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Nouvelle Bible Segond – 1 Corinthiens 1

Première aux Corinthiens

Aux Corinthiens

Le recueil des écrits de Paul classe les lettres par ordre de longueur : seule l'épître aux Romains (5,19 % du Nouveau Testament) dépasse en volume 1 Corinthiens (4,28 %) et 2 Corinthiens (3,22 %). L'ensemble des deux épîtres aux Corinthiens représente donc une part substantielle de l'œuvre de l'apôtre. Pourtant, toute sa correspondance avec l'Eglise de Corinthe ne semble pas nous être parvenue.

Qu'est devenue en effet la lettre mentionnée en 1 Corinthiens 5.9-13 ? Et la lettre « dans les larmes » (2Co 2.3 ; 7.8) ? Elles semblent bel et bien perdues, quoique certains aient cru les retrouver, au moins de façon fragmentaire, dans telle ou telle partie de ce que nous appelons « les deux épîtres aux Corinthiens ». Il faut reconnaître que la Seconde épître, en particulier, présente un certain nombre de transitions difficiles (2.11/12,13/14 ; 6.2/3,13/14 ; 7.16 / 8.1 ; 8.24 / 9.1 ; et surtout 9.15 / 10.1 ; on a aussi vu la possibilité de deux enchaînements différents entre 2.11 et 2.14 ou entre 2.13 et 7.5). Il n'est donc pas impossible que plusieurs lettres aient été assemblées en un seul recueil pour former notre Seconde épître aux Corinthiens. Mais les reconstructions proposées sont aussi conjecturales que nombreuses.

En tout état de cause, Paul est l'auteur de ces écrits, qu'il adresse à une Eglise qu'il a fondée. Avant lui, nul n'a prononcé le nom de Jésus ou du Christ à Corinthe.

Dans cette ville en pleine expansion, capitale de la province romaine d'Achaïe, vit une population cosmopolite venue de tous les horizons du bassin méditerranéen. Le récit des Actes (18.1-18) relate l'arrivée de Paul et la fondation de cette Eglise. C'est une communauté toute neuve qui, bien que sortie de la synagogue, s'accroît rapidement et se trouve composée en grande partie de gens de condition modeste, Grecs et autres croyants d'origine païenne. Le mélange des Juifs et des Grecs va très vite susciter des difficultés, provoquer des tensions dans la vie communautaire. Les réponses et les réactions de l'apôtre vont apparaître dans les deux lettres.

La première aux Corinthiens

Des informations préoccupantes

Des nouvelles et des questions sont parvenues à Paul par divers canaux :

  1. Les gens de Chloé (1.11n) lui ont fourni des informations officieuses portant sur des divisions et sur trois cas de désordres graves. Il les traite en premier lieu (1.1–6.20).

  2. Les Corinthiens ont écrit pour demander des conseils à l'apôtre. C'est la lettre à laquelle fait allusion 7.1. Paul se prononce de 7.1 à 11.1 sur le mariage et le célibat et sur la consommation des viandes sacrifiées aux idoles.

  3. Stéphanas, Fortunatus et Achaïcos (16.17) ont eu des entretiens avec l'apôtre. Celui-ci décide d'écrire sur la tenue dans les assemblées chrétiennes (11.2–14.40), puis sur la résurrection du Christ et des siens (15.1-58).

Une situation multi-conflictuelle

Le tableau corinthien montre un beau désordre, et celui-ci n'est pas un effet de l'art !

La nouveauté chrétienne et les expériences qu'elle induit accentuent les clivages d'une communauté peu homogène. On va presque à la fracture. Même l'apôtre fondateur est devenu la cible des contestataires dans l'effervescence des prétentions rivales.

