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Amiot-Tamisier – Éphésiens 2

LE SALUT EST OFFERT À TOUS PAR LA GRÂCE DU CHRIST ET MOYENNANT LA FOI ♦ LES JUIFS ET LES PAÏENS SONT RÉCONCILIÉS PAR LA CROIX

2 Et vous, vous étiez morts par les fautes et les péchés que vous commettiez jadis, 2 quand vous suiviez le train de ce monde, le prince des puissances de l'air et de l'esprit qui agit présentement dans les hommes rebelles. [2. Les Juifs regardaient l'air comme le séjour des démons.] 3 De ce nombre aussi nous étions, nous tous, quand nous vivions jadis livrés aux convoitises charnelles, soumis aux ordres de la chair et des [mauvais] désirs, et nous étions par nature voués à la Colère, tout comme les autres. [3 Les Juifs étaient pareillement asservis au péché et, littéralement, fils de colère, les mauvais penchants de la nature les entraînant au mal comme les autres. Il n'est pas directement question du péché originel ; mais l'affirmation de notre extrême facilité pour le mal en insinue l'existence.] 4 Mais dans la richesse de sa miséricorde et pressé par l'immense amour dont il nous a aimés, 5 alors même que nous étions morts du fait de nos fautes, Dieu nous a fait revivre avec le Christ — car c'est par grâce que vous avez été sauvés — [5. Verset royal sur l'union du chrétien au Christ, auquel il est incorporé et mystiquement identifié. Avec et dans le Christ, il a repris vie, il est ressuscité spirituellement, en attendant de l'être aussi corporellement ; inséparable du Sauveur, il est déjà en quelque sorte assis dans les cieux avec lui. Il doit évidemment se comporter en conséquence : Colossiens III, 1-4. Comparer Galates II, 20 ; III, 26-28.] 6 il nous a ressuscités avec lui, et nous a fait asseoir dans les cieux avec le Christ Jésus et en lui, 7 afin de montrer aux siècles à venir la richesse inouïe de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. 8 Car c'est par la grâce que vous avez été sauvés, moyennant la foi. Cela ne vient pas de vous ; c'est le don de Dieu. [8-10. Gratuité absolue du salut : non seulement la grâce est un don divin, mais la foi, condition du salut, l'est pareillement ; l'homme n'a donc pas à se vanter de la coopération qui lui est demandée par la foi, puisque celle-ci serait impossible sans la grâce de Dieu ; tout orgueil est écarté. Comparer Romains III, 27 ; IV, 2, 16 ; I Corinthiens I, 29 ; IV, 7 ; Galates VI, 14 ; Philippiens II, 3. Cependant la foi ne suffit pas ; il y faut joindre les bonnes œuvres, préparées par Dieu avec les grâces nécessaires pour cela.] 9 Cela ne vient pas de nos œuvres, afin que personne n'ait sujet de se vanter. 10 Nous sommes son ouvrage, créés que nous avons été dans le Christ Jésus, en vue des bonnes œuvres que d'avance Dieu a préparées pour que nous les pratiquions.

11 Souvenez-vous donc qu'autrefois, vous, les païens de naissance, traités d'incirconcis par ceux qui se disent circoncis et qui le sont dans leur chair par la main de l'homme, [11-12. État misérable des païens avant leur conversion : séparation du Christ, exclusion d'Israël et des promesses divines qui lui avaient été adressées, ignorance du vrai Dieu, et donc privation de toute espérance.] 12 souvenez-vous qu'en ce temps-là vous étiez séparés du Christ, exclus de la cité d'Israël, étrangers aux alliances d'où dérive la Promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. 13 Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous avez été rendus proches par le sang du Christ. [13-18. En contraste, l'état nouveau, dû au sacrifice du Christ (Voir Matthieu XXVI, 28 ; Hébreux IX, 12 suiv.), Juifs et païens sont rapprochés et réconciliés ; ils constituent désormais un seul homme nouveau et un seul corps. Par sa mort, le Christ, prince de la paix (Isaïe IX, 6), a abattu le mur qui les séparait ; il a abrogé la Loi qui mettait Israël à part et, tout en étant la source de multiples bienfaits, l'isolait dans un orgueil méprisant. (Comparer Colossiens I, 20-22 ; II, 14-15). Tous sont en même temps réconciliés avec Dieu par le sang rédempteur, qui vaut aux uns et aux autres l'accès auprès du Père, dans le même Esprit.] 14 C'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples en a fait un seul, en abattant le mur de haine qui les séparait, 15 en abrogeant dans sa chair la Loi, avec ses ordonnances et ses décrets, afin de rétablir ainsi la paix en formant en lui de ces deux peuples un seul homme nouveau, afin, les ayant réunis en un seul corps, 16 de les réconcilier l'un et l'autre avec Dieu par la croix, sur laquelle il a mis à mort la haine. 17 Et il est venu vous annoncer la paix, à vous qui étiez loin, la paix aussi à ceux qui étaient près, 18 et c'est par lui que, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père en un même Esprit.

19 Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des hôtes de passage ; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu, [19-22. Conclusion triomphale ; il n'y a plus de distinction entre païens et Juifs ; tous constituent un édifice spirituel unique, fondé sur les Apôtres et les Prophètes (il s'agit des prophètes du Nouveau Testament), dont le Christ assure la solidité, la liaison, l'accroissement et la sainteté. Remarquer la formule trinitaire,] 20 édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes, et la pierre d'angle est le Christ Jésus lui-même. 21 C'est en lui que toute la construction se lie et s'élève pour former un temple saint dans le Seigneur ; 22 c'est en lui que vous aussi, vous entrez dans la structure de l'édifice pour devenir par l'Esprit la demeure de Dieu.

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