chapitre précédent retour chapitre suivant

Amiot-Tamisier – Jacques 5

AVERTISSEMENT AUX RICHES ♦ ATTENTE DE L'AVÈNEMENT DU SEIGNEUR ♦ L'ONCTION DES MALADES

5 A vous maintenant, les riches ! Lamentez-vous, poussez des hurlements sur les malheurs qui vous menacent. [1-6. Terrible diatribe contre les riches, égoïstes et exploiteurs des pauvres ; comparer Matthieu VI, 19. Ils osent thésauriser sous le régime de l'Évangile, dernière période de l'histoire de monde ! (Comparer I Timothée IV, 1 ; II Timothée III, 1).] 2 Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont rongés des mites ; 3 votre or et votre argent sont rouillés ; leur rouille portera témoignage contre vous et dévorera vos chairs comme le feu. Vous avez thésaurisé pour les derniers jours ! 4 Voici que crie contre vous le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs ; et les cris des moissonneurs sont parvenus aux oreilles du Seigneur des armées. 5 Vous avez fait ripaille sur la terre, vous avez vécu dans la mollesse, vous vous êtes repus pour le jour de la tuerie. 6 Vous avez condamné et tué le juste, et il ne vous résiste pas.

7 Prenez donc patience, frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voyez le cultivateur qui attend patiemment le précieux fruit de la terre jusqu'à ce qu'il ait reçu la pluie de l'automne et celle du printemps. [7-11. La patience interdit de se plaindre des autres et de les juger ; d'ailleurs le jugement du Seigneur est proche. Cette sentence est à entendre de la même manière que les annonces de la parousie dans saint Paul (comparer Matthieu XXIV, 33). La formule manque de perspective et comporte sans doute une part de convention. D'ailleurs, en fait, la ruine de Jérusalem n'allait pas tarder.] 8 Prenez patience vous aussi et affermissez vos cœurs, car l'avènement du Seigneur est proche. 9 Frères, ne vous répandez pas en plaintes les uns contre les autres, afin de n'être pas jugés. Voici que le juge est là, aux portes. 10 Frères, prenez modèle d'endurance et de patience sur les prophètes qui ont parlé au Nom du Seigneur. 11 Voyez, nous proclamons bienheureux les patients. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous savez le terme que le Seigneur y a mis, car le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde.

12 Surtout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre formule de serment. Que votre oui soit oui et votre non, non, afin que vous ne tombiez pas sous le coup du jugement. [12. Comparer Matthieu V, 33-37 ; XXIII, 16-22.]

13 Quelqu'un parmi vous souffre-t-il ? qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie ? qu'il chante des hymnes. 14 Quelqu'un d'entre vous est-il malade ? qu'il appelle les prêtres de l'Église, et que ceux-ci prient sur lui en l'oignant d'huile au Nom du Seigneur. [14-15. Il s'agit du sacrement de l'Extrême-Onction, ainsi que l'a défini le Concile de Trente (Denzinger, 926 ; comparer le décret Lamentabili, ibid. 2048). Il est administré par les prêtres et est ordonné à un double effet : santé du corps, s'il plaît à Dieu, et rémission des péchés.] 15 La prière faite avec foi sauvera le malade, et le Seigneur le rétablira, et s'il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. 16 Confessez-vous donc mutuellement vos péchés et priez les uns pour les autres, afin d'être guéris. [16. Les rabbins recommandaient dans certaines circonstances la confession des péchés, au moins sous une forme générale. L'aveu des fautes n'était donc pas une chose absolument nouvelle. Toutefois le texte de saint Jacques est trop vague pour qu'on puisse décider s'il a en vue la confession sacramentelle ou une simple formule analogue au Confiteor.]

La prière du juste agit avec une singulière puissance. 17 Élie était un homme soumis aux mêmes misères que nous ; il pria instamment pour qu'il ne tombât point de pluie, et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et demi. 18 Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit.

19 Mes frères, si quelqu'un d'entre vous s'est égaré loin de la vérité, et qu'un autre l'y ramène, 20 sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'égarait sauvera son âme de la mort et couvrira la multitude de ses péchés.

chapitre précédent retour chapitre suivant