9 La première alliance a eu sans doute des ordonnances relatives au culte, et un sanctuaire temporel.
2 Car dans le tabernacle il y avait une première partie où étaient le chandelier, la table et les pains de proposition ; et cette partie s'appelait le saint.
3 Après le second voile* était le tabernacle, appelé le saint des saints,
Ce second voile était celui qui séparait la première partie du tabernacle, appelée sancta ou lieu saint, de l'autre, qui était appelée le saint des saints ; car il y avait un premier voile qui séparait l'entrée du tabernacle, même d'avec le parvis extérieur, où était l'autel des holocaustes. (Exode, XXVI, 36.)
4 Où il y avait un encensoir d'or, et l'arche de l'alliance couverte d'or de tous côtés, dans laquelle était une urne d'or pleine de manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les deux tables de l'alliance.
5 Au-dessus de l'arche étaient des chérubins pleins de gloire, qui couvraient le propitiatoire de leurs ailes. Mais ce n'est pas ici le lieu d'en parler en détail.
6 Or, ces choses ainsi disposées, les prêtres entraient en tout temps dans le premier tabernacle, lorsqu'ils exerçaient les fonctions du ministère sacré ;
7 Mais le pontife seul entrait dans le second une fois l'année, non sans y porter du sang, qu'il offrait pour ses propres ignorances* et pour celles du peuple ;
Ce mot ignorances comprend toutes sortes de péchés volontaires ou involontaires. Le sens de ce mot est clairement déterminé Lévit., IV, V et XXII.
8 Le Saint-Esprit montrant par là que l'entrée du vrai sanctuaire n'était pas encore ouverte*, tant que le premier tabernacle subsistait ;
Le ciel était fermé ; nul n'y est entré qu'après Jésus-Christ.
9 Ce qui est une image de ce qui se passait en ce temps-là, où l'on offrait des dons et des victimes qui ne pouvaient purifier la conscience de ceux qui rendaient à Dieu ce culte,
10 Puisqu'il ne consistait qu'en des viandes, en des breuvages, en diverses ablutions et en cérémonies charnelles, établies jusqu'au temps où la loi serait corrigée.
11 Mais Jésus-Christ, le Pontife des biens futurs, étant venu dans le monde, est entré une fois dans le sanctuaire, par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est point de la main de l'homme, c'est-à-dire qui n'est point de cette création* ;
Ce tabernacle est le corps de Jésus-Christ, son humanité sainte, qui n'a point été formée de la manière ordinaire, mais qui est l'œuvre du Saint-Esprit.
12 Et il y est entré, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle.
13 Car si le sang des boucs et des taureaux, et l'aspersion de l'eau mêlée avec la cendre d'une génisse, sanctifie ceux qui ont été souillés en leur donnant une pureté extérieure et charnelle,
14 Combien plus le sang de Jésus-Christ, qui, par le Saint-Esprit, s'est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour nous faire rendre un vrai culte au Dieu vivant !
15 C'est pourquoi il est le médiateur du testament nouveau, en sorte que, par la mort qu'il a soufferte pour expier les prévarications qui se commettaient sous le premier testament, ceux qui sont appelés de Dieu reçoivent l'héritage éternel qu'il leur a promis.
16 Car, où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ;
17 Parce que le testament devient valide par la mort, et il n'a point encore de force tant que le testateur est vivant.
18 De là vient que même le premier ne reçut pas sa confirmation sans effusion de sang.
19 Car Moïse, ayant lu devant tout le peuple les ordonnances de la loi, prit du sang des veaux et des boucs avec de l'eau, de la laine teinte en écarlate, et de l'hysope, et il en jeta sur le livre même et sur tout le peuple,
20 En disant : Ceci est le sang du testament que Dieu a fait en votre faveur.
21 Il aspergea pareillement avec le sang le tabernacle et tous les vases qui servaient au culte de Dieu ;
22 Et, selon la loi, on purifie presque tout avec le sang, et il n'y a point de péché remis sans effusion de sang*.
Cette grande loi de l'expiation par le sang est aussi ancienne que la chute de l'homme, et on la trouve établie chez tous les peuples. Quoiqu'elle ait reçu son parfait accomplissement au Calvaire, elle ne cesse point de s'accomplir sur nos autels dans le sacrifice eucharistique, où la sainte victime continue de s'immoler d'une manière différente, mais très réelle, pour le salut du monde. C'est toujours le même sang divin, sang lequel il n'y a pas de propitiation.
23 Il était donc nécessaire que ce qui n'était que la figure des choses célestes fût purifié par le sang des animaux, mais que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des victimes plus excellentes que les premières.
24 Car ce n'est point dans ce sanctuaire fait de main d'homme, et qui n'était que la figure du véritable, que Jésus-Christ est entré, mais dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu,
25 Non pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois, ainsi que le grand prêtre entre tous les ans dans le sanctuaire avec du sang qui n'est pas le sien ;
26 Autrement il aurait fallu que Jésus-Christ eût souffert la mort plusieurs fois depuis la création du monde ; au lieu qu'il n'a paru qu'une fois vers la fin des siècles, pour abolir le péché en s'offrant lui-même pour victime*.
Dans le sacrifice de la messe, il n'y a ni une nouvelle victime, ni une nouvelle mort, ni une nouvelle expiation, mais une effusion continuelle de la même grâce et une application non interrompue des mêmes mérites.
27 Et comme il est arrêté que les hommes meurent une fois, et qu'ensuite ils sont jugés,
28 De même aussi Jésus-Christ a été offert une fois pour effacer les péchés d'un grand nombre* ; et la seconde fois il apparaîtra non pour expier le péché, mais pour sauver ceux qui l'attendent.
Les péchés de tous, si l'on considère l'intention et la dignité de la victime ; mais tous ne se mettent pas en état de recevoir l'application de ses mérites.