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Nouvelle Bible Segond – 1 Samuel 24

La grotte d'Eïn-Guédi : David épargne Saül

24 De là David monta vers les endroits escarpés d'Eïn-Guédi, où il s'installa. [Eïn-Guédi (nom qui signifie source du chevreau) est une localité située sur la rive ouest de la mer Morte ; de là s'écoule un modeste cours d'eau en direction de cette mer. Cf. Jos 15.62 ; Ez 47.10.]2 Lorsque Saül fut revenu de la poursuite des Philistins, on lui dit : David est dans le désert d'Eïn-Guédi. [poursuite des Philistins 23.28.]3 Saül prit trois mille hommes d'élite sur tout Israël et il alla chercher David et ses hommes jusque du côté des rochers des bouquetins. [trois mille hommes : cf. 13.2n. – rochers des bouquetins : endroit proche d'Eïn-Guédi, où l'on trouvait encore des bouquetins sauvages au milieu du XXe s. ; l'expression correspondante, qui pourrait avoir été un nom propre, n'apparaît pas ailleurs. Cf. Ps 104.18 ; Jb 39.1.]4 Il arriva vers des parcs à petit bétail qui étaient près du chemin ; il y avait là une grotte. Saül y entra pour satisfaire un besoin naturel. David et ses hommes étaient assis au fond de la grotte. [y entra : cf. Jr 10.23 ; Pr 20.24. – satisfaire un besoin naturel : l'hébreu utilise aussi un euphémisme en disant se couvrir les pieds, cf. Jg 3.24n. – la grotte : cf. Ps 57.1 ; 142.1.]5 Les hommes de David lui dirent : Il est arrivé, le jour à propos duquel le SEIGNEUR t'a dit : « C'est moi qui te livre ton ennemi ; traite-le comme il te plaira. » David coupa furtivement le pan du manteau de Saül. [t'a dit : le livre de Samuel ne rapporte pas à quelle occasion le SEIGNEUR a adressé cette promesse à David ; cf. 26.8. – te livre : litt. livre... entre tes mains ; cf. v. 11,19 ; 26.8,23. – ton ennemi : autre lecture traditionnelle tes ennemis. Cf. Ps 1.1 ; Pr 16.32. – coupa furtivement : litt. se leva et coupa furtivement. – le pan : cf. 15.27n. – Sur le symbolisme parfois attaché au manteau, cf. 15.27 ; 18.4 ; 1R 11.30s ; 19.19 ; 2R 2.8,13.]6 Après cela, David sentit battre son cœur, parce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül. [sentit battre son cœur : d'avoir osé porter atteinte à la personne du roi ; même expression en 2S 24.10.]7 Et il dit à ses hommes : Jamais ! Que le SEIGNEUR me garde de commettre une telle action, de porter la main sur mon seigneur, sur l'homme qui a reçu l'onction du SEIGNEUR ! Car c'est lui qui a reçu l'onction du SEIGNEUR. [Jamais ! 2.30n. – Que le SEIGNEUR me garde de : cf. 26.9-11 ; 2S 1.14. – seigneur ou maître, de même aux v. 9,11. – l'homme qui a reçu l'onction... 2.10n.]8 Par ces paroles, David arrêta ses hommes et les empêcha d'attaquer Saül. Saül sortit de la grotte et continua son chemin. [arrêta : le même verbe hébreu est habituellement traduit par fendre (cf. Lv 1.17 ; 11.3 ; Jg 14.6) ; Vg brisa (l'élan de) ; LXX persuada. – attaquer : litt. se lever vers (ou se dresser contre) Saül ; le même verbe revient dans la suite (sortit..., litt. se leva de la grotte). Cf. Mt 5.44 ; Rm 12.17-21.]