Des partis se sont formés. Ils se réclament des divers prédicateurs passés par Corinthe (même Céphas, c'est-à-dire Pierre, a pu leur rendre visite, cf. 9.5). La fascination de plusieurs pour la « sagesse » est à l'origine de divisions et contribue à la dévaluation de l'autorité apostolique. S'agit-il seulement du goût traditionnel des Grecs pour les joutes oratoires et pour la dialectique ? Il a sa part, sans doute. Mais il y a aussi l'attirance, peut-être plus marquée chez les Juifs, pour les miracles, les signes de puissance. Le levain des futurs courants gnostiques (voir « La question gnostique ») serait-il déjà à l'œuvre ? Plusieurs s'enflent d'une connaissance (en grec gnôsis) de super-spirituels (8.1s). Ils s'estiment forts et méprisent les faibles. Ils frôlent même la provocation envers Dieu (10.22). Cette connaissance, ou sagesse, a moins rapport aux arguments et au savoir qu'à l'expérience grisante de la liberté à l'égard de la loi (chap. 6–10).

Ceux qui partagent cette prétention à la sagesse, prétention qui peut elle-même revêtir des formes diverses, ne voient guère pourquoi ils changeraient de conduite dans la cité païenne ; ils choquent, et parfois scandalisent, leurs frères issus du judaïsme et d'autres, attachés eux aussi aux directives de l'Ancien Testament. Le conflit est ouvert sur la question des viandes sacrifiées aux idoles (elle symbolise tout le problème du rapport avec la société idolâtre) : les viandes qu'on vendait sur les marchés de Corinthe venaient, habituellement, d'animaux immolés dans des temples (chap. 8–10). De même, des divergences majeures apparaissent à propos de la morale sexuelle : certains se croient libres de fréquenter les prostituées (6.15), d'autres voient au contraire un avantage « spirituel » à s'abstenir du mariage (7.1-2), préférant peut-être former des couples ascétiques (7.36n).

Plan de l'épître

Après l’adresse et l’action de grâces 1.1-9
I. Les divisions à Corinthe 1.10–4.21
1.18-3.3 folie (ou sagesse) de la Croix
3.4-4.21 attachement partisan aux prédicateurs
II. L’appartenance au Christ et ses conséquences 5.1–7.40
5.1-6.20 rejet de comportements intolérables
7.1-40 questions relatives au mariage
III. Conscience et connaissance, liberté et amour 8.1–11.1
8.1-13 liberté chrétienne et respect de la conscience d’autrui
9.1-27 l’apostolat de Paul, exemple de liberté
10.1–11.1 leçons tirées de la vie d’Israël au désert et considérations pratiques
IV. Du bon ordre dans l’assemblée chrétienne 11.2–14.40
11.2-16 femme et homme devant le Seigneur
11.17-34 le repas du Seigneur
12.1–14.40 la manifestation de l’Esprit (dons et charismes)
V. Le Christ ressuscité vainqueur de la mort 15.1-58
VI. Conclusion 16.1-24
16.1-4 la collecte en faveur des saints
16.5-12 projets de voyage
16.13-24 salutations finales et signature

De manière plus globale, le rapport homme-femme est remis en cause. Un courant d'émancipation féminine fait surface (11.2-16), qui s'autorise probablement de l'enseignement de l'apôtre, pour qui, en Jésus-Christ, il n'y a plus ni homme ni femme (cf. Ga 3.28).

L'antagonisme des classes sociales se prolonge dans l'Eglise. Les chrétiens ont entre eux des procès (1Co 6.1-11), et les riches humilient outrageusement les pauvres lors de la célébration du repas de l'unité communautaire : le repas du Seigneur devient celui de l'égoïsme des nantis (11.17-34).

A tous ces facteurs de tension et de division s'ajoutent ceux qui sont liés à la diversité des dons spirituels (chap. 12–14). Les différences sont l'occasion ou le prétexte de dépréciation réciproque. Dans certains cas, elles donnent lieu à des remontées de mysticisme païen : quelques-uns cherchent avant tout à ressentir intensément, au point que l'expérience échappe au contrôle de la Parole (12.2).

