chapitre précédent retour chapitre suivant

Nouvelle Bible Segond – Ézéchiel 8

L'idolâtrie dans le temple de Dieu

8 La sixième année, le cinquième jour du sixième mois, j'étais assis chez moi, et les anciens de Juda étaient assis devant moi, lorsque la main du Seigneur DIEU s'abattit sur moi. [sixième année de l'exil de Joïakîn (cf. 1.2n), soit en 592 av. J.-C. – les anciens... devant moi : cf. 14.1 ; 20.1 ; 33.31 ; 2R 6.32. – la main... : litt. là, la main du Seigneur YHWH tomba sur moi ; cf. 1.3+.]

2 Je regardai : il y avait quelque chose dont l'aspect ressemblait à du feu – du feu à partir de ce qui paraissait être ses reins jusqu'en bas, et l'aspect d'un rayonnement, d'un éclat étincelant, à partir de ses reins jusqu'en haut. [dont l'aspect ressemblait 1.5n. – du feu : LXX a lu un homme, ce qui correspondrait à une variante légère en hébreu ; cf. 1.26-28. – éclat étincelant 1.4n.]3 Il étendit une forme de main et me saisit par une mèche de ma chevelure. Un souffle m'enleva entre la terre et le ciel et me transporta, dans des visions divines, à Jérusalem, à l'entrée de la porte intérieure qui donne sur le nord, où était l'effigie de la passion jalouse, qui provoque la jalousie. [forme : même terme au v. 10 (images) ; 10.8 ; voir Ex 25.9n. – main : cf. 2.9. – une mèche : cf. Nb 15.38n. – de ma chevelure : litt. de ma tête. – Un souffle (ou le Souffle, cf. 2.2n) m'enleva : cf. 3.12,14 ; voir aussi Lc 4.9. – visions divines 1.1n. – à l'entrée de la porte intérieure : on pourrait aussi traduire à l'entrée de la porte de la cour intérieure ; dans l'enceinte du temple (cf. v. 5). – l'effigie (cf. Dt 4.16n) de la passion jalouse : il s'agit d'une idole (v. 5 ; peut-être celle de Tammouz ; cf. v. 14n). – qui provoque la jalousie : cf. 5.13+.]4 La gloire du Dieu d'Israël était là ; son aspect était tel que je l'avais vu dans la vallée. [Cf. 1.28 ; 3.22s. – Voir gloire.]

5 Il me dit : Humain, lève les yeux vers le nord, je te prie ! Je levai les yeux vers le nord, et je vis l'effigie de la passion jalouse au nord de la porte de l'autel, à l'entrée. [Humain 2.1n. – vers le nord : litt. chemin du nord.]6 Il me dit : Humain, vois-tu ce qu'ils font, les grandes abominations que commet ici la maison d'Israël, pour que je m'éloigne de mon sanctuaire ? Mais tu verras encore d'autres grandes abominations. [pour que je m'éloigne de (cf. 10.18 ; 11.23), litt. pour l'éloignement de ; on pourrait aussi comprendre en s'éloignant de, auquel cas l'expression viserait les cultes évoqués dans le contexte, qui se pratiquaient hors du sanctuaire proprement dit. – d'autres grandes abominations v. 13,15 ; cf. 5.9.]

