (cf. v. 6-9,14-17).]14 Il captura un jeune homme de Soukkoth et l'interrogea ; celui-ci lui écrivit les noms des chefs et des anciens de Soukkoth, soixante-dix-sept hommes. [soixante-dix-sept : cf. v. 30+ ; Gn 4.24 ; Mt 18.22.]15 Puis il vint trouver les gens de Soukkoth et dit : Voici Zébah et Tsalmounna, au sujet desquels vous m'avez outragé, en disant : « Zébah et Tsalmounna sont-ils déjà en ton pouvoir, pour que nous donnions du pain à tes hommes épuisés ? » [V. 6n. – Zébah et Tsalmounna sont-ils déjà en ton pouvoir : litt. la paume (ou la main) de Zébah et Tsalmounna (est-elle) maintenant dans ta main...]16 Alors il prit les anciens de la ville, ainsi que des épines du désert et des ronces, pour corriger les gens de Soukkoth. [pour corriger... : litt. et il fit connaître en (ou par) elles (ou eux) ; des versions anciennes semblent avoir lu ici le même verbe qu'au v. 7n. Certains mss de LXX précisent et les écorcha.]17 Il démolit aussi la tour de Penouel et tua les gens de la ville.
18 Puis il demanda à Zébah et à Tsalmounna : Comment étaient les hommes que vous avez tués au Tabor ? Ils répondirent : Ils étaient comme toi ; chacun avait l'air d'un fils de roi. [Zébah / Tsalmounna v. 5n. – Tabor 4.6n ; allusion obscure : les frères de Gédéon semblent avoir été exécutés en raison de leur rang.]19 Il dit alors : C'étaient mes frères, les fils de ma mère. Par la vie du SEIGNEUR, si vous les aviez laissés vivre, je ne vous tuerais pas ! [fils de ma mère Gn 43.29 ; Dt 13.7 ; Ct 8.1. – Sur la vengeance des proches parents, cf. Gn 4.14s,23s ; Nb 35.19-34 ; Jos 20.1-3 ; 2S 3.27,30 ; 14.7 ; 21.1-9.]20 Puis il dit à Yéter, son premier-né : Tue-les ! Mais le jeune homme ne tira pas son épée, car il avait peur : ce n'était encore qu'un jeune homme. [Tue-les ! litt. lève-toi, tue-les !]21 Zébah et Tsalmounna dirent : Exécute-nous toi-même ! Car tel est l'homme, telle est sa force. Ainsi Gédéon tua Zébah et Tsalmounna. Il prit ensuite les croissants qui étaient aux cous de leurs chameaux. [Exécute-nous... Gédéon tua... : litt. lève-toi toi-même et frappe-nous !... Gédéon se leva et tua... – tel est l'homme... : sans doute une sorte de proverbe ; certains mss de LXX portent ta force à toi est celle d'un homme ; cf. v. 18 ; 6.14 ; les Madianites demandent à être exécutés rapidement par Gédéon en personne. – les croissants : probablement des amulettes ; cf. v. 26.]
Fin de la vie de Gédéon
22 Les hommes d'Israël dirent à Gédéon : Sois notre maître, toi, puis ton fils, puis le fils de ton fils ; car tu nous as sauvés de la main de Madiân. [Cf. 9.2,17. – Sois notre maître : autre traduction domine sur nous ; cf. Gn 1.18n ; de même au v. 23 ; 9.2.]23 Gédéon leur dit : Je ne serai pas votre maître, ni moi ni mon fils ; c'est le SEIGNEUR (YHWH) qui sera votre maître. [1S 8.6s ; 12.12.]
24 Gédéon leur dit : Je vais vous faire une demande : donnez-moi chacun un anneau de votre butin. (Les ennemis avaient en effet des anneaux d'or, car ils étaient Ismaélites.) [Cf. Gn 35.2-4 ; Ex 32.2s ; Nb 31.50 ; 2S 8.11s. – Les ennemis avaient : litt. ils avaient. – Ismaélites semble être ici un terme générique pour désigner les peuples nomades ; cf. Gn 37.25-28 ; 39.1.]25 Ils dirent : Nous les donnerons volontiers. Ils étendirent donc un manteau sur lequel chacun jeta un anneau de son butin. [un manteau : litt. le manteau.]26 Le poids des anneaux d'or qu'il avait demandés fut de mille sept cents sicles d'or, sans compter les croissants, les pendants d'oreilles et les vêtements de pourpre rouge que portaient les rois de Madiân, et sans compter les colliers qui étaient aux cous de leurs chameaux. [Cf. v. 21. – mille sept cents sicles : plus de 16 kg ; voir mesures, poids et monnaies. – pourpre rouge Ex 25.4n.]27 Gédéon en fit un éphod et le plaça dans sa ville, à Ophra ; là, tout Israël se prostitua avec lui ; ce fut un piège pour Gédéon et pour sa maison. [un éphod : il s'agit sans doute ici, non pas du vêtement de lin (1S 2.18 ; 22.18), mais d'un objet cultuel à usage divinatoire ; peut-être un réceptacle pour les sorts sacrés, cf. 17.5 ; 18.14-20 ; 1S 2.28 ; 14.3 ; 21.9s ; 23.6,9 ; 30.7 ; Os 3.4 ; voir aussi Ex 25.7+. – se prostitua avec lui (litt. derrière lui) : au figuré, la prostitution peut évoquer l'idolâtrie ; cf. 2.17+. – piège 2.3+.]
28 Madiân fut humilié devant les Israélites et ne releva plus la tête. Le pays fut tranquille pendant quarante ans, pendant les jours de Gédéon. [3.11+,30.]
29 Yeroub-Baal, fils de Joas, s'en retourna et resta chez lui. [Yeroub-Baal 6.32n ; 9.1.]30 Gédéon eut soixante-dix fils, tous issus de lui, car il avait beaucoup de femmes. [soixante-dix fils 9.2,5,24,26 ; 2R 10.1. – tous issus de lui : litt. sortis de sa cuisse, cf. Gn 46.26n. – beaucoup de femmes : cf. Dt 17.17.]31 Sa concubine, qui était à Sichem, lui donna aussi un fils qu'il appela du nom d'Abimélek. [Sa concubine (19.1n)... à Sichem : il existait apparemment un type d'union où la femme demeurait dans la maison de son père ; cf. chap. 14. – Abimélek signifie mon père est roi ; cf. v. 22s ; 9.1ss.]32 Gédéon, fils de Joas, mourut dans une heureuse vieillesse ; il fut enseveli dans le tombeau de Joas, son père, à Ophra l'Abiezrite. [10.2,5 ; 12.7,10,12,15 ; 16.31 ; 1Ch 29.28. – heureuse vieillesse Gn 15.15n ; 25.8. – Joas... 6.11n.]
33 Lorsque Gédéon fut mort, les Israélites recommencèrent à se prostituer avec les Baals : ils prirent Baal-Berith pour dieu. [Cf. 2.11+,13,17+,19. – Baal-Berith : le Seigneur de l'alliance (9.4,46n), nom du Baal de Sichem (v. 31 ; 9.1ss), peut-être considéré comme garant des alliances et des serments ; une expression très proche en hébreu désigne des alliés en Gn 14.13n.]34 Les Israélites ne se souvinrent pas du SEIGNEUR, leur Dieu, qui les avait délivrés de la main de tous les ennemis qui les entouraient. [Cf. Dt 8.19s ; 1S 12.10s.]35 Ils n'agirent pas non plus avec fidélité envers la maison de Yeroub-Baal, de Gédéon, malgré tout le bien qu'il avait fait à Israël. [malgré : autre traduction selon.]