La discipline de la grâce

Comment l'apôtre traite-t-il les maladies infantiles du pagano-christianisme telles qu'elles se sont déclarées à Corinthe ? On appréciera, en lisant l'épître, l'originalité de son effort pour tracer la voie sans tomber dans le légalisme.

Jamais l'ancien rabbin pharisien ne met en doute l'autorité normative de la loi divine (voir en particulier 9.21), mais il ne l'invoque pas directement, et il évite avec soin de l'imposer comme un joug. Pour lutter contre l'aberration permissive, il réoriente le regard, il le concentre sur le Christ. Un Christ qui n'est pas divisé (1.13) ; un Christ qui est la sagesse et la puissance de Dieu (1.30) ; un Christ dont les apôtres communiquent la pensée (2.16) ; un Christ qui s'intéresse au corps et dont les membres ne sauraient s'unir à une prostituée (6.13,15) ; un Christ qui est mort pour le frère, mon frère, que j'éviterai de blesser (8.11) ; un Christ dont la mort est signifiée à la Cène (11.20ss) ; un Christ qui baptise dans l'Esprit pour se constituer un unique corps (12.13) ; un Christ ressuscité qui est les prémices des croyants décédés (15.20)... Dans ce Christ, le souci d'édifier l'Eglise l'emporte sur l'obsession de la justice légale.

Dans le tourbillon des tendances divergentes, comme entre les dons et leur exercice, trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour ; la plus grande de ces trois, la voie par excellence, c'est l'amour. Trouverait-on, à lire la description qu'en fait l'apôtre, portrait plus fidèle du Christ ?

La seconde aux Corinthiens

La Seconde aux Corinthiens est la plus autobiographique des lettres de l'apôtre Paul. Sur les huit « catalogues » de circonstances vécues qu'il a rédigés, cinq se trouvent ici :

– deux listes procèdent par antithèses : 4.8-9 et 6.8-10 ;

– trois listes procèdent par énumération : 6.4b-5 ; 12.10 et surtout 11.22-29, de loin la plus longue avec ses six strophes.

Un peu plus loin, nous apprenons comment Paul a pu fuir de Damas, descendu dans une corbeille le long de la muraille (11.32-33). On découvre ici tout ce que le livre des Actes nous laisse ignorer d'une vie si mouvementée : deux flagellations par les Romains, cinq par les Juifs, trois naufrages... ! Est-ce parce que Paul vient d'échapper à la mort (1.3-11) qu'il raconte ainsi sa vie ? Il avait fait allusion en 1 Corinthiens 15.32 à un combat mortel et semble s'y référer encore en 2 Corinthiens 1.8-10.

Paul a dû être libéré de prison fin 54 ou début 55 – un changement d'administration a suivi la mort du proconsul Julius Silanus, empoisonné à l'instigation d'Agrippine. Cette libération serait alors la grâce obtenue par un grand nombre d'intercesseurs (1.11).

Certaines références autobiographiques de 2 Corinthiens intriguent. Quelles suppositions n'a-t-on pas faites, par exemple, sur les expériences spirituelles de l'apôtre, ou sur son écharde dans la chair (12.1-7n ! Si la curiosité reste insatisfaite, la foi, elle, pourra toujours se nourrir des réflexions de Paul sur sa propre existence, telle qu'il la vit devant Dieu. Par exemple, de cette parole que Dieu lui adresse alors même qu'il est aux prises avec ses limites : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse (12.9).

L'épître montre l'apôtre au cœur de tout un réseau d'Eglises hellénistiques dont il est le fondateur, soit directement, soit par le moyen de son équipe apostolique.

Mort de la chair et vie de l'Esprit

Ces circonstances introduisent une idée qui parcourt l'épître entière : la condition de la vie de l'Esprit, c'est un processus de mort. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus aussi se manifeste dans notre chair mortelle. Ainsi, en nous, c'est la mort qui est à l'œuvre, mais en vous, c'est la vie (4.11s ; cf. 1.9 ; 2.16 ; 4.16 ; 5.1-4,14-15 ; 6.9 ; 12.9-10 ; 13.4,9).

