chapitre précédent retour chapitre suivant

Amiot-Tamisier – 1 Jean 3

LES ENFANTS DE DIEU ♦ ILS DOIVENT ÊTRE SAINTS ET PRATIQUER LA CHARITÉ

3 Voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ; et nous le sommes en effet, Voilà pourquoi le monde ne nous connaît pas, car il ne l'a pas connu. [1-2. Immensité de l'amour du Père qui fait véritablement de nous ses enfants. La transformation merveilleuse de l'âme qui résulte de la filiation divine recevra son achèvement dans la vie glorieuse.] 2 Mes bien-aimés, nous sommes dès maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Mais nous savons que lorsque s'en fera la Manifestation nous Lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. 3 Quiconque a cette espérance [fondée] sur lui se purifie, comme lui-même est pur. [3-6. Il faut dans cette espérance se purifier de plus en plus, à l'image de l'éminente pureté du Christ, venu dans le monde pour abolir le règne du péché. L'union avec lui préserve du péché, sans conférer évidemment une impeccabilité absolue (voir I, 8-10 ; II, 1).] 4 Quiconque commet le péché transgresse la Loi, et le péché est la transgression de la loi. 5 Et vous savez qu'Il est apparu pour enlever les péchés et qu'il n'y a pas de péché en lui. 6 Quiconque demeure en lui ne pèche pas ; quiconque pèche ne le voit pas ni ne le connaît.

7 Mes petits enfants, que personne ne vous égare ; celui qui pratique la justice est juste, comme Lui-même est juste. [7-11. Le pécheur procède du diable, il n'est pas enfant de Dieu. Celui qui est enfant de Dieu ne peut normalement pécher (d'une manière systématique et invétérée), car il possède en lui la semence divine, le germe divin, l'Esprit-Saint ou la vie du Christ, qui ne peut produire des fruits de péché.] 8 Celui qui commet le péché procède du diable, car le diable est pécheur dès l'origine. Or, c'est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. 9 Quiconque est né de Dieu ne commet pas de péché, car la semence divine réside en lui, et il ne peut pécher parce qu'il est né de Dieu. 10 Voici à quoi se reconnaissent les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. 11 Tel est en effet le message que vous avez entendu dès l'origine : Aimons-nous les uns les autres. 12 [Ne faisons] pas comme Caïn qui était du Mauvais et a égorgé son frère. Et pourquoi l'a-t-il égorgé ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes.

13 Ne vous étonnez pas, mes frères, si le monde vous hait, [13-15. Ne pas s'étonner de la haine du monde (Jean XV, 18-19 ; XVII, 14). S'en consoler dans la pensée que la pratique de la charité fraternelle a pour fruit une véritable résurrection spirituelle (Jean V, 24), tandis que la haine rend en quelque manière homicide (Matthieu V, 22) et fait perdre la vie éternelle.] 14 Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères ; celui qui n'aime pas demeure dans la mort. 15 Quiconque hait son frère est un homicide, et vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui.

16 Voici à quoi nous avons connu l'amour : Il a donné sa vie pour nous, et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères. 17 Si quelqu'un possède les biens de ce monde et, voyant son frère dans le besoin, lui ferme son cœur, comment l'amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? 18 Mes petits enfants, n'aimons pas en parole et de langue, mais en actes et en vérité. 19 A cela nous reconnaîtrons que nous sommes de la vérité et nous rassurerons notre cœur devant Lui ; [19-21. La pratique de la charité doit inspirer confiance et abandon complet à Dieu, même si la conscience fait des reproches. Dieu nous connaît mieux que nous-mêmes (Jean XXI, 17) ; nous ne devons pas être timorés et tremblants devant lui. Si nous avons vraiment bonne conscience, prions-le avec une certitude redoublée d'être exaucés (Jean XIV, 15-24 ; XV, 7-16). La bonne conscience est légitimement fondée sur l'observation habituelle des commandements, et mieux encore sur l'intention persévérante de faire ce qui plaît à Dieu, à l'exemple du Sauveur (Jean VIII, 29 ; X, 17 ; XIV, 31).] 20 car si notre cœur nous fait quelque reproche, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. 21 Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous fait pas de reproches, nous pouvons nous adresser à Dieu avec assurance,22 et quoi que nous demandions, nous le recevrons de lui, parce que nous gardons ses commandements et faisons ce qui est agréable à ses yeux. 23 Or, voici son commandement : que nous croyions au Nom de son Fils Jésus-Christ et que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous l'a ordonné. 24 Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui. Et ce qui nous fait reconnaître qu'il demeure en nous, c'est l'Esprit qu'il nous a donné.

chapitre précédent retour chapitre suivant