chapitre précédent retour chapitre suivant

Grande Bible de Tours – Tobie 10

Le jeune Tobie, ne doutant pas que son absence ne cause beaucoup d'inquiétude à son père et à sa mère, prend congé de son beau-père.

10 Or le jeune Tobie étant ainsi retardé à cause de ses noces, son père était inquiet, et disait : D'où peut venir ce retard de mon fils, et qui peut le retenir ?

2 Gabélus serait-il mort, et ne se trouverait-il personne pour lui rendre cet argent ?

3 Il commença donc à être saisi d'une profonde tristesse, ainsi qu'Anne, sa femme, et ils se mirent ensemble à pleurer de ce que leur fils n'était point revenu au jour marqué*.

Il y avait alors près de deux mois que le jeune Tobie était parti, selon ce qui est rapporté ch. VI, v. 1, et ch. VIII, v. 4 et 23.

4 Mais surtout sa mère versait des larmes sans pouvoir se consoler, et disant : Ah ! mon fils, mon fils, pourquoi vous avons-nous envoyé si loin, vous la lumière de nos yeux, le bâton de notre vieillesse, le soulagement de notre vie et l'espérance de notre postérité ?

5 Nous ne devions pas vous éloigner de nous ; vous seul nous teniez lieu de toutes choses.

6 Mais Tobie lui disait : Taisez-vous, ne vous troublez point, notre fils se porte bien ; cet homme avec qui nous l'avons envoyé est fidèle.

7 Rien néanmoins ne pouvait la consoler ; mais, sortant tous les jours de sa maison, elle regardait de tous côtés, et allait sur tous les chemins par lesquels elle espérait qu'il pourrait revenir, pour tâcher de le découvrir de loin quand il reviendrait.

8 Cependant Raguel disait à son gendre : Restez ici, et j'enverrai des nouvelles de votre santé à Tobie, votre père.

9 Tobie répliqua : Je sais que mon père et ma mère comptent les jours, et qu'ils sont accablés d'inquiétude.

10 Raguel ayant fait encore au jeune Tobie de grandes instances, qu'il refusa d'écouter, lui remit Sara entre les mains, et la moitié de tout ce qu'il possédait en serviteurs, servantes, troupeaux, chameaux, vaches, et en argent, qui était considérable, et il le laissa aller plein de santé et de joie,

11 En lui disant : Que le saint ange du Seigneur soit en votre chemin ; qu'il vous conduise jusque chez vous sains et saufs ; et puissiez-vous trouver votre père et votre mère en parfaite santé ; et que mes yeux voient vos fils avant que je meure.

12 Alors le père et la mère prenant leur fille, l'embrassèrent et la laissèrent aller,

13 L'avertissant d'honorer son beau-père et sa belle-mère, d'aimer son mari, de régler sa famille, de gouverner sa maison, et de se conserver irrépréhensible en toutes choses.

chapitre précédent retour chapitre suivant