L'insistance de l'apôtre vise une tendance très présente dans l'Eglise de Corinthe. Les opposants sont pour la plupart des judaïsants (11.22). Friands de visions ou d'inspirations hors du commun, de prodiges et de miracles, ils aiment l'éloquence. Ils refusent clairement l'apostolat « christologique » de Paul. Ils accueillent avec faveur de faux apôtres, des missionnaires trompeurs camouflés en apôtres du Christ (11.13s), si prétentieux que Paul les appelle super-apôtres (11.5 ; 12.11).

De quelle maladie spirituelle sont-ils affectés ? Ils souffrent de carences christologiques et eschatologiques. Ils se trompent sur la réalisation du salut dans l'histoire. Ils oublient l'abaissement et la réalité de la mort du Christ sur la croix, autant que l'importance de l'attente d'un achèvement encore futur fondée sur la résurrection. Pour se faire comprendre, Paul va tirer argument de sa faiblesse même (10.1–13.10). En se consacrant à son apostolat, qui est de service et de doctrine, Paul va faire la démonstration de l'action du Christ dans sa propre personne.

– Un apostolat de service : son autorité apostolique est d'autant plus vraie qu'elle se manifeste dans la faiblesse. Aux Corinthiens, qui n'ont pas connu le Christ, Paul – faisant de sa propre vie un signe – proclame et figure l'abaissement du Christ (10.1). Ceux qui sont déjà en marche vers le salut ont encore besoin de découvrir la mort du Christ, comme ceux qui se perdent ont besoin de découvrir sa vie. Christ vit en Paul et parle par lui (13.3).

– Un apostolat de doctrine : Jésus en est le centre (1.2-4) ; l'Esprit l'inspire (11.4) ; l'Evangile en est la référence (11.4). C'est le ministère de l'alliance nouvelle (3.1-6). Celui qui l'a reçu ne perd pas courage (4.1), car ce qui est ancien est passé, et ce ministère est le ministère de la réconciliation (5.14-20).

La vivacité du style atteint dans l'épître un degré encore insurpassé, les changements de ton font rebondir l'attention, les images et les antithèses crépitent, des formules vigoureusement frappées se gravent dans la mémoire du lecteur. Qui ne connaît ces expressions contrastées (qu'on utilise parfois dans un sens fort différent de celui voulu par l'auteur !) :

L'apôtre va même jusqu'à la légère ironie pour stimuler les Corinthiens à la générosité (9.1-5). A l'occasion de la collecte, dont il veut faire le signe d'une communion partagée entre les Eglises, Paul montre comment il sait allier le brio de la forme à la vigueur de l'exhortation, le sens pratique à la profondeur théologique.

Certes, l'Eglise de Corinthe s'est divisée ; elle a été tentée par une liberté facile qui a montré ses effets pervers. Néanmoins, le Christ est là. L'apôtre rappelle à chacun (13.5) la nécessité de s'évaluer à la mesure définie par le Christ : Mettez-vous vous-mêmes à l'épreuve, pour voir si vous êtes dans la foi ; examinez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous ?

Salutation

1 Paul, apôtre de Jésus-Christ par appel, par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène, [Litt. Paul, appelé (v. 2,24 ; Rm 1.1n) apôtre (ou envoyé) de Christ Jésus par la volonté... 2Co 1.1 ; Ep 1.1 ; Col 1.1 ; 2Tm 1.1. – Christ : voir onction. – Sosthène : peut-être celui de Ac 18.17.]2 à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été consacrés en Jésus-Christ et qui sont saints par appel, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est leur Seigneur comme le nôtre : [Eglise de Dieu 1Th 2.14 ; cf. l'assemblée du SEIGNEUR en Dt 23.2ss. – Corinthe Ac 18.1-11 ; 19.1 ; 2Tm 4.20. – consacrés ou sanctifiés, terme dérivé du mot traduit par saints ; cf. 6.11 ; Rm 1.7n. – invoquent le nom... Ac 2.21 ; 9.14,21 ; 22.16 ; Rm 10.12s ; 2Tm 2.22 ; cf. Jl 3.5 ; Ps 99.6. – qui est leur Seigneur comme le nôtre : autre traduction possible chez eux comme chez nous.]3 Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ ! [grâce et paix... Rm 1.7+.]

