Nouvelle Bible Segond – Matthieu 9
Jésus guérit un paralytique
Mc 2.1-12 ; Lc 5.17-25
9 Il monta dans un bateau, traversa la mer et se rendit dans sa ville.[Il s'agit de la mer de Galilée ou lac de Tibériade et de la ville de Capharnaüm 4.13n ; 17.24ss ; Jn 2.12.]
2 On lui amena un paralytique couché sur un lit. Voyant leur foi, Jésus dit au paralytique : Courage, mon enfant ! Tes péchés sont pardonnés. [Voyant leur foi 8.13+ ; 23.23n ; Ac 3.4,16 ; 14.9. – Courage v. 22 ; 14.27 ; Jn 16.33 ; Ac 23.11. – péchés... pardonnés Lc 7.48ss ; Jn 5.14 ; Ac 13.38.]3 Quelques scribes se dirent alors : Il blasphème. [scribes 7.29 ; 8.19+. – Il blasphème 26.65 ; Jn 10.33,36.]4 Jésus, qui voyait leurs pensées, dit : Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées ? [12.25 ; Jr 17.10 ; Za 8.17 ; Lc 5.22 ; Jn 2.25. – avez-vous de mauvaises pensées : litt. pensez-vous des choses mauvaises dans vos cœurs.]5 Qu'est-ce qui est le plus facile, de dire : « Tes péchés sont pardonnés », ou de dire : « Lève-toi et marche ! » 6 Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a l'autorité sur la terre pour pardonner les péchés – il dit alors au paralytique : Lève-toi, prends ton lit et retourne chez toi. [Fils de l'homme 8.20n. – l'autorité... pour ou le pouvoir, le droit... de, cf. 7.29 ; 8.9n. – Jn 5.8s,22.]7 L'homme se leva et s'en alla chez lui. 8 En voyant cela, les foules, saisies de crainte, glorifièrent Dieu qui a donné aux humains une telle autorité.[saisies de crainte : cf. 17.6 ; 27.54. – glorifièrent 15.31 ; Lc 7.16. – aux humains : cf. 16.19 ; 18.18.]
Le repas avec les pécheurs
Mc 2.13-17 ; Lc 5.27-32
9 En passant plus loin, Jésus vit un homme appelé Matthieu assis au bureau des taxes. Il lui dit : Suis-moi. Celui-ci se leva et le suivit.[Matthieu : Lévi selon Mc 2.14. – Suis-moi 8.22+.]
10 Comme il était à table, dans la maison, beaucoup de collecteurs des taxes et de pécheurs étaient venus prendre place avec Jésus et ses disciples. [dans la maison / collecteurs des taxes... Mc 2.15n. – pécheurs : ce terme peut désigner soit des non-Juifs, soit des Juifs qui ne respectaient pas toutes les prescriptions de la Loi ; à l'époque de Mt, les pharisiens appelaient ainsi tous ceux qui ne suivaient pas leurs traditions (cf. 11.19// ; Lc 15.2 ; 19.7 ; 1Co 5.9-11 ; Ga 2.15).]11 Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les collecteurs des taxes et les pécheurs ?[maître : au sens d'enseignant.]
12 Jésus, qui avait entendu, dit : Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. [Jésus : litt. lui.]13 Allez apprendre ce que signifie : Je veux la compassion et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.[Je veux la compassion et non le sacrifice 12.7 ; 1S 15.22 ; Os 6.6 ; Pr 21.3 ; Hé 10.5. Cf. Evangile des ébionites (Epiphane, Panarion, 30,16,4s) : « Je suis venu abolir les sacrifices, et si vous ne vous détournez pas du sacrifice, la Colère ne se détournera pas de vous. » – justes / pécheurs : cf. 18.11n ; 21.31 ; Lc 19.10 ; 1Tm 1.15.]
