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Amiot-Tamisier – Job 28

JOB RECHERCHE L'ORIGINE, LE PRINCIPE ET LA SOURCE DE LA SAGESSE

28 L'argent provient de ses veines, et l'or a un lieu où il se forme. [chap. 28. Cet hymne splendide évoque les éloges analogues de la Sagesse divine que l'on trouve en Proverbes VIII, Écclésiastique XXIV, Sagesse VII, mais surtout Baruch III, 15-37 ; elle apparaît ici beaucoup plus comme un attribut divin que comme une entité poétiquement personnifiée. Elle demeure le trésor divin, ce qui fait son prix, ce qui souligne la transcendance divine. Cependant, si la connaissance parfaite de la Sagesse est refusée à l'homme, Dieu lui en a donné une suppléance pratique : craindre le Seigneur et fuir le mal.][1-11. Allusions au travail des mines, que l'auteur avait dû observer et admirer lors d'un voyage au Sinaï. On sait que depuis longtemps les Égyptiens exploitaient les mines de la péninsule, où la main-d'œuvre était fournie par des mercenaires, des esclaves et des condamnés.] 2 Le fer se tire de la terre, et la pierre étant fondue par la chaleur se change en airain. 3 L'homme a su mettre fin aux ténèbres ; il explore jusqu'au fond des abîmes, et la pierre même ensevelie dans l'obscurité et dans l'ombre de la mort. 4 Il creuse des galeries, loin des lieux habités, en des profondeurs qu'ignore le pied des vivants. 5 La terre d'où le pain naissait a été bouleversée en son sein, comme par le feu. 6 Le saphir se trouve dans ses pierres, et ses mottes sont de l'or. 7 L'oiseau a ignoré la route pour y aller, et l'œil du vautour ne l'a point vue. 8 Les animaux sauvages n'y ont point marché, et la lionne n'y a point passé. 9 L'homme a étendu sa main contre les rochers, il a ébranlé les montagnes jusque dans leurs racines. 10 Il a ouvert les rochers, et son œil a vu tout ce qu'il y a de rare et de précieux. 11 Il arrête le suintement des eaux, et il a produit au jour les choses les plus secrètes.

12 Mais où trouvera-t-on la sagesse ? et quel est le lieu de l'intelligence ? [12-20. Mais la Sagesse demeure inaccessible, l'homme doit prendre conscience des limites de sa puissance et de son intelligence (cf. XXXVIII – XLI).] 13 L'homme n'en connaît point la voie, et elle ne se trouve point en la terre des vivants. 14 L'abîme dit : Elle n'est point en moi ; et la mer : Elle n'est point avec moi. 15 Elle ne se donne point pour l'or le plus pur, et elle ne s'achète point au poids de l'argent. 16 On ne la mettra point en balance [avec les chatoyantes marchandises des Indes], ni avec de l'or d'Ophir, ni avec la sardonique la plus précieuse, ni avec le saphir. 17 On ne lui égalera ni l'or ni le cristal, et on ne la donnera point en échange pour des vases d'or. 18 Le corail ou le cristal ne sera pas seulement nommé auprès d'elle : la sagesse a plus de valeur que les perles. 19 On ne la comparera point avec la topaze de l'Éthiopie, ni avec l'or le plus pur.

20 D'où vient donc la sagesse ? et où l'intelligence se trouve-t-elle ? 21 Elle est cachée aux yeux de tous ceux qui vivent ; elle est inconnue même aux oiseaux du ciel. [21-28. Dieu seul connaît la Sagesse (v. 21-24), de toute éternité (v. 25-27) ; en pratique, l'homme peut la trouver par la crainte de Dieu et la fuite du mal.] 22 La perdition et la mort ont dit : Nous avons oui parler d'elle. 23 C'est Dieu qui comprend quelle est sa voie ; c'est lui qui connaît le lieu où elle habite. 24 Car il voit le monde d'une extrémité à l'autre, et il considère tout ce qui se passe sous le ciel. 25 Quand il a donné du poids aux vents, quand il a pesé et mesuré l'eau, lorsqu'il prescrivait une loi aux pluies, 26 lorsqu'il marquait un chemin aux foudres et aux tempêtes, 27 c'est alors qu'il l'a vue, qu'il l'a dénombrée, qu'il l'a préparée et qu'il en a sondé la profondeur. 28 Et il a dit à l'homme : La parfaite sagesse est de craindre le Seigneur, et la vraie intelligence est de se retirer du mal.

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