Les bienfaits reçus dans le Christ

4 Je rends toujours grâce à mon Dieu, à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ ; [Je rends toujours grâce... Rm 1.8 ; Ep 5.20 ; Ph 1.3s ; 1Th 1.2 ; 2.13 ; 2Th 1.3 ; Phm 4. – à mon Dieu : certains mss portent simplement à Dieu. – la grâce de Dieu... Rm 12.3,6 ; 2Co 8.1.]5 car en lui vous êtes devenus riches de tout, de toute parole et de toute connaissance, [devenus riches 2Co 8.9 ; 9.11. – parole / connaissance 2Co 8.9 ; cf. Rm 15.14.]6 puisque le témoignage du Christ a été confirmé en vous. [confirmé : autre traduction fermement établi ; le même verbe est traduit par affermir au v. 8 ; cf. Rm 4.16n. – en vous : autres traductions parmi vous, chez vous ; cf. Ac 18.5 ; Col 2.7.]7 Dès lors, il ne vous manque aucun don de la grâce, en attendant la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ. [don de la grâce : le mot grec correspondant a donné charisme, de même en 7.7 ; 12.4+ ; voir Rm 1.11n. – en attendant ou tandis que vous attendez Ph 3.20+. – révélation : le terme grec a donné notre mot apocalypse ; cf. 2Th 1.7 ; 1P 1.7,13 ; 4.13 ; Ap 1.1 ; voir aussi Lc 17.30s ; Rm 8.19 ; Col 3.4 ; Tt 2.13 ; 1Jn 3.1s.]8 C'est lui qui vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour que vous soyez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. [affermira v. 6n ; 2Co 1.21. – sans reproche 1Tm 3.10+. – au jour... 3.13n ; 5.5 ; Rm 2.16 ; 2Co 1.14 ; Ph 1.6,10 ; 2.16 ; cf. Am 5.18 ; Ac 2.20. – Jésus-Christ : certains mss portent seulement Jésus.]9 Dieu est digne de confiance, lui par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. [Dieu est digne de confiance ou fidèle 10.13 ; 2Co 1.18 ; 1Th 5.24 ; 2Th 3.3 ; 2Tm 2.13 ; Hé 10.23 ; 11.11 ; 1Jn 1.9 ; Ap 1.5+ ; cf. Dt 7.9. – à la communion... : autre traduction à la solidarité avec son Fils ; 10.16 ; cf. Rm 8.17 ; 12.13n ; 15.26n ; 1Jn 1.3.]

