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Bible de Jérusalem – Psaumes 88

PSAUME 88 (87)

Prière du fond de la détresse.d

88 Cantique. Psaume. Des fils de Coré. Du maître de chant. Pour la maladie. Pour l’affliction. Poème. De Hémân l’indigène.

d À cette prière angoissée, comparer les plaintes de Job.

2 Yahvé, Dieu de mon salut,
lorsque je crie la nuit devant toi,
3 que jusqu’à toi vienne ma prière,
prête l’oreille à mes sanglots.

4 Car mon âme est rassasiée de maux
et ma vie est au bord du shéol ;
5 déjà compté comme descendu dans la fosse,
je suis un homme fini :

6 congédiée chez les morts,
pareil aux tués
qui gisent dans la tombe,
eux dont tu n’as plus souvenir
et qui sont retranchés de ta main.

e Ou « libéré » (grec) dans la tombe, le serviteur est libéré de son maître, cf. Jb 3.19. Ainsi en va-t-il du pauvre affligé il n’a plus de relations avec Dieu.

7 Tu m’as mis au tréfonds de la fosse,
dans les ténèbres, dans les abîmes ;
8 sur moi pèse ta colère,
tu déverses toutes tes vagues.

Pause.

9 Tu as éloigné de moi mes compagnons,
tu as fait de moi une horreur pour eux ;
je suis enfermé et ne puis sortir,
10 mon œil est usé par le malheur.
Je t’appelle, Yahvé, tout le jour,
je tends les mains vers toi :

11 « Pour les morts fais-tu des merveilles,
les ombres se lèvent-elles pour te louer ?

Pause.

12 Parle-t-on de ton amour dans la tombe,
de ta vérité au lieu de perdition ?f

f En hébr. « Abaddôn », Jb 26.6 ; 28.22 ; Pr 15.11 ; Ap 9.11.

13 Connaît-on dans la ténèbre tes merveilles
et ta justice au pays de l’oubli ? »

14 Et moi, je crie vers toi, Yahvé,
le matin, ma prière te prévient ;
15 pourquoi, Yahvé, repousses-tu mon âme,
caches-tu loin de moi ta face ?

16 Malheureux et mourant dès mon enfance,
j’ai enduré tes effrois, je suis à bout ;g

g « je suis à bout » ’apugah conj. ; cf. Ps 77.3 ; ’apunah hébr., inintelligible.

17 sur moi ont passé tes colères,
tes épouvantes m’ont réduit à rien.h

h « m’ont réduit à rien » çimmetûnî conj. ; çimmetûtûnî hébr., inintelligible. — Ces deux fautes sont probablement des retouches, visant à édulcorer un texte choquant par son pessimisme.

18 Elles me cernent comme l’eau tout le jour,
se referment sur moi toutes ensemble.
19 Tu éloignes de moi amis et proches ;
ma compagnie, c’est la ténèbre.

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