Jésus et le jeûne
Mc 2.18-22 ; Lc 5.33-39
14 Alors les disciples de Jean viennent lui demander : Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons souvent ? [disciples de Jean le Baptiseur, 11.18-19//. – pharisiens Lc 18.12. – souvent : cette précision est absente de certains mss. Sur le jeûne, voir 6.16+.]15 Jésus leur répondit : Les amis du marié peuvent-ils être en deuil tant que le marié est avec eux ? Les jours viendront où le marié leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. [amis du marié : litt. fils de la salle des noces (cf. 22.2-14) ou de la chambre nuptiale. Voir Mc 2.19n ; Jn 3.29n. – marié... enlevé / jeûneront 26.11// ; 2S 1.12 ; Es 53.8 ; Lc 17.22 ; Jn 13.33 ; 16.20-22.]16 Personne ne raccommode un vieux vêtement avec un morceau de drap neuf, car la pièce tire sur le vêtement et il en résulte une déchirure pire. [neuf : litt. non foulé ; cf. Rm 6.4 ; 7.6 ; 2Co 5.17. – pièce : le mot ainsi traduit est apparenté au verbe qui signifie remplir (5.17n) ; il a sans doute ici le sens de complément (pièce rapportée). Mais il a le plus souvent une autre acception, celle de plénitude (Jn 1.16). – déchirure : c'est du terme grec ainsi traduit que vient notre mot schisme.]17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues ; on met le vin nouveau dans des outres neuves, et l'ensemble se conserve.[Cf. Jb 32.19. L'adjectif ici traduit par nouveau évoque l'idée de jeunesse, tandis que le mot rendu par neuves s'applique plutôt, en général, à quelque chose d'inédit (13.52) ou qui n'a jamais été utilisé (27.60). – éclatent : litt. se déchirent, même verbe en 7.6 (lacérer).]
La femme qui touche le vêtement de Jésus et la jeune fille rappelée à la vie
Mc 5.21-43 ; Lc 8.40-56
18 Tandis qu'il leur disait cela, un chef arriva ; il se prosternait devant lui et disait : Ma fille est morte il y a un instant, mais viens, pose ta main sur elle, et elle vivra. [chef : le même mot (aussi v. 23 ; 20.25) sera traduit par prince au v. 34 ; on le retrouve en Lc 18.18. D'après les parallèles synoptiques il s'agit ici du président de la synagogue. – se prosternait 2.2n ; voir culte. – pose ta main : cf. Mc 7.32n. Sur l'imposition des mains, cf. Mt 19.13 ; Mc 6.5 ; 8.23,25 ; 16.18 ; Lc 4.40 ; 13.13 ; Ac 6.6+ ; 9.12,17 ; 28.8 ; cf. Apocryphe de la Genèse (Qumrân) 20.29 : « J'imposai mes mains sur sa tête, et la plaie fut écartée de lui, et l'esprit mauvais fut chassé loin de lui, et il vécut. » – Cf. Jn 11.22.]19 Jésus se leva et le suivit avec ses disciples.[8.7.]
20 Alors une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement, [perte de sang Lv 15.25ss. – toucha Mc 3.10 ; Lc 6.19 ; Ac 19.12. – frange : autre traduction possible houppe ; 14.36// ; 23.5+ ; dans LXX, le mot grec correspondant traduit le terme hébreu rendu par houppe en Nb 15.38s, (cf. Dt 22.12), mais aussi celui qui désigne le pan du vêtement en Za 8.23.]21 car elle se disait : Si seulement je touche son vêtement, je serai sauvée ! [sauvée, c.-à-d., en l'occurrence, guérie ; cf. v. 22 ; 1.21 ; 8.25 ; 10.22 ; 14.30 ; 16.25 ; 18.11n ; 19.25 ; 24.13,22 ; 27.40,42,49 ; voir aussi Lc 7.50 ; Jc 5.15.]22 Jésus se retourna ; la voyant, il dit : Courage, ma fille ! Ta foi t'a sauvée. Et la femme fut sauvée dès ce moment même.[8.13n.]
23 Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef et qu'il vit les joueurs de flûte et la foule agitée, [Cf. 11.17 ; 2Ch 35.25. On jouait en particulier de la flûte à l'occasion d'un deuil, pour accompagner les chants funèbres ; outre les amis de la famille, des musiciens professionnels étaient présents dans de telles occasions.]24 il dit : Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte : elle dort. Eux se moquaient de lui. [Jn 11.11-14 ; Ac 20.10.]25 Quand la foule eut été chassée, il entra, saisit la jeune fille par la main, et la jeune fille se réveilla. [8.15+ ; 2R 4.33 ; Ac 9.40. – chassée ou renvoyée : même verbe v. 33s,38n (envoyer). – se réveilla ou se leva, cf. Mc 5.41n.]26 Le bruit s'en répandit dans tout ce pays-là.[V. 31 ; 4.24 ; Lc 4.13,37// ; 5.15 ; 7.17.]
