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Nouvelle Bible Segond – 1 Samuel 10

10 Samuel prit une fiole d'huile qu'il versa sur la tête de Saül. Il l'embrassa et dit : Le SEIGNEUR t'a conféré l'onction pour que tu sois chef sur son patrimoine. [une fiole d'huile qu'il avait emportée ; cf. 16.1-13 ; 1R 1.39 ; 2R 9.1-6 ; voir onction. – sur la tête de Saül : litt. sur sa tête. – pour que tu sois chef : cf. 9.16n ; LXX présente ici un texte plus développé : ... le chef de son peuple d'Israël. C'est toi qui détiendras le pouvoir sur le peuple du Seigneur et qui le délivreras des ennemis qui l'entourent ; et voici pour toi le signe que le Seigneur t'a oint... Voir aussi Ac 13.21.]2 Aujourd'hui, après m'avoir quitté, tu trouveras deux hommes près du tombeau de Rachel, à la frontière de Benjamin, à Tseltsah. Ils te diront : « Les ânesses que tu es allé chercher sont retrouvées ; maintenant ton père a laissé de côté l'affaire des ânesses, mais il s'inquiète de vous et dit : “Que dois-je faire au sujet de mon fils ?”  » [tombeau de Rachel : cf. Gn 35.19s. On montre encore aujourd'hui, peu avant l'entrée nord de la localité de Beth-Léhem, un tombeau de Rachel traditionnel, lieu de pèlerinage juif. – Tseltsah : ce nom de lieu n'apparaît qu'ici dans la Bible, et sa localisation est inconnue. – ânesses... retrouvées : cf. 9.3.]3 De là tu iras plus loin et tu arriveras au térébinthe de Tabor, où tu trouveras trois hommes qui montent vers Dieu, à Beth-El ; l'un portera trois chevreaux, l'autre trois pains ronds, l'autre une outre de vin. [au térébinthe de Tabor : ce Tabor, situé sur le chemin de Beth-El mais non identifié, ne doit pas être confondu avec le mont Tabor, situé beaucoup plus au nord. – montent vers Dieu : c.-à-d., concrètement, se rendent au sanctuaire. – Beth-El signifie maison d'El ou de Dieu ; cf. 7.16 ; Gn 28.10-22 ; Jg 20.18. – chevreaux / pains ronds (2.36+) / vin : il pourrait s'agir d'offrandes, cf. Dt 12.5s ; voir sacrifices.]4 Ils te demanderont comment tu vas et te donneront deux pains que tu prendras. [Ils te demanderont comment tu vas : litt. ils demanderont pour toi pour la paix, formule traditionnelle de salutation. Cf. 17.22 ; 25.5 ; 30.21 ; Gn 43.27 ; Ex 18.7 ; Jr 15.5. – deux pains : un ms de Qumrân et LXX précisent deux pains de prémices ou d'offrande, ce qui pourrait bien avoir été le texte primitif.]5 Après cela, tu arriveras à Guibéa-Elohim, où se trouve une garnison de Philistins. En entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut lieu, en train de faire les prophètes, précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la lyre. [Guibéa-Elohim (Colline de Dieu ou des dieux) : probablement une variante d'appellation de Guibéa, la ville de Saül, d'après 11.4 ; 14.2 ; 15.34 ; cf. Jg 19.14. Ville située à 6 km au nord de Jérusalem. – une garnison : litt. des installés ou dressés (par les Philistins) ; cf. 2S 8.6,14 ; 1Ch 11.16 ; 18.13 ; 2Ch 17.2 ; le mot hébreu peut désigner des postes militaires, mais aussi des préfets (cf. 1R 4.19 ; plusieurs versions anciennes ont lu le singulier, qu'on pourrait interpréter comme un préfet des Philistins), ou encore des pierres levées. – troupe de prophètes : cf. 19.20 ; 2R 2.3,5,15 ; 6.1. – faire les prophètes : le verbe hébreu, traditionnellement rendu par prophétiser, n'évoque pas tant le message des prophètes que les manifestations physiques liées à leur inspiration : chants, cris, danses, transes, etc. ; cf. v. 6,10,13 ; 18.10 ; 19.20-24 ; voir aussi 1R 22.10n. – luth / tambourin... : la musique est parfois associée à l'inspiration des prophètes, cf. 2R 3.15.]6 Le souffle du SEIGNEUR s'emparera de toi, tu feras le prophète avec eux et tu seras changé en un autre homme. [Le souffle (ou l'Esprit) du SEIGNEUR cf. Jg 3.10+. – s'emparera de toi ou fondra sur toi ; cf. 11.6 ; 16.13 ; Jg 14.6,19 ; 15.14. – tu feras le prophète avec eux : cf. 19.20ss ; Nb 11.25 ; Pr 21.1.]7 Lorsque ces signes se seront réalisés pour toi, fais ce que tu as à faire, car Dieu est avec toi. [Cf. 18.14 ; Gn 39.2,23 ; 1Ch 17.2. – se seront réalisés : litt. seront venus, seront arrivés (de même au v. 9).]8 Puis tu descendras avant moi au Guilgal. Alors, à mon tour, je descendrai vers toi, pour offrir des holocaustes et des sacrifices de paix. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de toi et que je te fasse connaître ce que tu dois faire. [au Guilgal : cf. 7.16 ; 11.14 ; 13.4,7 ; Jos 4.19ss. – Tu attendras sept jours : cf. 13.8-10. – ce que tu dois faire : cf. Ac 22.10.]

