90 Prière. De Moïse, homme de Dieu.t
Seigneur, tu as été pour nous
un refugeu d’âge en âge.
s Prière d’un sage pénétré des Écritures (allusions à Gn, Jb, Dt), qui médite sur la faiblesse humaine et la brièveté de la vie écourtée par le péché.
t Ce est le seul qui soit attribué à Moïse, peut-être à cause de ses contacts avec Gn et Dt 32.
u « refuge » grec ; « demeure » hébr.
2 Avant que les montagnes fussent nées,
enfantés la terre et le monde,
de toujours à toujours tu es Dieu.
3 Tu fais revenir le mortel à la poussière
en disant : « Revenez, fils d’Adam ! »
4 Car mille ans sont à tes yeux
comme le jour d’hier qui passe,
comme une veille dans la nuit.
5 Tu les submerges de sommeil,
ils seront le matin comme l’herbe qui pousse ;
6 le matin, elle fleurit et pousse,
le soir, elle se flétrit et sèche.
7 Par ta colère, nous sommes consumés,
par ta fureur, épouvantés.
8 Tu as mis nos torts devant toi,
nos secrets sous l’éclat de ta face.
9 Sous ton courroux tous nos jours déclinent,
nous consommons nos années comme un soupir.v
v Le syr. a compris « comme une araignée », que grec et Vulg. ajoutent.
10 Le temps de nos années, quelque soixante-dix ans,
quatre-vingts, si la vigueur y est ;
mais leur grand nombre n’est que peine et mécompte,
car elles passent vite, et nous nous envolons.
11 Qui sait la force de ta colère
et, te craignant, connaît ton courroux ?
12 Fais-nous savoir comment compter nos jours,
que nous venions de cœur à la sagesse !w
w De la connaissance de la fragilité humaine procède la sagesse, qui est crainte de Dieu, Pr 1.7.
13 Reviens, Yahvé ! Jusques à quand ?
Prends en pitié tes serviteurs.x
x Les vv. 14-17 vont étendre à tout Israël la méditation et la prière dont l’objet était l’homme seul.
14 Rassasie-nous de ton amour au matin,
nous serons dans la joie et le chant tous les jours.
15 Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connûmes le malheur.
16 Paraisse ton œuvre pour tes serviteurs,
ta splendeur soit sur leurs enfants !
17 La douceur du Seigneur soit sur nous !
Confirme l’ouvrage de nos mains !y
y L’hébr. ajoute « notre Dieu » après « Seigneur » et, à la fin, « sur nous et confirme l’ouvrage de nos mains », doublet.