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Bible en français courant – Ésaïe 9

Un enfant nous est né

9 Le peuple qui marche dans la nuit
voit une grande lumière.
Sur ceux qui vivent
au pays des ténèbres,
une lumière se met à luire.

2 Seigneur, tu fais grandir la nation,
tu rends sa joie immense.
On se réjouit en ta présence
comme on se réjouit à la moisson,
comme on crie de joie
en partageant le butin.

3 Ainsi que tu le fis autrefois,
quand tu mis les Madianites en déroutek,
tu brises aujourd'hui
le joug de l'oppression
qui pèse sur ton peuple,
la barre qui écrase ses épaules,
le gourdin dont on le frappe.

[k Allusion à la victoire de Gédéon (Jug 6—7).]

4 Et toute botte ennemie martelant le sol,
tout manteau roulé taché de sangl
s'enflamment et deviennent la proie du feu.

[l bottes et manteau roulé faisaient partie de l'équipement du soldat assyrien.]

5 Car un enfant nous est né,
un fils nous est donné.
Dieu lui a confié l'autorité.
On lui donne ces titres :
Conseiller merveilleux,
Dieu fort, Père pour toujours,
Prince de la paix.

6 Il doit étendre son autorité
et assurer une paix sans fin.
Il occupera le siège royal de David
et régnera sur son empire,
pour l'affermir et le maintenir
en établissant le droit
et l'ordre de Dieu,
dès à présent et pour toujoursm.
Voilà ce que fera le Seigneur de l'univers
dans son ardent amour.

[m Il a mission d'étendre son autorité : hébreu peu clair, traduction incertaine. — V. 6 : voir Luc 1.32-33.]

Le poing menaçant du Seigneur

(Voir 5.25)

7 Le Seigneur a lancé une parole
contre les descendants de Jacob,
elle est tombée sur le royaume d'Israëln.

[n le royaume d'Israël ou royaume du Nord était séparé du royaume de Juda depuis environ 200 ans (voir 1 Rois 12).]

8 Tout le monde est au courant,
tout le royaume d'Éfraïm
et la population de Samarieo.
Le cœur gonflé d'orgueil,
ces gens disaient :

[o Éfraïm : voir 7.2 et la note. — Samarie : capitale du royaume d'Israël au temps d'Ésaïe.]

9 « Les murs de briques sont tombés,
mais nous les rebâtirons
en pierres de taille !
Les poutres en bois de sycomore
ont été abattues,
mais nous les remplacerons
par des poutres de cèdre ! »

10 Alors, contre Israël, le Seigneur
a donné l'avantage
aux ennemis de Ressinp ;
il a excité leurs adversaires,

[p C'est-à-dire aux Assyriens, d'après 2 Rois 16.8-9. — Ressin : voir 7.1.]

11 les Syriens par-devant,
les Philistins par-derrière.
Et ceux-ci ont dévoré
Israël à belles dents.
Mais la colère du Seigneur
ne cesse pas pour autant,
et son poing reste menaçant.

12 Ainsi Dieu a frappé son peuple.
Malgré cela Israël
n'est pas revenu à son Dieu,
il ne s'est pas tourné
vers le Seigneur de l'univers.

13 Alors, en un seul jour,
le Seigneur a tranché dans le vif
du haut en bas d'Israël,

14 fauchant les conseillers,
les dignitaires — c'est le haut —
et les faux prophètes — le bas —.

15 Les dirigeants ont égaré ce peuple,
et ceux qu'ils dirigeaient
ont pris le mauvais cheminq.

[q ont pris le mauvais chemin : certains interprètent ont été engloutis.]

16 C'est pourquoi le Seigneur
n'épargne pasr leurs jeunes gens,
il reste sans pitié
pour leurs orphelins et leurs veuves.
Car ce sont tous des infidèles,
des gens qui font le mal ;
tout ce qu'ils disent est infâme.
Mais la colère du Seigneur
ne cesse pas pour autant,
et son poing reste menaçant.

[r n'épargne pas : sens probable appuyé par le principal manuscrit d'Ésaïe trouvé à Qumrân ; texte traditionnel ne se réjouit pas.]

17 Oui, la méchanceté flambe
comme un feu d'épines et de ronces,
qui communique l'incendie
aux fourrés de la forêt,
et fait monter vers le ciel
des tourbillons de fumée.

18 Sous l'effet de la colère
du Seigneur de l'univers,
le pays est en flammess ;
on dirait que son peuple
devient la proie du feu.
Personne n'épargne son prochain :

[s est en flammes : le sens exact du verbe hébreu correspondant est incertain ; il est interprété ici d'après les anciennes versions grecque et araméenne ; d'autres versions anciennes ont compris est ébranlé ou est dévasté.]

19 on taille un morceau à droite,
sans cesser d'avoir faim ;
on en dévore un autre à gauche,
sans pouvoir se rassasier.
Chacun s'attaque à son prochaint :

[t Selon l'interprétation des anciennes versions grecque et araméenne ; hébreu chacun dévore la chair de son bras.]

20 la tribu de Manassé
s'en prend à celle d'Éfraïm,
celle-ci à Manassé,
et tous deux ensemble à Juda.
Mais la colère du Seigneur
ne cesse pas pour autant,
et son poing reste menaçant.

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