Divisions dans l'Eglise de Corinthe

10 Je vous encourage, mes frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous le même langage : qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous ; soyez bien unis, dans la même pensée et dans le même dessein. [encourage ou exhorte ; cf. 4.13n,16 ; 14.31 ; 16.12,15n ; Rm 12.1+. – tenir tous le même langage : litt. dire tous la même chose ; cf. Rm 12.16+ ; 15.5n ; Ph 2.2. – divisions : le mot grec a donné schisme ; de même en 11.18. – dessein : le même terme est traduit par avis en 7.25,40.]11 En effet, mes frères, les gens de Chloé m'ont appris qu'il y a des disputes parmi vous. [Chloé, nom féminin ; sans doute une femme de Corinthe ; les gens de Chloé sont probablement des chrétiens qui font partie de sa « maison » (esclaves, affranchis ; cf. Ac 10.2n). – disputes 3.3 ; cf. Rm 1.29+ ; Ga 5.19s.]12 J'entends par là que chacun de vous dit : « Moi, j'appartiens à Paul ! » – « Et moi, à Apollos ! » – « Et moi, à Céphas ! » – « Et moi, au Christ ! » [3.4,22. – J'entends par là : litt. je dis ceci. – j'appartiens à Paul : c.-à-d. je suis disciple de Paul ; même formule, inversée, en 3.21nss. – Apollos 16.12 ; Ac 18.24–19.1. – Céphas, transcription du nom araméen de Pierre, cf. 9.5 ; 15.5 ; Jn 1.42 ; Ga 1.18 ; 2.9-14. – Et moi, au Christ : ces mots peuvent être compris soit comme la mention d'un quatrième parti parmi les chrétiens de Corinthe, soit comme une réponse personnelle de Paul ; cf. 3.23 ; 15.23 ; 2Co 10.7 ; Ga 3.29 ; voir aussi Mc 9.41n.]13 Le Christ est-il divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous, ou bien est-ce pour le nom de Paul que vous avez reçu le baptême ? [Le Christ... : on pourrait aussi lire la phrase comme une affirmation ou une exclamation (le Christ est divisé !). – pour le nom ou au nom, cf. v. 15 ; 10.2n ; 12.13n ; Mt 28.19n ; Ac 8.16n. – reçu le baptême 12.13 ; Rm 6.3s.]14 Je rends grâce à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, excepté Crispos et Gaïos. [Je rends grâce à Dieu : certains mss portent seulement je rends grâce, d'autres je rends grâce à mon Dieu. – Crispos Ac 18.8. – Gaïos Ac 19.29 ; Rm 16.23.]15 Ainsi personne ne peut dire que vous avez reçu le baptême pour mon nom. [pour mon nom ou en mon nom.]16 – Si, j'ai encore baptisé la maison de Stéphanas ; au reste, je ne sais pas si j'ai baptisé quelqu'un d'autre. – [la maison (cf. Ac 10.2n ; 11.14+) de Stéphanas 1Co 16.15n,17.]17 Car le Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer la bonne nouvelle ; non pas dans la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas vidée de son sens. [baptiser : cf. Mt 28.19 ; Jn 4.2. – la bonne nouvelle : cf. Rm 1.1,9,16 ; 15.15s ; Ga 1.16. – la sagesse du langage ou l'habileté de la parole, c.-à-d. l'éloquence, si importante pour les Grecs ; voir 2.1,4,13 ; 2Co 1.12 ; 11.6 ; cf. Ac 18.24. – vidée de son sens : litt. vidée ; cf. Rm 4.14n.]

Jésus-Christ, puissance et sagesse de Dieu

18 En effet, la parole de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour nous qui sommes sur la voie du salut, elle est puissance de Dieu. [folie v. 23 ; 2.14. – qui vont à leur perte ou qui se perdent 2Co 2.15 ; 4.3 ; 2Th 2.10. – sur la voie du salut : litt. qui nous sauvons ou qui sommes en train d'être sauvés ; cf. 15.2 ; même tournure Lc 13.23 ; Ac 2.47 ; 2Co 2.15. – puissance de Dieu v. 24 ; Rm 1.16+.]19 Car il est écrit :

Je détruirai la sagesse des sages,
j'anéantirai l'intelligence des intelligents.

[il est écrit, Es 29.14 ; cf. Jr 8.9 ; Ps 33.10. – Je détruirai : litt. je perdrai, cf. v. 18n.]

