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Bible en français courant – Siracide 38

Le médecin et la maladie

38 Le médecin rend service, honore-le,
car lui aussi est créature du Seigneur.

2 C'est du Dieu très-haut qu'il tient son art de guérir,
comme un cadeau qu'on reçoit de la part du roi.

3 Le médecin peut être fier de son savoir,
et on l'admire autant que les gens haut placés.

4 Les médicaments sont tirés de la naturez ;
c'est donc le Seigneur qui les a créés.
Un homme de bon sens ne les méprise pas.

[z de la nature ou de la terre.]

5 On le sait bien : c'est grâce à un morceau de bois
que Moïse rendit l'eau potable
afin qu'on reconnaisse le pouvoir de Dieua.

[a V. 5a : comparer Ex 15.23-25. — le pouvoir de Dieu : autre sens possible les vertus (pharmaceutiques) du bois.]

6 Le Seigneur a donné aux humains le savoir
pour que ceux-ci célèbrent ses merveilles.

7 C'est de celles-ci que le pharmacien se sert
pour faire des mélanges,
et le médecin pour soulager la douleur.
Ceux que Dieu a créés restent ainsi en vieb ;
sur toute la terre la santé vient de lui.

[b le médecin : d'après l'hébreu ; grec il (Dieu) soigne (et il soulage...). — ceux que Dieu a créés restent ainsi en vie : certains comprennent ainsi Dieu continue son œuvre de Créateur.]

9 Mon enfant, si tu tombes malade,
ne sois pas négligent, mais prie le Seigneur,
et il te guérirac.

[c Comparer Jacq 5.14-16.]

10 Renonce à tes erreurs, agis correctement,
et purifie ton cœur de toutes ses fautes.

11 Si tu en as les moyens,
offre à Dieu une poignée de farine
accompagnée d' encens et d'huiled.

[d C'est l'offrande appelée « mémorial » ; voir Lév 2.1-2 ; 6.8 ; Sir 35.9 ; 45.16. — Si tu en as les moyens : d'après l'hébreu ; grec peu clair.]

12 Puis laisse intervenir le médecin
puisque, lui aussi, le Seigneur l'a créé.
Le médecin doit rester à tes côtés,
puisque tu ne peux pas te passer de lui.

13 D'ailleurs, dans certains cas,
les médecins ont les moyens de réussir.

14 Car eux aussi demandent au Seigneur qu'il leur permette de soulager le malade,
de le guérir et de le conserver en vie.

15 Si quelqu'un agit mal envers son Créateur,
je lui souhaite au moins
de tomber entre les mains d'un médecine !

[e L'auteur sous-entend que le « pécheur » tombera inévitablement malade. Comparer Jean 9.2 ; voir aussi Deut 28.15,21-22,27, etc.]

Conduite à tenir en cas de deuil

(Voir 22.11-12)

16 Mon enfant, pleure celui qui est mort.
Comme pour une grande douleur
entonne une complainte.
Donne au corps du défunt les soins qui lui sont dus
et ne néglige pas la tombe où on l'enterre.

17 Que ta lamentation exprime l'amertume !
Frappe-toi la poitrine avec ardeur.
Porte le deuil aussi longtemps qu'il faut :
un jour ou deux, pour éviter les médisances.
Et puis console-toi de ton chagrin.

18 En effet, le chagrin peut produire la mort ;
un cœur trop affligé épuiserait tes forcesf.

[f Voir 30.23.]

19 Être très malheureux prolonge le chagrin
et l'on se sent maudit de vivre comme un pauvreg.

[g Ce verset n'a pas d'équivalent dans le texte hébreu et son sens reste très incertain.]

20 Ne te laisse donc pas aller au chagrin,
écarte-le et pense à l'avenirh.

[h à l'avenir : d'après l'hébreu ; grec aux choses de la fin ; voir 7.36 ; 28.6.]

21 N'oublie pas : on ne revient pas de la mort ;
pour le défunt, ton grand chagrin ne sert à rien
et à toi, il te ferait du mal.

22 Souviens-toi que son sort sera aussi le tien :
c'était son tour hier, c'est le tien aujourd'huii.

[i son tour : d'après l'hébreu ; grec mon tour.]

23 Quand un homme est entré dans son dernier repos,
repose-toi aussi de penser à lui ;
quand il a rendu le dernier soupir,
console-toi à son sujet.

L'inconvénient des métiers manuels

24 Pour devenir un sage, un maître de sagesse,
il faut avoir beaucoup de moments de loisir.
Qui est peu occupé pourra devenir sage.

25 Mais comment y parviendrait-il, le laboureur ?
Il n'a qu'une fierté :
manœuvrer l'aiguillonj, faire avancer les bœufs,
passer sa vie au rythme de leurs travaux.
Il n'a qu'un sujet de conversation :
ce sont ses jeunes taureaux ;

[j Voir Jug 3.31 et la note.]

26 un seul centre d'intérêt : tracer ses sillons.
Et il passe sa veillée à nourrir ses vaches.

27 L'artisan et le constructeur
sont dans le même cas :
ils restent au travail de nuit comme de jour.
Par exemple, celui qui grave les cachets
met toute sa patience à varier les figures ;
tout appliqué à reproduire le modèle, il passe ses veillées à achever l'ouvrage.

28 Ainsi le forgeron, assis près de l'enclume :
il se concentre sur le fer à travailler.
L'ardeur du feu le couvre de sueur,
il doit lutter contre la chaleur de la forge.
Le bruit du marteau lui casse les oreilles,
ses yeux ne quittent pas l'objet à reproduire.
Tout appliqué à perfectionner son ouvrage,
il passe ses veillées à le rendre parfaitk.

[k le couvre de sueur ou lui fait fondre les chairs. — lui casse les oreilles : texte probable ; grec lui renouvelle.]

29 De même le potier, assis à son travail :
il fait tourner son tour à l'aide des deux pieds.
Toujours préoccupé de l'ouvrage à fournir,
il met tout son effort
à produire un grand nombre de piècesl.

[l Le sens de ce dernier vers est incertain. D'autres comprennent il doit compter les pièces qu'il produit. — V. 29 : comparer Jér 18.3-4.]

30 De ses mains il façonne l'argile
que ses pieds ont pétrie.
Tout appliqué à parfaire l'émaillage, il passe ses veillées à nettoyer le four.

31 Tous ces gens-là peuvent compter
sur leur habileté manuelle
et chacun d'eux est un expert dans son travail.

32 Sans eux on ne pourrait pas bâtir une cité
ni l'habiter, ni même y circuler.
Mais, au conseil de la ville,
on ne demande pas leur avis ;

33 dans l'assemblée, ils ne sont pas au premier rang.
Ils n'ont pas leur place sur le siège du juge ;
ils ne comprennent rien à la loi et au droitm.
Ils ne sont pas des lumières
en matière d'éducation et de droit,
et ce ne sont pas eux que l'on trouve
en train de formuler une sage maxime.

[m à la loi et au droit : d'après la version syriaque ; grec aux dispositions du droit.]

34 Mais ils s'attachent aux biens matériels
et ne prient que pour mieux exercer leur métiern.
C'est tout le contraire pour celui qui s'applique
à méditer la Loi du Très-Hauto,

[n Le texte du v. 34 est peu clair et le sens incertain ; certains comprennent Il est vrai qu'ils maintiennent la création en état, et que leur prière est (déjà ?) dans l'exercice de leur métier.] [o Comparer Ps 1.1-2.]

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