Vigouroux – Jérémie 8
Châtiment de Jérusalem. Impénitence du peuple juif. Faux sages. Désolation de la Judée. Affliction du prophète. Gémissement de la fille de Sion. Résine et médecins de Galaad.
8 En ce temps-là, dit le Seigneur, on tirera de leurs sépulcres les os des rois de Juda, les os des (de ses) princes, les os des prêtres, les os des prophètes, et les os des habitants de Jérusalem, [8.1-2 Voir Baruch, 2, 24-25.]2 et on les exposera au soleil, à la lune et à toute la milice du ciel, qu’ils ont aimés, qu’ils ont honorés (servis), qu’ils ont suivis, qu’ils ont recherchés, et qu’ils ont adorés. On ne les recueillera pas et on ne les ensevelira pas ; ils seront sur la (face de la) terre comme du (un) fumier. 3 Et tous ceux qui seront restés de cette race très méchante, dans tous les lieux où je les aurai chassés (ai jetés), dit le Seigneur des armées, en quelque lieu qu’ils soient, préféreront la mort à la vie. 4 Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce que celui qui est tombé ne se relève(ra) pas ? et celui qui s’est détourné ne (reviendra-t) revient-il pas ? 5 Pourquoi donc ce peuple de Jérusalem s’est-il détourné de moi avec une aversion (détournement) opiniâtre ? Ils se sont attachés au mensonge, et ils ne veulent pas (n’ont pas voulu) revenir. 6 J’ai été attentif et j’ai écouté : il n’y en a pas un qui parle comme il devrait ; il n’y en a pas un qui fasse pénitence de son péché, en disant : Qu’ai-je fait ? Ils reprennent tous (ont tous suivi) leur course, comme un cheval qui s’élance (avec impétuosité) au combat. 7 Le milan connaît dans le ciel sa saison ; la tourterelle, l’hirondelle et la cigogne observent le temps de leur arrivée ; mais mon peuple n’a pas connu le jugement du Seigneur. [8.7 Dans le ciel ; d’après la température du ciel. ― Son temps ; le temps où il doit quitter les pays froids pour aller dans les pays chauds ; ce que font aussi la tourterelle, l’hirondelle et la cigogne.]8 Comment dites-vous : Nous sommes sages, et la loi du Seigneur (de Dieu) est avec nous ? La plume mensongère des scribes n’a vraiment écrit que le mensonge. [8.8 Style ; instrument dont on se servait pour écrire.]9 Les sages sont confondus (ont été confus), ils sont (ont été) épouvantés, ils sont (ont été) pris ; car ils ont rejeté la parole du Seigneur, et ils n’ont plus aucune sagesse. 10 C’est pourquoi je donnerai leurs femmes à des étrangers, et leurs champs à d’autres héritiers, parce que, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, ils se livrent tous à l’avarice ; depuis le prophète jusqu’au prêtre ils font tous le mensonge. [8.10 Voir Isaïe, 56, 11 ; Jérémie, 6, 13.]11 Et ils entreprenaient à leur confusion de guérir (guérissaient) la blessure de la fille de mon peuple (en ignominie), en disant : La paix, la paix, lorsqu’il n’y avait pas de paix. [8.11 Ils guérissaient, etc. Comparer à Jérémie, 6, 14.]12 Ils sont (ont été) confus, parce qu’ils ont commis des abominations, ou plutôt la confusion même n’a pu les confondre, et ils n’ont pas su rougir. C’est pourquoi ils tomberont avec les mourants (ceux qui sont renversés), ils tomberont au temps de leur châtiment (visitation), dit le Seigneur. [8.12 Ils ont été confus. Voir pour l’explication de ce verset, Jérémie, 6, 15.]13 Je les réunirai tous (Les rassemblant, je les rassemblerai, note), dit le Seigneur ; il n’y a pas de raisin sur les vignes, ni de figues sur le figuier ; les feuilles sont tombées, et ce que je leur avais donné leur a échappé. [8.13 Les rassemblant, je les rassemblerai ; hébraïsme pour, je les rassemblerai entièrement, tous. ― Leur a échappé ; pour aller aux Chaldéens, leurs ennemis.]14 Pourquoi restons-nous assis ? Rassemblez-vous, et entrons dans les villes fortes, et demeurons-y en silence, car le Seigneur notre Dieu nous a réduits au silence, et il nous a donné à boire de l’eau de fiel, parce que nous avons péché contre le Seigneur. [8.14 Voir Jérémie, 9, 15.]15 Nous attendions (avons attendu) la paix, et il n’est venu rien de bon ; (le temps de) la guérison, et voici la frayeur (l’épouvante). [8.15 Voir Jérémie, 14, 19.]16 Depuis Dan on entend le frémissement (roulement) de ses coursiers (chevaux) ; tout le pays est ébranlé par les hennissements de ses chevaux de guerre (combattants) ; ils sont venus, et ils ont dévoré le pays et ce qu’il renferme, la ville et ses habitants. [8.16 Ses chevaux ; c’est-à-dire des chevaux de l’ennemi. ― Dan. Voir Jérémie, 4, 15. ― Hennissements ; mot que l’Ecriture applique quelquefois à l’homme, quoiqu’il exprime le cri ordinaire du cheval. Voir Jérémie, 5, 8 ; 13, 27 ; 31, 7, etc.]17 Car j’enverrai contre vous des serpents, des basilics, contre lesquels il n’y aura pas d’enchantement, et ils vous mordront, dit le Seigneur. [8.17 Contre lesquels il n’y a pas d’enchantement. Le peuple croyait que les charmeurs de serpents pouvaient les empêcher de nuire.]18 Ma douleur est au-dessus de toute douleur ; mon cœur est languissant (triste) au-dedans de moi. [8.18 Ma douleur, etc. Ce sont les paroles du Prophète.]19 Voici que la voix de la fille de mon peuple retentit (me crie) d’une terre lointaine : Le Seigneur n’est-il pas dans Sion ? (ou) Son roi n’est-il plus en elle ? Pourquoi donc m’ont-ils irrité par leurs images sculptées (taillées au ciseau) et par leurs dieux (des vanités) étrangers(ères) ? [8.19 Images taillées au ciseau ; c’est-à-dire idoles. ― Vanités ; autre nom que la Bible donne aux faux dieux pour marquer leur impuissance.]20 La moisson est passée, l’été est fini, et nous n’avons pas été sauvés. 21 A cause de la plaie (du brisement) de la fille de mon peuple je suis brisé et attristé ; l’épouvante (la stupeur) m’a saisi. [8.21 Je suis brisé, etc. C’est le Prophète qui parle.]22 N’y a-t-il pas de baume (résine, note) en Galaad ? ne s’y trouve-t-il pas de médecin ? Pourquoi donc la blessure de la fille de mon peuple n’a-t-elle pas été pansée (fermée) ? [8.22 De résine en Galaad. La résine de Galaad est très célèbre dans l’Ecriture. Voir Jérémie, 46, 11 ; 51, 8 ; Genèse, 37, 25. ― La résine ou baume de Galaad était regardée comme un remède excellent, surtout pour la guérison des blessures.]23 Qui donnera de l’eau à ma tête, et à mes yeux une fontaine de larmes, (?) pour que je pleure jour et nuit les morts de la fille de mon peuple ? (.)