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Grande Bible de Tours – Jacques 1

ÉPÎTRE CATHOLIQUE
DE SAINT JACQUES

Après les Épîtres de saint Paul viennent les sept Épîtres catholiques, c'est-à-dire universelles, comme étant pour la plupart adressées non à des Églises ou à des personnes particulières, mais à toutes les Églises chrétiennes répandues dans la catholicité. La première Épître catholique est de saint Jacques surnommé le Mineur, évêque de Jérusalem, et proche parent de Notre-Seigneur. Elle est adressée aux Juifs convertis dispersés parmi les nations, dans le but de les consoler au milieu des persécutions, et d'établir la nécessité des bonnes œuvres pour le salut. On pense communément qu'elle fut écrite de Jérusalem, vers l'an 58 de Jésus-Christ.

S'exciter à la joie dans l'affliction. Demander à Dieu la sagesse. Prier avec confiance. Dieu est l'auteur de tout bien. On doit parler peu et écouter volontiers. Il ne suffit pas d'apprendre la vérité, il faut l'accomplir. La vraie piété consiste dans les bonnes œuvres.

1 Jacques*, serviteur de Dieu et de Notre-Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dispersées*, salut.

Ce n'est pas le fils de Zébédée, mais l'évêque de Jérusalem, frère de l'apôtre saint Jude, et appelé le frère de Notre-Seigneur, c'est-à-dire son proche parent.

A ceux des douze tribus d'Israël qui ont embrassé la foi, et qui vivent dispersés parmi les nations.

2 Mes frères, regardez comme le plus grand sujet de joie les diverses afflictions qui vous arrivent,

3 Sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience.

4 Or la patience rend les œuvres parfaites, de manière que vous soyez vous-mêmes parfaits et accomplis, sans que rien vous manque.

5 Cependant, si quelqu'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui répand ses dons sur tous libéralement sans les reprocher, et la sagesse lui sera donnée.

6 Mais qu'il la demande avec foi, sans aucune hésitation. Car celui qui hésite ressemble au flot de la mer, qui est agité et emporté çà et là par le vent.

7 Il ne faut donc pas que celui-là s'imagine obtenir quelque chose du Seigneur.

8 L'homme qui a l'esprit partagé est inconstant dans toutes ses voies*.

Un homme partagé entre la foi et l'incrédulité, entre Dieu et le monde, manque généralement de fixité et de constance dans toute sa conduite.

9 Que celui d'entre nos frères qui est d'une basse condition se glorifie de sa véritable élévation*.

De son élévation future, selon la promesse de Jésus-Christ : Celui qui s'abaisse sera élevé. (S. Matth., XXIII, 12.)

10 Et, au contraire, que celui qui est riche se confonde en son néant, parce qu'il passera comme la fleur de l'herbe.

11 Car le soleil s'est levé avec ses ardeurs, l'herbe a séché, sa fleur est tombée, et le charme de sa beauté s'est évanoui : ainsi le riche se flétrira dans ses voies.

12 Heureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce que, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l'aiment.

13 Que nul ne dise, lorsqu'il est tenté*, que c'est Dieu qui le tente ; car Dieu ne porte point au mal, et il ne tente personne.

Il est parlé dans l'Écriture de deux sortes de tentations : l'une d'épreuve, l'autre de suggestion ou de séduction. La première épure notre vertu et la rend plus éclatante ; la seconde nous sollicite au mal. Saint Jacques parle de la première dans les versets précédents, et il parle ici de la seconde.

14 Mais chacun est tenté par sa propre concupiscence, qui l'entraîne et l'attire.

15 Ensuite, quand la concupiscence a conçu, elle enfante le péché, et le péché, une fois consommé, engendre la mort*.

L'homme est sollicité au mal par sa propre concupiscence, c'est-à-dire par le mauvais penchant qui est en lui depuis le péché d'Adam. Si sa volonté résiste à ce premier attrait, il n'y a aucun péché. S'il s'y arrête avec quelque plaisir, sans y donner un entier consentement, c'est un péché véniel. Ce qui fait le péché consommé, c'est le parfait consentement de la volonté, lequel peut avoir lieu même sans l'acte extérieur. Il engendre la mort, c'est-à-dire qu'il fait perdre à l'âme la justice et l'état de grâce, et la rend digne de la mort éternelle.

16 Ne vous y trompez donc pas, mes frères bien-aimés.

17 Toute grâce excellente, tout don parfait vient d'en haut, descendant du Père des lumières, en qui il n'y a ni changement, ni ombre de vicissitude.

18 Car c'est volontairement qu'il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses nouvelles créatures.

19 Vous le savez, mes frères bien-aimés ; que chacun de vous soit donc prompt à écouter, lent à parler, et lent à se mettre en colère.

20 Car la colère de l'homme n'opère point la justice de Dieu.

21 C'est pourquoi, rejetant toute impureté et tous les genres de malice, recevez avec docilité la parole qui a été entée en vous, et qui peut sauver vos âmes.

22 Mais ayez soin de pratiquer cette parole, et ne vous contentez pas de l'écouter, en vous séduisant vous-mêmes.

23 Car si quelqu'un écoute la parole, et ne la pratique pas, celui-là sera comparé à un homme qui regarde son visage représenté au naturel dans un miroir,

24 Et, après s'être considéré, il s'en va, et oublie à l'heure même ce qu'il était.

25 Mais celui qui médite la loi parfaite, la loi de liberté*, et qui s'y attache, n'écoutant pas seulement pour oublier aussitôt, mais pratiquant ce qu'il écoute, celui-là sera heureux dans ses œuvres.

La loi de Jésus-Christ, qui nous conduit à la plus sublime perfection, et qui nous affranchit de la servitude du péché.

26 Si quelqu'un croit être religieux, et ne met pas un frein à sa langue, mais séduit lui-même son cœur, sa religion est vaine.

27 La religion pure et sans tache aux yeux de Dieu notre Père est celle-ci : Visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et se conserver pur de la corruption de ce siècle.

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