chapitre précédent retour chapitre suivant

J.N. Darby – Job 26

30 Et maintenant, ceux qui sont plus jeunes que moi se moquent de moi, ceux dont j'aurais dédaigné de mettre les pères avec les chiens de mon troupeau.
2 Même à quoi m'aurait servi la force de leurs mains ? La vigueur est périe pour eux.
3 Desséchés par la disette et la faim, ils s'enfuient dans* les lieux arides, dès longtemps désolés et déserts ; [d'autres : broutent.]
4 Ils cueillent le pourpier de mer parmi les broussailles, et, pour leur pain, la racine des genêts.
5 Ils sont chassés du milieu des hommes, (on crie après eux comme après un voleur,)
6 Pour demeurer dans des gorges affreuses, dans les trous de la terre et des rochers ;* [ou : dans les rochers.]
7 Ils hurlent parmi les broussailles, ils se rassemblent sous les ronces :
8 Fils d'insensés, et fils de gens sans nom, ils sont chassés du pays.
9 Et maintenant, je suis leur chanson et je suis le sujet de leur entretien.
10 Ils m'ont en horreur, ils se tiennent loin de moi, et n'épargnent pas à ma face les crachats ;
11 Car Il a délié ma corde et m'a affligé : ils ont jeté loin tout frein devant moi.
12 Cette jeune engeance se lève à ma droite ; ils poussent mes pieds et préparent contre moi leur chemin pernicieux ;
13 Ils détruisent mon sentier, ils contribuent à ma calamité, sans que personne leur vienne en aide ;
14 Ils viennent comme par une large brèche, ils se précipitent* au milieu du fracas. [littéralement : se roulent.]
15 Des terreurs m'assaillent, elles poursuivent ma gloire comme le vent, et mon état de sûreté est passé comme une nuée.
16 Et maintenant, mon âme se répand en moi : les jours d'affliction m'ont saisi.
17 La nuit perce mes os et les détache de dessus moi, et ceux qui me rongent* ne dorment pas ; [c. à d. mes maux (douleurs).]
18 Par leur grande force ils deviennent mon vêtement ; ils me serrent comme le collet de ma tunique.
19 Il m'a jeté dans la boue, et je suis devenu comme la poussière et la cendre.
20 +Je crie à toi, et tu ne me réponds pas ; je me tiens là, et tu me regardes !
21 Tu t'es changé pour moi en ennemi cruel ; tu me poursuis avec la force de ta main.
22 Tu m'enlèves sur le vent, tu fais qu'il m'emporte, et tu dissous ma substance.* [ou : la tempête me dissout.]
23 Car je sais que tu m'amènes à la mort, la maison de rassemblement de tous les vivants.
24 Toutefois, dans sa ruine, n'étend-il pas la main, et, dans sa calamité, ne jette-t-il pas un cri de détresse ?* [ou : Lorsque Dieu étend sa main, la prière n'est rien, quoiqu'ils crient dans la destruction qu'Il leur envoie.]
25 N'ai-je pas pleuré sur celui pour qui les temps étaient durs, et mon âme n'a-t-elle pas été attristée pour le pauvre ?
26 Car j'attendais le bien, et le mal est arrivé ; je comptais sur la lumière, et l'obscurité est venue.
27 Mes entrailles bouillonnent et ne cessent pas ; les jours d'affliction sont venus sur moi.
28 Je marche tout noirci, mais non par le soleil ; je me lève dans l'assemblée, je crie ;
29 Je suis devenu le frère des chacals et le compagnon des autruches.
30 Ma peau devient noire et se détache de dessus moi, et mes os sont brûlés par la sécheresse ;
31 Et ma harpe est changée en deuil, et mon chalumeau est devenu la voix des pleureurs.

chapitre précédent retour chapitre suivant