9 Dès que Saül eut tourné le dos pour quitter Samuel, Dieu changea son cœur, et tous ces signes se réalisèrent le même jour. [changea son cœur : litt. lui renversa le cœur (en un) autre ; voir des expressions comparables en So 3.9n ; Ps 105.25 ; voir aussi Ez 36.26.]10 Comme ils arrivaient là, à Guibéa, une troupe de prophètes vint à sa rencontre. Le souffle de Dieu s'empara de lui, et il se mit à faire le prophète au milieu d'eux. [là : LXX dit de là, ils arrivèrent à Guibéa.]11 Tous ceux qui le connaissaient virent qu'il se comportait en prophète avec les prophètes ; les gens se disaient les uns aux autres : Qu'est-il arrivé au fils de Qish ? Saül est-il aussi parmi les prophètes ? [qui le connaissaient : litt. qui le connaissaient d'hier (d')avant-hier, c.-à-d. d'habitude ; cf. 4.7n ; Gn 31.2n. – Saül... 19.24 ; cf. Mt 13.54-57 ; Ac 9.21.]12 Quelqu'un de l'endroit répondit : Et qui est leur père ? – De là le proverbe : Saül est-il aussi parmi les prophètes ? [qui est leur père ? le sens de cette question est peu clair. Le mot père semble désigner le maître ou le chef du groupe de prophètes (cf. 2R 2.12) ; la question, laissée sans réponse, soulignerait que cette bande d'exaltés ne se rattache à aucune confrérie connue et respectable de prophètes. Le contexte en tout cas suggère que Saül ne se comporte pas d'une manière qui convient à son rang.]

13 Lorsqu'il eut fini de faire le prophète, il se rendit au haut lieu. [au haut lieu : cf. v. 5 ; LXX à Guibéa.]14 L'oncle de Saül dit à Saül et à son serviteur : Où êtes-vous allés ? Saül répondit : Chercher les ânesses ; mais nous n'avons rien vu et nous sommes allés chez Samuel. [L'oncle : il pourrait s'agir d'Abner, fils de Ner, d'après 14.50s.]15 L'oncle de Saül reprit : Je t'en prie, raconte-moi ce que vous a dit Samuel. 16 Saül répondit à son oncle : Il nous a bien signalé que les ânesses étaient retrouvées. Mais il ne lui raconta rien au sujet de la royauté dont avait parlé Samuel. [il ne lui raconta rien : cf. Jg 14.6 ; Ec 3.7.]

