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Amiot-Tamisier – 1 Rois 17

ÉLIE FERME LE CIEL, EST NOURRI PAR LES CORBEAUX, LOGE CHEZ UNE VEUVE DE SAREPTA, RESSUSCITE LE FILS DE CETTE VEUVE

17 En ce temps là, Élie, de Thesbé, qui était un des habitants de Galaad, dit à Achab : Vive le Seigneur, le Dieu d'Israël, devant lequel je suis présentement ! il ne tombera pendant ces années, ni rosée, ni pluie, que selon la parole qui sortira de ma bouche. [1. Élie, le type du prophète, était originaire de Thesbé, en Transjordane : il a tout du Bédouin, qui demeure mystérieux pour les sédentaires de Transjordane. Élie s'impose par son langage, par ses miracles, par ses apparitions fulgurantes (cf. Ecclésiastique XLVIII, 1 suiv.) Sa force lui vient de son intimité avec Dieu. La famine qu'il annonce sera le châtiment de l'idolâtrie officielle d'Achab (cf. XVI, 29-33) ; ce sera en même temps une leçon : la souveraineté absolue du Seigneur, et par suite une occasion de conversion.] 2 Le Seigneur s'adressa ensuite à Élie, et lui dit : [2. suiv. Si Élie doit quitter le royaume d'Israël, c'est surtout pour se soustraire aux prières que le roi et le peuple ne manqueraient pas de lui adresser : seul le temps peut éprouver la sincérité du repentir.] 3 Retirez-vous d'ici ; allez vers l'orient, et cachez-vous sur le bord du torrent de Carith, qui est vis-à-vis du Jourdain. 4 Vous boirez là de l'eau du torrent ; et j'ai commandé aux corbeaux de vous nourrir en ce même lieu. 5 Élie partit donc, selon l'ordre du Seigneur, et alla demeurer sur le bord du torrent de Carith, qui est vis-à-vis du Jourdain. 6 Les corbeaux lui apportaient le matin du pain et de la chair, et le soir encore du pain et de la chair, et il buvait de l'eau du torrent. 7 Quelque temps après, le torrent se sécha, car il n'y avait point plu sur la terre, [7-24. Les deux miracles accomplis en faveur de la veuve de Sarepta (ville phénicienne) comportent une double leçon du plus haut intérêt : le Seigneur est le seul maître de la vie et de la mort ; il aime et récompense la miséricorde et la confiance, d'où qu'elles viennent, même parmi les païens.] 8 et alors le Seigneur lui parla en ces termes : 9 Allez à Sarepta, qui est une ville des Sidoniens, et demeurez-y, car j'ai commandé à une femme veuve de vous y nourrir. 10 Élie aussitôt s'en alla à Sarepta. Lorsqu'il fut venu à la porte de la ville, il aperçut une femme veuve qui ramassait du bois ; il l'appela et lui dit : Donnez-moi un peu d'eau dans ce vase, afin que je boive. 11 Lorsqu'elle s'en allait pour lui en chercher, il lui cria derrière elle : Apportez-moi aussi, je vous prie, en votre main, un morceau de pain. 12 Elle lui répondit : Vive le Seigneur, votre Dieu ! je n'ai point de pains ; j'ai seulement dans un pot autant de farine qu'il peut en tenir dans le creux de la main, et un peu d'huile dans un vase. Je viens ramasser ici deux morceaux de bois, pour aller apprêter à manger à moi et à mon fils, afin que nous mangions et que nous mourrions ensuite. 13 Élie lui dit : Ne craignez point, faites comme vous avez dit, mais faites pour moi auparavant, de ce petit reste de farine, un petit pain cuit sous la cendre, et apportez-le moi ; et vous en ferez, après cela, pour vous et pour votre fils. 14 Car voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Israël : La farine qui est dans ce pot ne manquera point, et l'huile qui est dans ce petit vase ne diminuera point jusqu'au jour où le Seigneur doit faire tomber la pluie sur la terre. 15 Cette femme s'en alla donc, et fit ce qu'Élie lui avait dit. Et pendant longtemps elle eut de quoi manger, elle et sa famille, ainsi qu'Élie ; 16 la farine du pot ne manqua point et l'huile du petit vase ne diminua point, selon que le Seigneur l'avait prédit à Élie.

17 Il arriva ensuite que le fils de cette femme, mère de famille, devint malade d'une maladie si violente, qu'il rendit enfin le dernier soupir. 18 Cette femme dit donc à Élie : Qu'y a-t-il entre vous et moi, homme de Dieu ? Êtes-vous venu chez moi pour renouveler la mémoire de mes péchés, et pour faire mourir mon fils ? 19 Élie lui dit : Donnez-moi votre fils. Et l'ayant pris d'entre ses bras, il le porta dans la chambre où il demeurait, et il le mit sur son lit. 20 Il cria ensuite au Seigneur, et lui dit : Seigneur mon Dieu, avez-vous aussi affligé cette bonne veuve qui a soin de me nourrir comme elle peut, jusqu'à faire mourir son fils ? 21 Après cela, il se mit sur l'enfant par trois fois [en se mesurant à son petit corps] et il cria au Seigneur, et lui dit : Seigneur mon Dieu, faites, je vous prie, que l'âme de cet enfant rentre dans son corps : 22 et le Seigneur exauça la voix d'Élie, l'âme de l'enfant rentra en lui, et il recouvra la vie. 23 Élie, ayant pris l'enfant, le descendit de sa chambre au bas de la maison, le mit entre les mains de sa mère, et lui dit : Voilà votre fils en vie. 24 La femme répondit à Élie : Je reconnais maintenant, après cette action, que vous êtes un homme de Dieu, et que la parole du Seigneur est véritable dans votre bouche.

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