Jésus guérit deux aveugles
Cf. Mt 20.29-34//
27 Comme Jésus passait plus loin, deux aveugles le suivirent en criant : Aie compassion de nous, Fils de David ! [deux aveugles : cf. 20.29-34//. – Aie compassion 5.7n ; 15.22 ; 17.15 ; 20.30-31// ; Ps 86.3 ; Lc 17.13. – Fils de David 1.1 ; 12.23 ; 15.22 ; 21.9 ; 22.42 ; Mc 10.47n.]28 Lorsqu'il arriva à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit : Croyez-vous que je puisse faire cela ? – Oui, Seigneur, lui répondirent-ils. [Mc 9.22-24 ; Jn 9.35. – Croyez-vous : un terme apparenté est traduit par foi au v. 29.]29 Alors il leur toucha les yeux en disant : Qu'il vous advienne selon votre foi ! [V. 2+ ; 8.13+.]30 Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus, s'emportant contre eux, leur dit : Prenez garde que personne ne le sache ! [Cf. 8.4+. – s'emportant contre eux : autres traductions réagissant vivement à leur égard ; les grondant ; leur parlant sévèrement ; voir Mc 1.43nss ; Jn 11.33n.]31 Mais, à peine sortis, ils se mirent à parler de lui dans tout le pays.[V. 26+ ; Ps 66.16 ; Ac 4.20.]
Jésus guérit un démoniaque muet
Lc 11.14-15 ; cf. Mt 12.22-24//
32 Comme ils s'en allaient, on lui amena un démoniaque muet. [Cf. 12.22-30 ; Lc 11.14. – démoniaque 4.24n. – muet ou sourd-muet, même possibilité en 11.5 ; cf. 15.30.]33 Le démon chassé, le muet parla. Et les foules, étonnées, disaient : Jamais rien de semblable ne s'est vu en Israël. [8.10n,27+ ; Mc 2.12 ; 7.37.]34 Mais les pharisiens disaient : C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons ![pharisiens v. 11,14 ; cf. 3.7 ; 5.20. – Cf. 10.25 ; 12.24-30 ; 21.23 ; Mc 3.22. Le mot traduit ici par prince a été rendu ailleurs par chef (v. 18) et peut s'appliquer à tous ceux qui ont un rang d'autorité (cf. 20.25).]
Jésus et les foules
Mc 6.6 ; Lc 8.1
35 Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il enseignait dans leurs synagogues, proclamait la bonne nouvelle du Règne et guérissait toute maladie et toute infirmité.[4.23+ ; 11.1.]
Mc 6.34 ; cf. Lc 10.2
36 A la vue des foules, il fut ému, car elles étaient lassées et abattues, comme des moutons qui n'ont pas de berger. [il fut ému : le texte grec précise à leur sujet ; le verbe qui apparaît ici est dérivé du mot qui désigne au sens propre les entrailles (les intestins en Ac 1.18) et représente le siège des émotions et des sentiments (Lc 1.78n ; 2Co 6.12n ; 7.15 ; Ph 1.8n ; 2.1 ; Phm 7n,12,20 ; 1Jn 3.17n) ; au figuré, il évoque la compassion, la pitié, la tendresse ou l'affection 14.14// ; 15.32// ; 20.34 ; cf. 5.7n ; Mc 1.41// ; Hé 4.15. – moutons... 10.6+ ; 26.31// ; Nb 27.17 ; 1R 22.17 ; 2Ch 18.16 ; cf. Es 13.14 ; 53.6 ; Jr 50.6 ; Ez 34.4ss ; Ps 119.176 ; 1P 2.25.]37 Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. [Jn 4.35 ; Ap 14.15. Evangile selon Thomas 73 : « Jésus a dit : “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le Seigneur, pour qu'il envoie des ouvriers pour la moisson.” »]38 Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. [Priez 2Th 3.1. – maître ou seigneur. – Le mot traduit ici par envoyer, qui signifie litt. lancer (c'est lui qui est traduit chasser en 10.1), diffère de celui (10.5,16 ; 15.24) qui donnera le nom « apôtre » (== « envoyé », 10.2). Cf. Jn 17.18 ; 20.21 ; Rm 10.15.]