7 Alors il me conduisit à l'entrée de la cour. Je vis un trou dans le mur. 8 Il me dit : Humain, creuse le mur, je te prie ! Je creusai le mur, et une ouverture apparut. 9 Il me dit : Entre et vois les abominations funestes qu'ils commettent ici ! [funestes : litt. mauvaises ; cf. 6.11.]10 J'entrai et je regardai ; il y avait là toutes sortes d'images de bestioles et de bêtes — des horreurs — et toutes les idoles de la maison d'Israël étaient gravées sur le mur, tout autour. [images : le même mot a été traduit par forme au v. 3 ; c'est celui qui est rendu par modèle en Dt 4.16ss. – bestioles... bêtes – des horreurs : cf. Lv 7.21 ; 11.8,10,44 ; 20.25 ; Es 66.17 ; Ac 10.10-14.]11 Soixante-dix des anciens de la maison d'Israël, et au milieu d'eux Yaazania, fils de Shaphân, se tenaient debout devant elles, chacun l'encensoir à la main ; un épais nuage d'encens s'élevait. [Soixante-dix des anciens : cf. Ex 24.1 ; Nb 11.16. – devant elles : litt. devant elles ; cf. Dt 4.16-18 ; 5.8s. – l'encensoir à la main : cf. Nb 16 ; 2Ch 26.16-19. – épais : le sens du mot hébreu est incertain ; autres traductions le parfum d'un nuage d'encens, l'adoration d'un nuage d'encens ; le terme pourrait être apparenté au verbe traduit par intercéder et se laisser fléchir en Gn 25.21n ; voir aussi Ez 35.13n.]12 Il me dit : Humain, vois-tu ce que font dans les ténèbres les anciens de la maison d'Israël, chacun dans sa salle ornée d'images ? Ils disent : « Le SEIGNEUR ne nous voit pas, le SEIGNEUR a abandonné le pays ! » [chacun... : litt. chacun dans les pièces (ou les chambres) de son ornement ; sur le terme correspondant à ornement voir Lv 26.1 ; Nb 33.52. – Le SEIGNEUR ne nous voit pas 9.9 ; Es 29.15 ; Ps 10.11 ; 73.11 ; 94.7 ; Jb 22.13.]13 Il me dit : Tu verras encore d'autres grandes abominations qu'ils commettent. [V. 6+.]

14 Il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison du SEIGNEUR, du côté du nord. Il y avait là des femmes assises, qui pleuraient Tammouz. [Tammouz : dieu mésopotamien de la végétation, dont on pleurait la mort au début de la saison sèche (au mois dit de Tammouz, c.-à-d. juin-juillet) et dont on célébrait ensuite la résurrection ; il était aussi connu dans l'Antiquité grecque sous le nom d'Adonis (de l'invocation adoni, mon Seigneur, dans le culte syro-phénicien) ; sur les cultes de la végétation, cf. 6.13+ ; Jg 11.40n ; Es 1.29 ; 17.10s ; 66.17 ; Os 6.2n ; Za 12.11n.]15 Il me dit : Vois-tu, humain ? Tu verras encore d'autres abominations plus grandes que celles-là. [V. 6+.]

16 Il me conduisit dans la cour intérieure de la maison du SEIGNEUR : à l'entrée du temple du SEIGNEUR, entre le vestibule et l'autel, il y avait environ vingt-cinq hommes qui tournaient le dos au temple du SEIGNEUR et le visage vers l'est ; ils se prosternaient vers l'est devant le soleil. [temple : cf. Es 6.1n. – tournaient le dos : l'entrée du sanctuaire était située à l'est. – le soleil : cf. Dt 4.19 ; 2R 21.5 ; 23.5,11.]17 Il me dit : Vois-tu, humain ? Est-ce peu de chose pour les gens de la maison de Juda de commettre les abominations qu'ils commettent ici ? Ils continuent à me contrarier en remplissant le pays de violence. Les voilà qui approchent le rameau de mon nez ! [les gens de... : litt. la maison de Juda. – Ils continuent... : autre traduction faut-il encore qu'ils continuent... ?qui approchent le rameau (cf. 15.2n) de mon nez, d'après une indication des scribes, selon laquelle le texte original aurait porté la première personne du singulier ; le texte hébreu traditionnel porte ... de leur nez. L'expression, d'interprétation difficile, fait peut-être allusion à une pratique rituelle ; certains comprennent ils excitent ma colère, ou encore ils me présentent une puanteur.]18 Moi aussi, j'agirai avec fureur ; mon œil sera sans pitié, je n'épargnerai personne ; quand ils crieront vers moi à pleine voix, je ne les entendrai pas. [sans pitié 5.11+. – ils crieront... : litt. ils crieront d'une grande voix à mes oreilles ; cf. 9.1 ; cf. Jr 11.11.]

chapitre précédent retour chapitre suivant