20 Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le débatteur de ce monde ? Dieu n'a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde ? [Où est... : cf. Es 19.11s ; 33.18. – Voir scribe. – le débatteur : autres traductions le rhéteur, le raisonneur ; le terme est apparenté au verbe traduit par chercher au v. 22. – de ce monde ou de cette ère, de ce temps ; même terme grec en 2.6ss ; 3.18 ; 10.11 ; sur le mot correspondant, voir Mt 12.32n ; l'autre mot grec (kosmos) traduit par monde dans la suite n'a pas cet aspect temporel. – frappé de folie... : autre traduction révélé la folie de... ; cf. 3.19 ; Es 44.25 ; Jb 12.17 ; Rm 1.21.]21 En effet, puisque le monde, par la sagesse, n'a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, c'est par la folie de la proclamation qu'il a plu à Dieu de sauver ceux qui croient. [Cf. Rm 1.19s ; 11.33+ ; voir aussi Mt 11.25s. – de la proclamation ou de ce qui est proclamé, cf. v. 23 ; 2.4 ; 15.11ss ; Mc 1.4n. – ceux qui croient : autres traductions ceux qui ont foi ; les croyants.]22 Les Juifs, en effet, demandent des signes, et les Grecs cherchent la sagesse. [des signes, au sens de miracles ; voir Mt 12.38+ ; Jn 2.11+ ; 4.48. – les Grecs... : cf. Ac 17.18.]23 Or nous, nous proclamons un Christ crucifié, cause de chute pour les Juifs et folie pour les non-Juifs ; [un Christ crucifié : cf. v. 24 ; 2.2 ; Ga 3.1. – cause de chute : litt. scandale, cf. 8.13 ; Ga 5.11 ; voir Mt 11.6n ; Rm 9.32. – folie v. 18+ ; cf. Ac 17.32. – Voir Juifs et non-Juifs.]24 mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, un Christ qui est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. [puissance de Dieu v. 18+ ; cf. Ha 3.19. – sagesse de Dieu v. 30 ; Col 2.3. – Cf. Jb 12.13 ; Sagesse 7.24s : « Aussi la Sagesse est-elle plus mobile qu'aucun mouvement, à cause de sa pureté, elle passe et pénètre à travers tout. Elle est un effluve de la puissance de Dieu, une pure irradiation de la gloire du Tout-Puissant. »]25 Car la folie de Dieu est plus sage que les humains, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les humains. [la folie : litt. ce qui est fou, comme au v. 27 ; cf. Mt 11.19. – faiblesse (litt. ce qui est faible) 2Co 12.9 ; 13.4.]

Ce que Dieu a choisi

26 Regardez, mes frères, comment vous avez été appelés : il n'y a pas parmi vous beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. [comment vous avez été appelés : litt. votre appel ; cf. Mt 5.3 ; 11.25 ; 19.23,30// ; Lc 14.21-24// ; Jn 7.48s ; Jc 2.1-5. – selon la chair : cf. Rm 1.3n. – nobles : litt. bien-nés, cf. v. 28n.]27 Dieu a choisi ce qui est fou dans le monde pour faire honte aux sages ; Dieu a choisi ce qui est faible dans le monde pour faire honte à ce qui est fort ; 28 Dieu a choisi ce qui est vil dans le monde, ce qu'on méprise, ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, [vil : litt. non-né, par opposition aux nobles de 1.26n. – ce qui n'est pas : cf. Rm 4.17. – réduire à rien 2.6 ; 6.13 ; 13.8ss (même verbe pour abolir) ; 15.24ss ; Rm 3.3+.]29 de sorte que personne ne puisse faire le fier devant Dieu. [Rm 3.27+. – personne : litt. aucune chair. – faire le fier ou être fier, v. 31 ; 3.21 ; 4.7 ; 5.6 ; 9.15s ; 13.3 ; 15.31 ; Rm 2.17n.]30 Or c'est grâce à lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui a été fait pour nous sagesse venant de Dieu – mais aussi justice, consécration et rédemption, [vous êtes (cf. v. 28) en Jésus-Christ 2Co 5.17-21 ; Ph 3.9. – a été fait... : autre traduction a été fait pour nous, grâce à Dieu, sagesse, justice...sagesse v. 24+. – justice Rm 10.4 ; cf. Jr 23.5s. – consécration ou sanctification (voir Saint) v. 2n ; 6.11 ; Jn 17.19. – rédemption : autre traduction délivrance, cf. Rm 3.24+.]31 afin, comme il est écrit, que le fier mette sa fierté dans le Seigneur. [Jr 9.22s ; 2Co 10.17 ; cf. Rm 5.11 ; Ga 6.14 ; Ph 3.3.]

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