9 Après cela, David sortit de la grotte. Il se mit alors à crier derrière Saül : O roi, mon seigneur ! Saül regarda derrière lui, et David s'inclina face contre terre, prosterné. [sortit : litt. se leva et sortit, cf. v. 8n. – s'inclina... prosterné : cf. 28.14.]10 David dit à Saül : Pourquoi écoutes-tu les propos des gens qui disent : David cherche à te faire du mal ? [les propos : cf. Lv 19.16 ; Pr 16.28 ; 26.20,22.]11 Tu le vois en ce jour, de tes propres yeux : aujourd'hui le SEIGNEUR t'avait livré à moi dans la grotte. On m'a dit de te tuer, mais je t'ai épargné, en disant : « Je ne porterai pas la main sur mon seigneur, car c'est lui qui a reçu l'onction du SEIGNEUR. » [livré à moi v. 5+. – On m'a dit : litt. il m'a dit, verbe dont le sujet n'a pas d'antécédent clair ; les versions anciennes ont toutes hésité devant cette tournure insolite : LXX je n'ai pas voulu ; Vg j'ai pensé ; Tg d'autres ont parlé de ; Syr les hommes de ma troupe ont parlé de. On a aussi pensé que le sujet pourrait être Dieu lui-même (cf. v. 5,19). Toutefois, l'interprétation la plus généralement admise aujourd'hui est celle d'une tournure impersonnelle. – je t'ai épargné : litt. elle (ou il) a eu pitié de toi ; Vg mon œil a eu pitié... ; LXX, Syr j'ai eu pitié...]12 Regarde, regarde donc le pan de ton manteau dans ma main. Puisque j'ai coupé le pan de ton manteau et que je ne t'ai pas tué, tu vois bien qu'il n'y a chez moi ni mauvaise intention ni révolte, et que je n'ai pas péché contre toi. Et toi, tu pourchasses ma vie pour me la prendre ! [Regarde, regarde donc : ou, selon une autre interprétation d'un des termes hébreux qui apparaît ici, regarde, mon père, regarde... ; mon père serait alors un titre respectueux utilisé pour s'adresser à un personnage important, p. ex. un prophète (2R 2.12 ; 6.21) ou un officier supérieur (2R 5.13n) ; comparer avec mon fils, v. 17. – tu vois bien : litt. sache et vois ; autre traduction constate ; cf. 1R 20.7n ; 2R 5.7n. – chez moi : litt. dans ma main. – mauvaise intention : litt. mal. – Voir péché.ma vie : litt. mon âme ; cf. 20.1n.]13 Le SEIGNEUR sera juge entre toi et moi, et le SEIGNEUR me vengera de toi ; mais ma main ne sera pas contre toi. [juge entre toi et moi : cf. Gn 16.5 ; 31.53 ; Jg 11.27. – ne sera pas contre toi : cf. 18.17 ; Pr 20.22.]14 Comme dit la vieille maxime :

C'est des méchants que sort la méchanceté.

Aussi ma main ne sera-t-elle pas contre toi. [Cette maxime n'est pas connue par ailleurs ; on trouve une idée analogue en Mt 7.16-18 ; 12.35 ; Lc 6.45.]15 Contre qui le roi d'Israël est-il parti en guerre ? Qui poursuis-tu ? Un chien mort, une simple puce ? [parti en guerre : litt. sorti ; cf. 8.20n ; 11.7n. – Un chien mort 2S 9.8 ; 16.9 ; cf. 2S 3.8. – une simple puce 26.20.]16 Le SEIGNEUR rendra la justice ; il sera juge entre toi et moi ; il regardera, il défendra ma cause, il jugera en me délivrant de ta main. [rendra la justice : cf. v. 13 ; Ps 37.5s. – il défendra ma cause : cf. 25.39 ; Ps 35.23 ; 43.1 ; 119.154 ; Pr 22.23. – il jugera... : litt. il me jugera (ou me rendra justice) de ta main ; cf. 2S 18.19,31.]

17 Lorsque David eut achevé de dire cela à Saül, Saül dit : Est-ce bien ta voix, mon fils David ? Et Saül se mit à sangloter. [Est-ce bien ta voix 26.17. – mon fils : cf. v. 12. – se mit à sangloter 11.4n.]18 Puis il dit à David : Tu es plus juste que moi, car tu m'as fait du bien, alors que moi je t'ai fait du mal. [Tu es plus juste que moi : cf. Gn 38.26.]19 Tu as montré aujourd'hui que tu agissais avec bonté envers moi : le SEIGNEUR m'avait livré à toi et tu ne m'as pas tué. [livré à toi v. 5+ ; 17.46+.]20 Si quelqu'un trouve son ennemi, le laisse-t-il poursuivre tranquillement son chemin ? Que le SEIGNEUR te récompense pour ce que tu m'as fait en ce jour ! [le laisse-t-il poursuivre tranquillement son chemin : litt. le laisse-t-il aller sur un bon chemin.]21 Maintenant, je le sais, tu deviendras roi et, dans ta main, la royauté d'Israël tiendra. [tu deviendras roi 13.14 ; 15.28 ; 23.17 ; 25.30 ; 28.17.]22 Jure-moi maintenant par le SEIGNEUR que tu ne retrancheras pas ma descendance après moi et que tu ne feras pas disparaître mon nom de ma famille. [Jure-moi... par le SEIGNEUR : cf. 30.15 ; Gn 21.23 ; 24.3 ; Jos 2.12. – tu ne retrancheras pas ma descendance 20.14-16 ; cf. 2S 21.6-8. – tu ne feras pas disparaître (ou tu ne détruiras pas) mon nom est une autre façon de dire tu ne feras pas mourir mes descendants, ce qui aurait pour résultat que le nom de cette branche familiale ne serait plus porté en Israël.]23 David le jura à Saül. Puis Saül s'en alla chez lui, et David et ses hommes remontèrent à la forteresse. [Séparation : voir 26.25. – forteresse 22.4s.]

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