Saül désigné comme roi par le tirage au sort

17 Samuel convoqua le peuple devant le SEIGNEUR au Mitspa, [Mitspa : cf. 7.5 ; Jg 20.1n.]18 et il dit aux Israélites : Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : C'est moi qui ai fait monter Israël d'Egypte. Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient. [Ainsi parle le SEIGNEUR : formule d'introduction fréquente chez les prophètes, cf. p. ex. Es 8.11 ; Jr 2.2 ; Ez 11.5 ; Am 1.3 ; Mi 2.3 ; Na 1.12. – monter... d'Egypte Gn 12.10n. – des Egyptiens : autre traduction de l'Egypte ; cf. Ex 1–15 ; 20.2 ; Jg 6.8s. – de tous les royaumes Jg 3.8,14 ; 4.2 ; 6.1 ; 10.7 ; 13.1.]19 Et c'est vous qui, aujourd'hui, rejetez votre Dieu, qui vous a sauvés de tous vos malheurs et de toutes vos détresses, en lui disant : « Place un roi à notre tête ! » Maintenant, tenez-vous debout devant le SEIGNEUR, tribu par tribu et phratrie par phratrie. [rejetez (ou méprisez) votre Dieu : cf. 8.7n ; Nb 11.20 ; 1R 14.9. – en lui disant : plusieurs versions anciennes, peut-être influencées par le texte de 8.19, ont lu : en disant : Non !un roi à notre tête : cf. 8.5,19 ; 12.12. – phratrie ou contingent, millier, cf. Nb 1.16n ; Jg 5.8n ; 6.15n ; Mi 5.1n.]

20 Samuel présenta toutes les tribus d'Israël, et la tribu de Benjamin fut désignée. [désignée : il s'agit d'une sorte de tirage au sort (cf. 14.40-42 ; Jos 7.14-18 ; Ac 1.23ss), probablement au moyen de l'ourim et du toummim (voir Ex 28.30n).]21 Il présenta la tribu de Benjamin clan par clan, et le clan de Matri fut désigné. Puis Saül, fils de Qish, fut désigné. On le chercha, mais on ne le trouva pas. [Matri fut désigné : LXX ajoute : Il fit approcher le clan de Matri, homme par homme, (et Saül...). – on ne le trouva pas : le texte ne dévoile pas la raison de cette absence : retard, dérobade, modestie, ou autre.]22 On interrogea de nouveau le SEIGNEUR : Y a-t-il encore un homme qui soit venu ici ? Et le SEIGNEUR dit : Il est caché au milieu du matériel. [On interrogea : le verbe hébreu correspondant est sha'al, habituellement traduit par demander ; cf. 1.20n,28n ; le texte joue peut-être sur le nom de Saül. Voir des interrogations analogues en 23.2,4,9-12 ; Jg 1.1. – Y a-t-il... ? plusieurs versions anciennes posent la question sous la forme cet homme est-il venu ici ?du matériel : litt. des objets, terme très général qui se rapporte peut-être ici à un équipement militaire (cf. 17.22 ; 25.13 etc.).]23 On courut le tirer de là, et il se tint debout au milieu du peuple. Il les dépassait tous d'une tête. [Il les dépassait tous d'une tête : cf. 9.2n.]24 Samuel dit à tout le peuple : Voyez-vous celui que le SEIGNEUR a choisi ? Il n'y en a pas comme lui dans tout le peuple. Tout le peuple l'acclama en disant : Vive le roi ! [Vive le roi ! cf. 2S 16.16 ; 1R 1.25,34,39 ; 2R 11.12//.]

25 Samuel dit au peuple le droit de la royauté et il l'écrivit dans le livre qu'il déposa devant le SEIGNEUR. Puis Samuel renvoya tout le peuple, chacun chez soi. [le droit de la royauté : cf. 8.9-17 ; Dt 17.14ss. – devant le SEIGNEUR, c.-à-d. dans un sanctuaire local, ou auprès du coffre sacré, à Qiriath-Yéarim (7.2) ; cf. 2R 22.8 ; 23.2.]

26 Saül aussi s'en alla chez lui, à Guibéa. Des hommes de valeur, dont Dieu avait touché le cœur, l'accompagnèrent. [à Guibéa : cf. v. 5,10 ; 13.2. – Voir cœur.]27 Il y eut toutefois des hommes sans morale qui disaient : Quoi ! c'est celui-ci qui nous sauvera ! Ils le méprisèrent et ne lui apportèrent aucun présent, mais il garda le silence. [des hommes sans morale : cf. Dt 13.14n. – Quoi ! c'est celui-ci qui nous sauvera ! cf. 11.12 ; on trouve une remarque semblablement désobligeante en Mt 13.55-57. – aucun présent ou aucun tribut : cf. Jg 3.15n ; 1R 5.1 ; 10.25n ; 2R 17.3s ; 20.12 ; 2Ch 17.5 ; le mot hébreu correspondant peut aussi désigner une offrande ; voir sacrifices. – mais il garda le silence : un ms de Qumrân et LXX présentent un texte différent, qu'ils rattachent au début du chap. 11 (voir v. 1n) : Environ un mois après, Nahash...]

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