Vigouroux – Ézéchiel 9
Sept hommes paraissent ; l’un est envoyé marquer d’un signe tous ceux qui gémissent des désordres de Jérusalem ; les six autres ont ordre d’exterminer tous ceux qui ne seront pas marqués de ce signe. Exécution de cet ordre.
9 Puis il cria d’une voix forte à mes oreilles, en disant : Ceux qui doivent visiter la ville approchent, et chacun tient dans sa main un instrument de mort (meurtre). [9.1 Les visitations ; hébraïsme, pour punitions châtiments. ― Un instrument de meurtre ; l’hébreu porte l’instrument de sa perte ; c’est-à-dire que chacun porte en lui-même la cause de sa propre ruine. Ceci semble prouver qu’au lieu de unusquique, il faudrait lire dans la Vulgate uniuscujusque, comme au verset 2.]2 Et voici que six hommes venaient du côté de la porte supérieure qui regarde vers l’aquilon, et chacun avait à la main un (l’) instrument de mort ; il y avait aussi, au milieu d’eux, un homme vêtu de lin, et portant une écritoire de scribe à sa ceinture ; ils entrèrent, et se tinrent près de l’autel d’airain. [9.2 Six hommes, etc. Ces six hommes figurent les Chaldéens qui devaient venir dans la Judée par le nord (voir Jérémie, 1, 13-14). ― La porte supérieure ; la porte des prêtres, dont le parvis était, en effet, plus élevé que celui du peuple. ― L’instrument de la mort de chacun (uniuscujusque). Voir le verset précédent. ― Un homme aussi, etc. Ce septième homme, vêtu de lin, comme l’était le grand-prêtre à la fête de l’expiation (voir Lévitique, 16, 4), était un messager de paix et de miséricorde. ― A ses reins. On portait à la ceinture une sorte d’écritoire dans laquelle on réunissait tous les petits ustensiles nécessaires pour écrire ; usage qui s’est conservé en Orient. L’écriture de cet homme devait servir à marquer les Israélites qui seraient épargnés. ― L’autel d’airain ; l’autel des holocaustes, placé dans le parvis des prêtres, sur lequel on offrait les sacrifices sanglants.]3 Et la gloire du Dieu d’Israël s’éleva de dessus le chérubin sur lequel elle était, et vint au seuil de la maison du Seigneur ; et elle appela l’homme vêtu de lin, et qui avait l’écritoire de scribe à la ceinture. [9.3 ; 9.6 La maison (domus) ; c’est-à-dire le temple.]4 Et le Seigneur lui dit : Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et marque un thau sur le front des hommes qui gémissent et qui sont dans le deuil (souffrent) à cause de toutes les abominations qui se font au milieu d’elle. [9.4 Voir Exode, 12, 7 ; Apocalypse, 7, 3. ― Thau est la dernière lettre de l’alphabet hébreu ; il avait originairement la forme d’une croix, qui, chez les Egyptiens, était le symbole de la vie. Ainsi, au moins dans le moral et figuré, ce thau marquerait la croix du Sauveur, signe de la rédemption. Le texte hébreu porte à la lettre : Marque une marque ; et les versions grecque, chaldaïque, syriaque et arabe ont rendu unanimement le mot thau par signe, marque.]5 Et il dit aux autres, ainsi que je l’entendis : Passez à travers la ville après lui, et frappez ; que votre œil n’épargne pas, et soyez sans pitié. 6 Tuez et exterminez le vieillard, le jeune homme et la jeune fille (vierge), la femme et le petit enfant, mais ne tuez pas ceux sur lesquels vous verrez le thau, et commencez par mon sanctuaire. Ils commencèrent donc par les anciens qui étaient devant la maison. [9.6 Les anciens ; probablement les vingt-cinq mentionnés à Ezéchiel, 8, 16.]7 Et il leur dit : Souillez la maison et remplissez les parvis de cadavres ; puis sortez. Ils sortirent, et ils frappèrent ceux qui étaient dans la ville. 8 Et après ce carnage, je demeurai là, et je me jetai la face contre terre, et je dis en criant : Hélas ! hélas ! hélas ! Seigneur Dieu ; perdrez-vous donc tous les restes d’Israël, en répandant votre fureur sur Jérusalem ? 9 Et il me dit : L’iniquité de la maison d’Israël et de Juda est excessive ; le pays est rempli de sang, et la ville est remplie d’apostasie ; car ils ont dit : Le Seigneur a abandonné (délaissé) le pays, et le Seigneur ne voit pas. 10 C’est pourquoi mon œil n’épargnera pas, et je serai sans pitié ; je ferai retomber leur(s) œuvres (voie) sur leurs têtes. [9.10 Leur voie ; leur conduite ; c’est-à-dire je ferai tomber sur eux les maux qu’ils ont mérités par leur conduite.]11 Et voici, l’homme vêtu de lin, et qui avait l’écritoire à la ceinture (son dos), fit cette réponse : J’ai fait ce que vous m’avez commandé. [9.11 A son dos ; dans l’hébreu, à ses reins. Comparer aux versets 2 et 3.]