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Amiot-Tamisier – 2 Pierre 3

L'AVÈNEMENT DE JÉSUS-CHRIST

3 Voici déjà, mes bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris ; dans l'une et l'autre je fais appel à vos souvenirs pour éveiller en vous une saine intelligence. [1-7. Le délai de l'avènement du Seigneur ne doit pas faire douter des prophéties qui le concernent, ni de l'enseignement des Apôtres. Les faux docteurs objectent qu'aucun changement n'apparaît dans le monde. Ils font exprès d'oublier que le monde ancien, tiré de l'eau à la parole de Dieu (Genèse I, 6-10) a, quoique tardivement, péri par l'eau lors du déluge (Genèse VII, 11 suiv.) ; le monde actuel, ciel et terre, périra mais par le feu, lors de l'anéantissement des impies.] 2 Souvenez-vous des prédictions des saints prophètes et du commandement de notre Seigneur et Sauveur, enseigné par vos apôtres. 3 Sachez avant tout que, dans les derniers jours, des moqueurs viendront avec leurs railleries, vivant au gré de leurs passions 4 et disant : Où en est la promesse de son Avènement ? car depuis que nos pères sont morts, toutes choses subsistent dans le même état depuis le commencement du monde. 5 Ils oublient volontairement qu'il y eut à l'origine des cieux et aussi une terre qui, du sein de l'eau et par le moyen de l'eau, surgit à la Parole de Dieu, 6 et que par ces mêmes causes le monde d'alors périt submergé. 7 Quant aux cieux et à la terre d'à présent, la même parole [divine] les tient en réserve et les garde pour le feu, au jour du jugement et de l'anéantissement des impies.

8 Mais il y a, mes bien-aimés, une chose qui ne doit pas vous échapper : c'est qu'aux yeux du Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. [8-10. Pour le Seigneur, le temps n'existe pas ; mille ans sont comme un jour (Psaume XC, 4) ; le retard de la parousie est motivé par la patience miséricordieuse de Dieu (comparer I Pierre III, 20). Mais le grand Jour n'en viendra pas moins, soudainement et comme un voleur (Matthieu XXIV, 42-44 ; Luc XII, 39-40 ; I Thessaloniciens V, 2 ; Apocalypse III, 3 ; XVI, 15). Alors les cieux seront détruits à grand fracas ; les éléments embrasés, c'est-à-dire les astres, se dissoudront, tomberont en flammes sur la terre, laquelle sera consumée avec tout ce qu'elle contient d'œuvres divines et humaines. Il est évident que, comme toutes les descriptions apocalyptiques, celle-ci renferme une grande part de symboles. L'ignorance de l'époque de la parousie, affirmée ici par saint Pierre et basée sur ce que pour Dieu le temps ne compte pas, est un principe libérateur qui éclaire sur le vrai sens des expressions obscures de la première Épître I, 7, 13 ; IV, 5, 17 (comparer I Jean II, 18 et Apocalypse XX, 5 suiv.). Si Pierre, comme Paul et de nombreux chrétiens, a espéré et désiré la parousie, il n'en a jamais affirmé la proximité.] 9 Le Seigneur ne retarde pas l'exécution de sa promesse, comme certains se le figurent ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent au repentir. 10 Cependant le Jour du Seigneur viendra comme un voleur ; alors les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre sera consumée avec tous les ouvrages qu'elle contient.

11 Puis donc que toutes choses doivent ainsi se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par la sainteté de votre conduite et votre piété, [11-16. Conclusion : il faut se préparer au jugement en vivant saintement. L'embrasement du monde ne sera d'ailleurs pas un anéantissement, mais aboutira à un renouvellement (comparer Romains VIII, 19 et Apocalypse XXI, 1). Il faut s'efforcer d'être trouvé alors sans reproche, ainsi qu'y invitent à maintes reprises les lettres de saint Paul, assimilées ici aux « autres Écritures », et auxquelles est dès maintenant reconnue la même autorité qu'à l'Ancien Testament.] 12 attendant et hâtant l'avènement du Jour de Dieu, ce jour où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront ! 13 Nous attendons selon sa promesse de nouveaux cieux et une nouvelle terre où habitera la justice.

14 C'est pourquoi dans cette attente, mes bien-aimés, faites en sorte d'être trouvés par lui dans la paix, sans tache et sans reproche. 15 Reconnaissez dans la longue patience de notre Seigneur un moyen de salut, ainsi que vous l'a écrit Paul, notre frère bien-aimé, selon la sagesse qui lui a été donnée. 16 C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres où il aborde ces questions. Il s'y trouve des passages difficiles à comprendre, que des gens ignorants et mal affermis détournent de leur sens pour leur perdition, comme ils font d'ailleurs avec les autres Écritures.

17 Quant à vous, mes bien-aimés, vous êtes prévenus ; tenez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement de ces hommes iniques, vous ne perdiez ce qui fait votre fermeté. 18 Croissez donc dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui la gloire, dès maintenant et jusqu'au jour de l'éternité ! Amen !

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